Google utiliserait un site chinois qu'il a acheté pour développer une liste noire des termes de recherche
Qui sera incorporée dans la version locale
Le 2018-08-09 14:27:29, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Il y a quelques jours, nous apprenions par le quotidien The Intercept que Google prévoit de déployer une version censurée de son moteur de recherche en Chine qui va bloquer des sites Web ainsi que certains termes de recherche sur les droits de l'homme, la démocratie, la religion et les manifestations pacifiques, d’après le quotidien. Le quotidien a cité des documents Google internes et des personnes familières avec cette initiative.
Baptisé "Dragonfly”, le projet serait en développement depuis le printemps 2017 et a été boosté en décembre 2017 après une rencontre entre Sundar Pichai, PDG de Google, et un haut fonctionnaire du gouvernement chinois, selon le quotidien qui cite à nouveau les documents Google internes.
The Intercept a rappelé que le service de recherche de Google ne peut actuellement pas être consulté par la plupart des internautes en Chine, car il est bloqué par le Grand Firewall du pays. Mais avec cette décision, Google voudrait changer la donne.
En effet, les documents indiquent que la version chinoise du moteur de recherche de Google va identifier et filtrer automatiquement les sites Web bloqués par le Grand Firewall de Chine. Lorsqu'une personne va effectuer une recherche, les sites Web interdits seront supprimés de la première page des résultats, et une clause de non-responsabilité va s'afficher indiquant que « certains résultats peuvent avoir été supprimés en raison d'exigences légales ». Parmi les exemples de sites Web pouvant être soumis à la censure figurent ceux de la chaîne de télévision britannique BBC et de l'encyclopédie en ligne Wikipedia.
Il se pourrait que nous en sachions un peu plus sur ce qui se prépare. Selon le même quotidien, pour se conformer aux autorités chinoises, Google utilise des échantillons de recherche sur un site Web basé à Beijing, dont il est propriétaire pour créer des listes noires.
Le rachat de site qui s’avère utile
Alors que la plupart des services de Google sont bloqués en Chine, son site Web 265.com reste ouvert. 265.com a été fondée en 2003 par Cai Wensheng, un entrepreneur chinois connu comme étant le « parrain des webmasters chinois ». En 2008, Google a fait l’acquisition de ce site Web, qu’il exploite désormais en tant que filiale. Les archives montrent que 265.com est hébergé sur les serveurs de Google, mais que son adresse physique figure sous le nom de « Beijing Guxiang Information and Technology Co. » , située dans un immeuble du quartier nord-ouest de Beijing.
265.com fournit des mises à jour, des liens vers des informations sur les marchés financiers et des annonces de vols et d’hôtels bon marché. Il a également une fonction qui permet aux utilisateurs de faire des recherches de sites Web, des images, des vidéos et d’autres contenus. Cependant, les requêtes de recherche entrées sur 265.com sont redirigées vers Baidu, le moteur de recherche le plus populaire en Chine et le principal concurrent de Google dans le pays.
Selon The Insider, Google aurait utilisé 265.com comme un pot de miel de facto pour les études de marché, stockant des informations sur les recherches des utilisateurs chinois avant de les envoyer à Baidu. C’est cette utilisation de 265.com par Google qui offre un aperçu des mécanismes derrière sa plateforme de recherche censurée que l’entreprise se prépare à déployer en Chine.
Après avoir recueilli des exemples de requêtes auprès de 265.com, les ingénieurs de Google les auraient utilisés pour examiner les listes de sites Web que les internautes pouvaient consulter en réponse à leurs recherches. Les développeurs de Dragonfly ont utilisé un outil qu'ils appelaient "BeaconTower" pour vérifier si les sites Web étaient bloqués par Great Firewall. Ils ont compilé une liste de milliers de sites Web interdits, puis ont intégré ces informations dans une version censurée du moteur de recherche de Google afin de pouvoir manipuler automatiquement les résultats de Google, en supprimant les liens vers des sites interdits en Chine.
Source : The Intercept
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
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Baptisé "Dragonfly”, le projet serait en développement depuis le printemps 2017 et a été boosté en décembre 2017 après une rencontre entre Sundar Pichai, PDG de Google, et un haut fonctionnaire du gouvernement chinois, selon le quotidien qui cite à nouveau les documents Google internes.
The Intercept a rappelé que le service de recherche de Google ne peut actuellement pas être consulté par la plupart des internautes en Chine, car il est bloqué par le Grand Firewall du pays. Mais avec cette décision, Google voudrait changer la donne.
En effet, les documents indiquent que la version chinoise du moteur de recherche de Google va identifier et filtrer automatiquement les sites Web bloqués par le Grand Firewall de Chine. Lorsqu'une personne va effectuer une recherche, les sites Web interdits seront supprimés de la première page des résultats, et une clause de non-responsabilité va s'afficher indiquant que « certains résultats peuvent avoir été supprimés en raison d'exigences légales ». Parmi les exemples de sites Web pouvant être soumis à la censure figurent ceux de la chaîne de télévision britannique BBC et de l'encyclopédie en ligne Wikipedia.
Il se pourrait que nous en sachions un peu plus sur ce qui se prépare. Selon le même quotidien, pour se conformer aux autorités chinoises, Google utilise des échantillons de recherche sur un site Web basé à Beijing, dont il est propriétaire pour créer des listes noires.
Le rachat de site qui s’avère utile
Alors que la plupart des services de Google sont bloqués en Chine, son site Web 265.com reste ouvert. 265.com a été fondée en 2003 par Cai Wensheng, un entrepreneur chinois connu comme étant le « parrain des webmasters chinois ». En 2008, Google a fait l’acquisition de ce site Web, qu’il exploite désormais en tant que filiale. Les archives montrent que 265.com est hébergé sur les serveurs de Google, mais que son adresse physique figure sous le nom de « Beijing Guxiang Information and Technology Co. » , située dans un immeuble du quartier nord-ouest de Beijing.
265.com fournit des mises à jour, des liens vers des informations sur les marchés financiers et des annonces de vols et d’hôtels bon marché. Il a également une fonction qui permet aux utilisateurs de faire des recherches de sites Web, des images, des vidéos et d’autres contenus. Cependant, les requêtes de recherche entrées sur 265.com sont redirigées vers Baidu, le moteur de recherche le plus populaire en Chine et le principal concurrent de Google dans le pays.
Selon The Insider, Google aurait utilisé 265.com comme un pot de miel de facto pour les études de marché, stockant des informations sur les recherches des utilisateurs chinois avant de les envoyer à Baidu. C’est cette utilisation de 265.com par Google qui offre un aperçu des mécanismes derrière sa plateforme de recherche censurée que l’entreprise se prépare à déployer en Chine.
Après avoir recueilli des exemples de requêtes auprès de 265.com, les ingénieurs de Google les auraient utilisés pour examiner les listes de sites Web que les internautes pouvaient consulter en réponse à leurs recherches. Les développeurs de Dragonfly ont utilisé un outil qu'ils appelaient "BeaconTower" pour vérifier si les sites Web étaient bloqués par Great Firewall. Ils ont compilé une liste de milliers de sites Web interdits, puis ont intégré ces informations dans une version censurée du moteur de recherche de Google afin de pouvoir manipuler automatiquement les résultats de Google, en supprimant les liens vers des sites interdits en Chine.
Source : The Intercept
Et vous ?
Voir aussi :
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a028762Membre confirméQue Google renonce à son éthique pour retrouver le marché de la Chine,
au profit d'une vision plus réaliste est logique dans un contexte libéral,
et en dit long sur son éthique ailleurs ...
Quand le pognon est en cause, on voit bien les choix d'une entreprise multinationale ...
C'est le système ...
Maintenant que Google (et les autres) ne nous fassent pas le coup de la vertu baffouée ...
Un argument marketing en moinsle 14/09/2018 à 12:19 -
ItachiaurionMembre confirméT'es sur que la ville de Troie c'est pas plutôt le reste du monde ou simplement le monde Occidentale? Très franchement vu le contrôle maximal de l'état chinois sur internet je ne vois pas comment Google pourrais faire autre chose que s'incliner bien bas et faire le béni-oui-oui. Il n'a et n'aura sans doute aucun moyen de pressions sur l'état, qui l'a déjà fait fermé pour 8 ans sans problème visible. Et même si les chinois l'utilise a 100% l'état le refermera si Google va trop de travers, comme en 2010.le 15/09/2018 à 10:24
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ddoumecheMembre extrêmement actifAhah, on t'a bien formaté le firmware à toi aussi. La paix et l'harmonie de la chine repose sur la coercitition, la corruption et les Laogais ou camps de travail, c'est donc un euphémisme.
Tu as des enfants ou tu veux des enfants ?le 15/09/2018 à 11:43 -
cryptonymMembre à l'essaiC'est un troll ? En tout cas ça m'a bien fait marrer, merci
bel exercice de pensée parallèle et objective. le 09/08/2018 à 18:32 -
Aurelien PlazzottaMembre extrêmement actifTant qu'il n'y a ni grève ni vague de démission, leur histoire de "protestation" n'est qu'une farce avec pour unique but de faire parler de l'entreprise dans la presse et de soigner son image en tentant que faire croire qu'elle est constituée de salariés vertueux ayant des cas de conscience.
C'est de la bonne branlette publicitaire si tu veux mon avis.le 17/08/2018 à 13:43 -
PhagoMembre habituéIt should be noted that no ethically-trained software engineer would ever consent to write a DestroyBaghdad procedure. Basic professional ethics would instead require him to write a DestroyCity procedure, to which Baghdad could be given as a parameter.le 29/08/2018 à 11:10
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Que c'est chouette la France. On y trouve même des films présentant l’œuvre d'artistes chinois rigoristes et scrupuleux dans les bibliothèques municipales.
Ai Weiwei posant inopinément face à un tableau sur lequel est inscrit "Merde à la patrie".le 15/09/2018 à 22:28 -
Il faudrait vraiment un énorme coup pour que Google renonce aux data de 20% de la planète.le 05/10/2018 à 11:13
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bogonboInactifDragon Endormi et Jeune Phénix, un seul suffit pour conquérir le monde. Je les ai tous les deux. Il est temps de faire revivre l'empire de Puyi.le 27/11/2018 à 21:19
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Ryu2000Membre extrêmement actifEn Chine internet est censuré et Google ne souhaite pas se passer d'un gros marché.
Il doit y avoir plus d'1 milliard de chinois, ils peuvent devenir rentable pour Google. (il y a un paquet de pubs à afficher et d'informations personnelles à récupérer et à exploiter)
Il y a des gens en France qui rêvent de pouvoir censurer internet, mais ce n'est pas dans la culture française, donc ça ne devrait pas arriver.
Christophe Barbier : "Ça se régule aussi Internet... Les Chinois, ils y arrivent bien !"
Des employés de Google vont être un peu déçu par les décisions de leur entreprise, mais pour les chinois ça ne changera pas grand chose, tout est déjà censuré là-bas...
Le truc qui craindrait ce serait que Google remonte au gouvernement chinois la liste des utilisateurs qui ont effectué certaines requêtes (le gouvernement ferait ensuite baisser la note de civilité).le 06/03/2019 à 10:00