
Cet avertissement a toute sa raison d'être étant donné qu’aujourd’hui, plus d'une dizaine de pays – y compris les États-Unis, la Chine, Israël, la Corée du Sud, la Russie et la Grande-Bretagne – développent des systèmes d'armes autonomes, selon un rapport de Human Rights Watch. Les Nations Unies travaillent donc sur la question, mais il semble qu'il sera impossible d'arriver un jour à des règles qui interdisent ce type d'armes, ou du moins celles qui sont les plus dangereuses.
La semaine dernière, dans une série de réunions qui se sont tenues à Genève, un groupe de la Convention des Nations Unies sur certaines armes classiques (CCW) a en effet discuté de l'opportunité d'amener les négociations sur les armes entièrement autonomes dotées d'IA à un niveau formel qui pourrait déboucher sur un traité qui les interdit. Mais les réunions se sont terminées sans que les pays participants se rapprochent de règles internationales contraignantes. D'après le quotidien Politico, les pays se sont juste entendus sur une liste de recommandations non contraignantes. Un petit nombre de pays -- notamment les États-Unis, la Russie, la Corée du Sud, Israël et l’Australie -- auraient en effet empêché les Nations Unies de s’entendre sur la question de savoir s’il fallait ou non interdire les robots tueurs.
« N’importe quel État peut bloquer un progrès, et c'est ce qui s'est passé ici », a déclaré Mary Wareham, coordinatrice de la campagne pour mettre fin aux robots tueurs (Campaign to Stop Killer Robots). « Bien sûr, il est décevant qu’une petite minorité de grandes puissances militaires puisse freiner la volonté de la majorité », a-t-elle déclaré. Son groupe représente 75 organisations non gouvernementales dans 32 pays qui luttent pour l'interdiction des armes utilisant la technologie de l'IA pour choisir leurs cibles. Elle indique que 26 pays approuvent une interdiction totale de ces armes.

La position des États-Unis est loin d'être surprenante. En 2016, le pays de l'oncle Sam a testé des prototypes de robots militaires dans le Pacifique. N'oublions pas non plus le projet de drone militaire doté d'IA sur lequel le Pentagone travaille avec Google. Si à cela, on ajoute la déclaration du sous-secrétaire US à la défense selon laquelle il est important d'associer l'IA à l'armée, alors on comprend que les USA sont bien engagés dans cette course aux armes autonomes dotées d'IA. La Russie et l'Irak ne semblent pas non plus vouloir rester en marge.
C'est à la fin de 2013 que les Nations Unies ont mis le sujet à l'ordre du jour, mais depuis lors, peu de choses se sont produites. L'organisation n'a même pas été en mesure de s'entendre sur une définition des armes létales entièrement autonomes. Et en même temps, les positions autour de la table de négociation se durcissent, d'après les experts. « Les divergences entre les différentes positions se creusent », a déclaré Frank Sauer, expert en armes autonomes à l'université de la Bundeswehr à Munich.
Pendant les discussions de la semaine dernière, beaucoup de pays ont réitéré leur appel à une réglementation forte, poussant les États-Unis à entamer des négociations formelles l’année prochaine. On pourrait donc espérer se diriger vers des règles internationales contraignantes, mais les opposants à une interdiction étaient fermes dans leur position, d'après Politico. Le document publié à la fin des discussions recommande donc que les pourparlers sur des mesures non contraignantes se poursuivent.
Source : Politico
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