
Le projet Maven utilise TensorFlow, la technologie open source d'apprentissage automatique de Google. Mais certains médias américains ont rapporté début mars que le géant de l'intelligence artificielle accompagne également le Département américain de la Défense dans son projet. La contribution exacte de Google n'est pas encore claire, mais le simple fait que Google soit plus ou moins impliqué dans cette affaire a scandalisé certains employés ayant connaissance de l'affaire, avant que cette information sorte de l'entreprise.

Google s'est défendu en expliquant que l'entreprise a depuis longtemps travaillé avec des agences du gouvernement américain pour leur fournir des solutions technologiques. Et d'ajouter que son travail sur le projet Maven est « non offensif », car la technologie ne sera pas utilisée pour des frappes ciblées. Les employés de l'entreprise ne voient toutefois pas cette situation de la même manière et appellent Google à garder ses distances de ce projet.
Des milliers d'employés de Google, dont des dizaines d'ingénieurs seniors, ont donc signé une lettre pour protester contre l'implication de l'entreprise dans le programme du Pentagone. « Nous pensons que Google ne devrait pas être impliqué dans la guerre », peut-on lire dans la lettre. Les auteurs de la lettre estiment que la participation de Google au projet du Pentagone va de manière irrémédiable salir l'image de l'entreprise et réduire sa capacité à rivaliser avec les autres géants de la technologie pour attirer les talents. Ils rappellent en effet que Google lutte déjà pour garder la confiance du public.
Participer à un projet militaire dont la finalité sera probablement condamnée par les institutions comme l'ONU va donc empirer la situation. Ils pensent également que Google ne devrait pas essayer de s'en laver les mains, alors qu'il est évident que le Pentagone pourrait faire un mauvais usage de sa technologie. « Nous ne pouvons pas externaliser la responsabilité morale de nos technologies à des tiers », disent-ils. « Construire cette technologie pour aider le gouvernement américain dans la surveillance militaire – avec des résultats potentiellement mortels – n'est pas acceptable. »
Reconnaissant que l'entreprise a une responsabilité morale et éthique dans cette affaire, et pour préserver sa réputation, les auteurs de la lettre demandent « que le projet Maven soit annulé et que Google rédige, publie et applique une politique claire stipulant que jamais Google ni ses sous-traitants ne construiront une technologie de guerre. » La lettre, qui circule au sein de l'entreprise, a déjà recueilli plus de 3100 signatures.
Sources : New York Times, Lettre adressée à Google
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