Developpez.com

Le Club des Développeurs et IT Pro

Une étude révèle que l'automatisation pourrait détruire plus de 2 millions d'emplois en France

Mais va-t-elle en créer beaucoup plus ?

Le 2018-08-24 15:54:40, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
L'automatisation constitue-t-elle une menace réelle pour l’emploi ? C'est une question qui revient régulièrement. Si l'on regarde son effet immédiat, on répondrait alors et sans hésitation par l'affirmative. En effet, tout le monde s’accorde sur le fait que l'automatisation va détruire de nombreux emplois dans certains secteurs d’activités. Mais là où il y a mésentente, c’est au niveau l’impact sur le niveau général de l’emploi. En d’autres termes, le nombre d’emplois créés dans les autres secteurs pourrait-il compenser les pertes d’emploi dans les secteurs victimes de l’automatisation ?

Pour certains, oui. C'est le cas par exemple d'Eric Schimdt, le PCA de Google, qui a soutenu que si des emplois seront indéniablement perdus à cause de l'automatisation, de nouveaux emplois seront finalement créés pour les remplacer. Mais d'autres pensent plutôt qu'il n'y aura pas suffisamment de nouveaux emplois créés par l'automatisation pour compenser ceux qui ont été détruits. Quoi qu'il en soit, l'automatisation est déjà lancée et est en train de s'accélérer dans de nombreux pays. Une étude réalisée l'année dernière par McKingsley Globale Institute a révélé que la France dispose d'un des plus faibles potentiels d'automatisation d'emploi en Europe. Mais cela ne veut pas dire qu'il y aura très peu d'emplois détruits.


En effet, près de 2,1 millions d'emplois pourraient être détruits par l'automatisation en France. C'est ce que révèle une étude de l'Institut Sapiens, un organisme indépendant à but non lucratif qui dit avoir « vocation à définir le rôle de l’humain dans une société bouleversée par le numérique » et qui revendique des adhérents intéressés par le débat touchant aux grands enjeux actuels.

Les estimations de l’Institut Sapiens se basent sur les données de l'INSEE et de la DARES et se concentrent sur les cinq métiers qui ont une forte probabilité de voir leurs emplois disparaître dans les prochaines années. Les métiers retenus sont ceux qui sont à la fois directement remis en question par une technologie et qui ont vu leurs effectifs diminuer depuis 30 ans : manutentionnaires ; secrétaires bureautiques et de direction ; employés de comptabilité ; employés de la banque et de l’assurance ; et caissiers et employés de libre-service.

« La vague numérique qui engloutira de nombreux emplois risque d’être socialement néfaste si elle n’est pas anticipée », explique Erwann Tison, macro-économiste et directeur des études de l’Institut Sapiens, mais également auteur de l'étude. « Ne pas prévoir les métiers qui vont disparaître, c’est risquer une aggravation du taux de chômage et donc un déséquilibre critique de nos comptes sociaux », dit-il.

La fausse bonne nouvelle, c'est que l'automation pourrait créer beaucoup plus d'emplois qu'elle va en détruire. Oui, c'est une fausse bonne nouvelle, parce qu'il n'est pas certain que les choses de déroulent de cette manière. Erwann Tison se base en effet sur la théorie de la destruction créatrice du célèbre économiste Joseph Schumpeter ; laquelle stipule que la diffusion d’une innovation dans une économie provoque la disparition de certains métiers et en fait émerger de nouveaux.

« Face à ce constat alarmant [la destruction de plus de 2 millions d'emplois, NDLR], il est nécessaire de rappeler que dans le processus schumpetérien de destruction créatrice, il y a bien évidemment un volet création d’emplois qui pourrait être plus puissant que celui entraînant la disparition des métiers. C’est un exercice très difficile que d’imaginer des métiers qui n’existent pas encore, un exercice qui nécessite de faire preuve d’une imagination prospective importante. Néanmoins, certains se sont essayés à cet exercice pour déterminer les contours du marché du travail de demain », écrit Erwann Tison dans la création de son rapport. Ce n'est donc pas assez rassurant comme réponse à la question de savoir si, en France, l'automatisation va créer plus d'emplois qu'elle va en détruire.

Source : Rapport de l'étude

Et vous ?

Que pensez-vous de cette étude et de la question de l'automatisation de l'emploi en France ?

Voir aussi :

Une banque suédoise ayant opté pour l'automatisation poussée réalise des bénéfices record, le secteur bancaire prochain eldorado de l'automatisation ?
Sommes-nous préparés aux effets de l'automatisation sur l'emploi ? Des économistes s'inquiètent et estiment qu'il faut trouver des solutions
USA : des robots remplacent les chefs cuisiniers dans un restaurant à Boston, encore un domaine menacé par l'automatisation ?
Une nouvelle étude a trouvé que l'automatisation pourrait mettre en péril la moitié des emplois dans les pays riches de l'OCDE
  Discussion forum
149 commentaires
  • pboulanger
    Membre éprouvé
    Pour répondre à la question de Matthieu76, ceux qui détruisent les emplois le font pour des raisons économiques pour eux (d'où le terme de rapacité). J'ai vécu l'offshoring de mon équipe en Inde (pour un français on a 4 indiens: message du DG)... Le problème est que l'on a transféré/détruit beaucoup d'emplois aux cours des 20 dernières années qui n'ont pas été remplacé : le résultat est beaucoup de chomeurs...
    Mais les actionnaires du CAC40 ont reçu près de 50 milliards de dividendes pour cette année.... et même avec des diplômes tu peux ne pas réussir à te caser: surdiplômé, trop vieux, etc... On vit dans un monde clos, les actions des uns ont des impacts sur les autres et la mauvaise répartition des richesses entrainent de graves crises, voire des révolutions... Penser dès maintenant à des solutions avant de détruire les emplois est nécessaire.....
  • nirgal76
    Membre chevronné
    Toutes façons, ce qu'on veut c'est de l'argent, pas un emploi. si on est payé pendant qu'un automate fait notre boulot, ça ce serait un bon modèle
  • pboulanger
    Membre éprouvé
    Les pertes se feront avec fracas car se sont les emplois nécessitant le moins de diplôme qui disparaitront en premiers... Les gens remplacés par des automates ne pourront pas forcément être envoyés vers de noiveaux postes aux compétences plus exigentes....

    Les centres d'appels seront probablement bientôt remplacer par des automates style chatbot... Et les téléconseillers iront où? Les usines ont de plus en plus de robots... La virtualisation des banques provoque la suppression des bureaux de banques et des postes associés, etc...

    Doit-on, pour satisfaire la rapacité de quelques uns, condamner beaucoup de gens à la précarité? Benoît Hamon avait levé cette question lors de la présidentielle et tenté d'y apporter une réponse.... C'est une vrai question existentielle à se poser...
  • Mathayus
    Membre du Club
    Le problème n'est pas la dispariton des emplois mais l'absence de revenu pour les gens... Si un métier disparait mais qu'on reconvertit la personne a un autre métier avec paye équivalente ou supérieure... je ne vois pas le probleme.

    Je pense qu'il faudra repenser totalement la place du travail dans la société.
    Les gens travaillent principalement pour un revenu et non pour se sentir utile. (vu le nombre de bullshit job...)

    Mais bon... Comme mon voisin du dessus disait, Hamon avait commencé a lancer le débat du revenu universel. Une des réponses pourrait venir de la
  • Paul TOTH
    Expert éminent sénior
    Envoyé par pboulanger
    Les pertes se feront avec fracas car se sont les emplois nécessitant le moins de diplôme qui disparaitront en premiers... Les gens remplacés par des automates ne pourront pas forcément être envoyés vers de noiveaux postes aux compétences plus exigentes....

    Les centres d'appels seront probablement bientôt remplacer par des automates style chatbot... Et les téléconseillers iront où? Les usines ont de plus en plus de robots... La virtualisation des banques provoque la suppression des bureaux de banques et des postes associés, etc...

    Doit-on, pour satisfaire la rapacité de quelques uns, condamner beaucoup de gens à la précarité? Benoît Hamon avait levé cette question lors de la présidentielle et tenté d'y apporter une réponse.... C'est une vrai question existentielle à se poser...
    "car se sont les emplois nécessitant le moins de diplôme qui disparaitront en premiers" voilà un postulat de base qui me semble discutable et qui ramène à la question essentielle à mon avis, les hommes sont-ils au service de l'économie, ou l'économie doit-elle servir l'homme ?

    En préambule, rappelons que nous avons 6 millions de chômeurs pour au mieux 300.000 emplois vacants, si tu mettais d'office 300.000 chômeurs au boulot, tu n'aurais rien régler du problème.

    Est-ce que les 6M de chômeurs doivent devenir des experts hightech pour trouver un boulot ? non ! mais il faudrait leur permettre d'avoir un salaire décent pour des activités qui ne sont pas forcément économiquement rentables. Car tout le problème est bien là, si les actifs sont rentables, c'est parce que nous sacrifions 6M de travailleurs à qui l'économie ne peut pas fournir d'emploi. Le chômage de masse est même utilisé pour tirer les salaires vers le bas, si tu n'acceptes pas ce prix, un autre prendra ta place.

    Je suis certain que des tas de gens trouverais un épanouissement personnel et social dans un tas d'activités qui ne sont ni de haute technicité, ni économiquement rentables; on préfère, par exemple, vendre des carottes chinoises que de permettre des productions locales bio gérées par de nouveaux travailleurs qui sans être rentables rendraient notre société plus cohérent et nos assiettes plus digestes.

    Je suis pour la technologies, je suis pour la suppression des emplois pénibles et répétitifs qui abrutissent les humains, ruinent leur santé tout cela pour un salaire de misère...mais l'économie réalisée DOIT permettre à ces travailleurs d'avoir une activité moins pénible, mieux payée et plus épanouissante, sinon c'est la rentabilité qu'on a obtenu (homme au service de l'économie) et non une amélioration sociale (économie au service de l'homme).
  • jeanpax1956
    Nouveau membre du Club
    Envoyé par zecreator
    J'entends bien ce que tu dis. Tu n'as aucune raison de te soulever, tu n'es pas touché par le malheur. Content pour toi, mais il faut voir au-delà de ta propre personne. J'ajouterai à ton image de l'humain que celui-ci devrait commencer à se soucier aussi de son prochain et de ce qu'il l'entoure. Le monde ne s'arrête pas à ton pas-de-porte. Tout le monde ne mange pas 3 repas par jour, et n'a pas un toit au-dessus de sa tête.

    Si tu ne te soulèves pas pour toi, tu peux envisager de la faire pour eux.
    la compassion et la tolérance, nous ne pouvons pas vivre que pour nous même !!!

    Je suis navré d'entendre autant d'inepties sur les boulots " idiots", quoique certaine personne dans cette liste issue d'une pseudo élite CES métiers sont important .
    Nous n'avons pas tous les mêmes aptitudes \ même Qi\ mais devrions TOUS accéder au travail ( au bonheur ) .

    Vous tenez des discours d'une intolérance affligeante !!!

    L'évolution technologique doit apporté un mieux vivre a l'homme pour l'instant elle nous isole ...

    Arrêter de répéter qu'il n'y a que tel ou tel économie qui est la solution ( vous pratiquez l'auto-conviction !!! )

    Les réseaux associatif en tout genre amènent bien plus que cette économie libérale .
  • zecreator
    Membre expert
    Envoyé par ShigruM
    tant que l'entreprise me fait vivre dans un palais je m'en moque de ce qui se passe à l'extérieure.
    On en tient un bon là. Un champion du monde je crois... La chute va être dure, mais très très dure....
  • ShigruM
    Nouveau Candidat au Club
    Envoyé par pboulanger

    Doit-on, pour satisfaire la rapacité de quelques uns, condamner beaucoup de gens à la précarité?
    Doit-on, pour satisfaire la conscience de quelques uns, donner des métiers de merde et inutile aux gens pour l'éternité ?
    Franchement je comprend pas comment on peut défendre ce genre d’emplois, centra d’appels, ouvrier à la chaine, mais que ces métiers de merde disparaissent bon sang ! l'homme mérite mieux que de laver des chiottes, laissons ces basses besogne aux êtres inférieure, les robots.

    Trouver une solution oui pour occuper ces gens, mais interdire le progrès pour protéger ces "emploies" non, ce n'est pas une solution satisfaisante.
    La solution c'est de les occuper plus intelligemment que de boucher des trous sur la route ou de casser des cailloux, ce sont des être humains comme toi ou moi, ils méritent mieux que de ramasser les poubelles et répéter le même mouvement 7h/jours ou de m'apporter le café le matin.
  • nirgal76
    Membre chevronné
    Envoyé par psykokarl
    En gros ce que vous voulez c'est notre modèle actuel sauf que vous seriez en haut de la pyramide...
    J'ai dans ma famille un PDG (très grosse boite, genre leader européen dans son domaine et milliers d'employés) et je n'aimerais pas avoir ses journées. Le haut de la pyramide n'est pas toujours le bon endroit non plus.
    Et non, tu n'as pas compris, moi je veux un modèle ou personne ne bosse sauf les automates . Après libre à chacun de se trouver quand même une occupation si ça les chantent, moi le premier d'ailleurs, mais sous une forme moins contraignante que nos 40 ans d'esclavage défilant comme un jour sans fin pour être à la retraire (pour ceux qui y arrivent) une fois usé.
  • psykokarl
    Membre confirmé
    Envoyé par ShigruM
    c'est je pense le moteur même de l’humanité.
    Ce qui motive l'homme a se lever le matin et produire, c'est de gagner plus d'argent, de monter dans l'échelle sociale...etc.
    Pas vraiment. C'est tout au plus un moteur pour quelques type d'homme. La "production" a avant tout pour but de couvrir les besoins vitaux. Une fois ceux ci comblé, il y a fort a parier que beaucoup arrêteraient de travailler. C'est d'ailleurs comme cela que fonctionne beaucoup de peuples que l'on qualifie de fainéant mais qui n'ont tout simplement pas de culture industrieuse du fait de leur background socio-historique. Il y a fort a parier que beaucoup de gens en occident adopteraient le même comportement si ils n'étaient pas contraint par d'autre obligation (loyer, crédit, impôt, pression sociale, etc...). Tout au plus l'argent et monter dans l'échelle sociale sont des motivations indirecte. Un peu comme le fouet est une motivation pour l'esclave.

    Envoyé par ShigruM
    le communisme par exemple a été un fiasco car les gens voulait plus bosser, les agriculteurs ne bossait plus car c'étais plus leurs terre qu'il cultivais. L'homme prend moins soin des bien commun que de son matériel, y'a qu'a comparer entre le matos que fournie la boite et son matos, l'un est mieux traité que l'autre.
    Le "communisme" n'a pas été un fiasco pour les raisons que vous avancez et la encore ce que vous dites n'est valable que pour un certain type d'homme. Ceux qui n'ont aucune considération pour un bien collectif où le bien d'autrui. Beaucoup ont le comportement inverse. Ils mâchent leur crayon, et annotent dans leur bouquin mais évitent de le faire quand ce n'est pas à eux.

    Envoyé par ShigruM
    Aussi il faudra donc de toute manière conserver ce système "égoïste centré sur soit" car il n'ya que comme cela que nous fonctionnerons, c'est incrusté dans la race l’homme est il me semble impossible de la changer. Ce dois du a notre cerveau, un mécanisme de survit (pensez d'abord a soit)
    Il faut faire la différence entre ce que l'on qualifie d'égoïsme sacré et l'égoïsme nombriliste. L'égoïsme sacré est lié à la survie mais à la différence de l’égoïsme nombriliste, l'égoïsme sacrée ne s'oppose pas au partage. Vivre dans un groupe présente des avantages par rapport au fait de vivre isolé. On peut considérer que travailler pour le groupe comme une extension de l’égoïsme car il s'agit de rendre une partie du bien que procure le groupe pour le bien être du groupe qui apporte tant. La générosité est également une extension de l'égoïsme sacré. Partagé une partie de ses excédents de production avec quelqu'un qui connait (à titre temporaire) des difficultés permet d'abaisser des tensions et d'instaurer une relation d'entraide.