Mentir ou répandre des « fake news » était considéré comme un délit dans le Massachusetts colonial
Fondé par les puritains
Le 2018-05-11 04:51:58, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Après l’élection « surprise » de Donald Trump, Facebook a été accusé d’avoir influencé les campagnes présidentielles des États-Unis en laissant diffuser sur sa plateforme des fake news, ce qui aurait contribué à donner un coup de pouce au candidat républicain, lui permettant d’accéder à la Maison-Blanche. Mark Zuckerberg a tout d’abord trouvé cette idée ridicule, avant de présenter ses excuses et de commencer à prendre au sérieux le problème d'une possible ingérence russe dans l'élection américaine via des fake news sur le réseau social.
Mais saviez-vous ce qu’il en aurait coûté de répandre de telles nouvelles sous d’anciennes lois ?
Mentir ou répandre des « fake news » était considéré comme un délit dans le Massachusetts colonial. En 1645, la colonie de Massachusetts Bay a adopté une loi qui stipule :
« Considérant que la vérité dans les mots aussi bien que dans les actions est exigée de tous les hommes, en particulier des chrétiens, qui sont les profès du Dieu de la Vérité; et tandis que tout mensonge est contraire à la vérité, et que certaines sortes de mensonges ne sont pas seulement pécheurs (comme le sont tous les mensonges), mais pernicieux pour le bien public, et nuisibles à des personnes particulières:
« Il est donc ordonné par ce tribunal et son autorité, que toute personne ayant l'âge de discrétion (qui est de quatorze ans) qui dit ou publie un mensonge, sciemment et volontairement, pouvant être pernicieux pour le bien public, ou tendant à causer des dommages ou blesser une personne en particulier, ou avec l'intention de tromper et d'abuser des gens avec de fausses nouvelles et rapports, ... cette personne sera condamnée à une amende pour la première infraction de dix shillings, ou si la partie est incapable de la payer, elle se verra enchaînée ... dans un endroit ouvert pour une période ne dépassant pas les deux heures.
« Pour la seconde infraction de ce genre, dont toute personne sera légalement condamnée, l’auteur devra payer la somme de vingt shillings, ou être fouettée sur son corps nu, le nombre de coups ne dépassant pas les dix.
« Et pour la troisième offense, l’auteur devra débourser quarante shillings, ou, si le parti ne peut pas payer, être fouetté avec plus de nombre de coups, qui ne devront pas excéder les quinze.
« Pour la quatrième infraction, la sanction est de 10 shillings de plus que celle d’avant, ou, si l’auteur est incapable de les payer, il recevra 5 à 6 coups de plus que la précédente sanction, le nombre de coups ne dépassant pas les 40 ».
La colonie à prédominance puritaine espérait clairement inculquer les valeurs chrétiennes dans la communauté en menaçant de punir tous les mensonges, non seulement les mensonges qui ont endommagé un individu particulier, mais aussi tous les mensonges « pernicieux ». au bien public.
Si quelqu'un avait menti au sujet d'une personne en particulier, cette dernière pouvait intenter des poursuites pour diffamation, ce qui a souvent été fait. La personne qui avait menti pouvait également faire face à des sanctions pénales, surtout si elle l’avait fait au sujet d'un membre important du gouvernement ou de l'église. Cela avait été typique de la common law anglaise pendant des siècles. L'impulsion était de protéger la réputation des hommes importants, parce que la stabilité du gouvernement dépendait de leurs bonnes relations entre eux (et avec la couronne) et de la confiance de la nation dans leur intégrité. C'était, en substance, la vieille conception de « fake news ».
La nouvelle conception de « fake news », qui a surgi au dix-septième siècle, avait trait à des événements plutôt que des gens particuliers. Si l'on mentait à propos d'un événement supposé, en particulier d'une manière qui mettait en danger le bien public, on pouvait faire face à une accusation au pénal d’avoir menti ou de répandre des « fake news ».
Le mensonge est souvent accompagné d'autres délits. Il est donc parfois difficile de séparer le délit de mentir à d’autres accusations auxquelles un individu peut être confronté simultanément, par exemple lorsque quelqu'un est accusé de mensonge et de vol, de mensonge et de blasphème, ou de mensonge pour piéger une jeune femme afin d’abuser d’elle.
Aujourd'hui, les lois générales du Massachusetts n'évoquent pas une interdiction de diffuser des fake news, sauf en ce qui concerne la diffamation, aussi bien orale qu’écrite.
Source : MassGov
Voir aussi :
Fake news et vie privée : Mark Zuckerberg encore invité à témoigner devant le Parlement UK, un refus pourrait donner lieu à une convocation formelle
France : la proposition de loi pour combattre les fake news est d'ores et déjà prête, louable initiative ou prémices liberticides ?
Fake news : les humains auraient tendance à plus les répandre que les bots sur Twitter, d'après des chercheurs du MIT
Bad News, un jeu invitant à devenir un magnat des fake news et de la désinformation, pour « vacciner » les internautes face à ce fléau
États-Unis : les électeurs de Trump partagent l'essentiel des fake news, selon une étude de l'université d'Oxford
Mais saviez-vous ce qu’il en aurait coûté de répandre de telles nouvelles sous d’anciennes lois ?
Mentir ou répandre des « fake news » était considéré comme un délit dans le Massachusetts colonial. En 1645, la colonie de Massachusetts Bay a adopté une loi qui stipule :
« Considérant que la vérité dans les mots aussi bien que dans les actions est exigée de tous les hommes, en particulier des chrétiens, qui sont les profès du Dieu de la Vérité; et tandis que tout mensonge est contraire à la vérité, et que certaines sortes de mensonges ne sont pas seulement pécheurs (comme le sont tous les mensonges), mais pernicieux pour le bien public, et nuisibles à des personnes particulières:
« Il est donc ordonné par ce tribunal et son autorité, que toute personne ayant l'âge de discrétion (qui est de quatorze ans) qui dit ou publie un mensonge, sciemment et volontairement, pouvant être pernicieux pour le bien public, ou tendant à causer des dommages ou blesser une personne en particulier, ou avec l'intention de tromper et d'abuser des gens avec de fausses nouvelles et rapports, ... cette personne sera condamnée à une amende pour la première infraction de dix shillings, ou si la partie est incapable de la payer, elle se verra enchaînée ... dans un endroit ouvert pour une période ne dépassant pas les deux heures.
« Pour la seconde infraction de ce genre, dont toute personne sera légalement condamnée, l’auteur devra payer la somme de vingt shillings, ou être fouettée sur son corps nu, le nombre de coups ne dépassant pas les dix.
« Et pour la troisième offense, l’auteur devra débourser quarante shillings, ou, si le parti ne peut pas payer, être fouetté avec plus de nombre de coups, qui ne devront pas excéder les quinze.
« Pour la quatrième infraction, la sanction est de 10 shillings de plus que celle d’avant, ou, si l’auteur est incapable de les payer, il recevra 5 à 6 coups de plus que la précédente sanction, le nombre de coups ne dépassant pas les 40 ».
La colonie à prédominance puritaine espérait clairement inculquer les valeurs chrétiennes dans la communauté en menaçant de punir tous les mensonges, non seulement les mensonges qui ont endommagé un individu particulier, mais aussi tous les mensonges « pernicieux ». au bien public.
Si quelqu'un avait menti au sujet d'une personne en particulier, cette dernière pouvait intenter des poursuites pour diffamation, ce qui a souvent été fait. La personne qui avait menti pouvait également faire face à des sanctions pénales, surtout si elle l’avait fait au sujet d'un membre important du gouvernement ou de l'église. Cela avait été typique de la common law anglaise pendant des siècles. L'impulsion était de protéger la réputation des hommes importants, parce que la stabilité du gouvernement dépendait de leurs bonnes relations entre eux (et avec la couronne) et de la confiance de la nation dans leur intégrité. C'était, en substance, la vieille conception de « fake news ».
La nouvelle conception de « fake news », qui a surgi au dix-septième siècle, avait trait à des événements plutôt que des gens particuliers. Si l'on mentait à propos d'un événement supposé, en particulier d'une manière qui mettait en danger le bien public, on pouvait faire face à une accusation au pénal d’avoir menti ou de répandre des « fake news ».
Le mensonge est souvent accompagné d'autres délits. Il est donc parfois difficile de séparer le délit de mentir à d’autres accusations auxquelles un individu peut être confronté simultanément, par exemple lorsque quelqu'un est accusé de mensonge et de vol, de mensonge et de blasphème, ou de mensonge pour piéger une jeune femme afin d’abuser d’elle.
Aujourd'hui, les lois générales du Massachusetts n'évoquent pas une interdiction de diffuser des fake news, sauf en ce qui concerne la diffamation, aussi bien orale qu’écrite.
Source : MassGov
Voir aussi :
-
NeckaraInactifCela me fait doucement rire.
On en parle des théories du complots d'extrême-gauche avec le patriarcat et consorts ?
On en parle des appels à la haine effectués par ces mêmes personnes ?
On en parle des mensonges et de la diffamation en qualifiant tout ce qui ne nous plaît pas de "nazi"/"extrême-droite"/"fasciste" ?
On en parle des mensonges par omission en ne mettant en avant que ce qui nous plaît, et en cachant ce qui dérange ?
On en parle des documentaires/reportages un peu ésotériques ?
Cela ne gêne personne qu'on retrouve de telles choses sur CNN, la BBC, Arté, etc. ?
Qu'ils balayent déjà devant leur porte avant de s'occuper de celle des autres.
Je ne regarde pas InfoWars, in-empêche, lors des manifestations américaines, ils fournissaient des rushs complets, ce qui couplé avec d'autres rushs, permettait d'avoir une idée claire de la situation. Et pendant ce temps là, les autres médias se contentait de sélectionner très habilement les passages qui les intéressent pour avancer leur histoire.
À leur place je me ferais tout petit, car c'est bien à cause de leur incapacité à produire du journalisme de qualité que des personnes s'éloignent des médias mainstream et se redirigent vers des médias "alternatifs", et de "réinformation", dont la qualité n'est malheureusement pas meilleure.le 15/07/2018 à 10:51 -
goomazioMembre chevronnéCe qu'ils font est pareil, ils bloquent des comptes, ils en ferment, ils censurent. Ils interdisent aussi.Oui, que la Terre est plate, que l'Evolution c'est de la *biip*, etc. Ca n'en fait pas pour autant des vérités, ni n'autorise les gens à vouloir imposer ces pensées. Le monde n'est pas une gigantesque secte !En fait dans l'absolu tu as raison: les gens, qui sont doués de discernement, savent en général trier le vrai du faux, surtout quand ce qu'on leur annonce entre tant en contradiction avec les faits ou avec l'histoire.Le problème, c'est le début de la phrase: "les gens, qui sont doués de discernement..." 40 ans de Culture Télé et 10 ans de Culture Réseaux Sociaux ont largement fait disparaitre ce qui pouvait vaguement exister auparavant dans ce domaine et ce que les progrès des siècles passés avaient commencé à faire émerger.Et donc oui, ces avis nocifs qui mettent en danger le fonctionnement de pays entiers et dont il parait qu'ils reposent sur pas grand chose de factuel ou de réel, devraient peut-être être un peu plus filtrés... ou discernés
le 07/09/2018 à 10:10 -
NamicaMembre expérimentéHummm. Ou va-t-on là ?
Il n'appartient pas à FB d'harmoniser les législations européennes mais bien de S'Y CONFORMER.
LOLle 18/05/2018 à 1:53 -
redcurveMembre extrêmement actifCe ne sont pas les contradictions de Facebook mais bien celles des défenseurs de la liberté d'expression, on ne peut pas et dire vous avez la liberté d'expression et en même temps vouloir censuré celles des autres sont prétexte qu'ils racontent des conneries. Ou il y a liberté d'expression ou il n'y en a pas un point c'est tout.le 15/07/2018 à 11:06
-
NeckaraInactifPlus sérieusement, voici une liste non-exhaustive des bêtises qu'on peut trouver dans les médias mainstream: https://www.esprit-critique.org/2017...ervice-public/
Pour le reste, il suffit de regarder les médias cités pour en avoir des exemples.
Après, je dois avouer que je ne tiens pas une liste à jour de tout ce que je remarques... peut-être devrais-je commencer à le faire.
Pour les omissions, un bel exemple est CharlotteVille sur Arté:
- le contexte a été totalement passé sous silence ;
- la vidéo présentée de "violence d'extrême-droite" (militant d'extrême-droite qui tapent sur un innocent à terre) a été tronquée, quand le rush complet raconte une autre histoire (manifestants qui partent entourés de contre-manifestants qui les taunts et insultent. Un contre-manifestant tente d'isoler un manifestant, les autres manifestants viennent à son secours).
- Présentation des circonstances de l'accident très incomplet et trompeur:
- la voie était ouverte à la circulation (deux autres véhicules "circulaient" "dans" la manifestation), et aucune mesure de sécurité n'a été prise ;
- aucune visibilité vers l'avant (la foule cachait les autres voitures) ;
- le fait que toute l'organisation de la manifestation ai été compromise par l'annulation de la manifestation, notamment le fait de partir groupé pour des raisons de sécurité ;
- le fait qu'arrivé là, le conducteur pouvait légitimement craindre pour sa vie, ce n'est pas la première fois qu'un manifestant se serait fait attaqué en marge de la manifestation ;
- le fait que reculer (suspect) ou s'arrêter (risqué) pouvait s'avérer dangereux pour le conducteur ;
- le conducteur a très certainement voulu forcé le passage, comme cela est parfois fait lorsque des militants tentent de bloquer, e.g. une route/autoroute ;
- les feux stops de la voiture étaient allumés peut avant l'impact ;
- ce jusqu'à ce que la voiture se fasse attaquer par derrière par des "manifestants pacifiques armés".
- Ça nuance déjà un peu l'accident, non ?
- aucune information quant aux manifestations qui ont suivies, notamment lorsqu'on voit des marées noires passer les contrôles de police pour poursuivre une poignée de manifestants disperse et les tabasser.
Facebook censure les seins, les "appels à la haine", les "images choquantes", la constitution américaine, les liens vers le dictionnaire de l'Académie française, etc.le 16/07/2018 à 3:29 -
GrogroMembre extrêmement actifOliver Darcy, un journaliste de CNN, a demandé au réseau social comment il pouvait prétendre s'attaquer à la propagation de la désinformation alors qu'il autorise la page InfoWars à rester sur la plateforme.le 20/07/2018 à 11:10
-
KnifeOnlyIMembre régulierCertes, des médias plus sérieux sa existe, en effet moi quand je lis "ré-information" je lis "conspirationniste". Pourquoi "Ré-information" ? Il n'y a pas 10 000 vraie version d'une information. On a 2 manières de voir la ré-information. Moi c'est clairement les sites new age qui essaient de me convaincre que la terre est plate ou qu'un politicien corrompu a été attaché a un poteau sur place publique.
Par contre les médias un peu plus sérieux (plus sérieux que les conspirationnistes donc) eux vont modifier ou supprimer l'info rapidement, voir licencier des gens (Comme avec cette histoire de la mot de Martin Bouygues).
En tous cas, j'ai du mal avec ce mot "ré-information", sa donne a croire qu'on a la vérité absolue et qu'on est pas des moutons comme les médias d'information. Je sais c'est chercher loin, mais quand on voit le nombre de personnes prête à croire que les vaccins rendent autiste, sa peut faire peur et donner envie de se méfier.
Après moi je ne suis absolument pas pour censuré ces abrutis, le meilleur remède a la bêtise reste encore l'éducation et l'esprit critique (Si on pouvais enseigner l'esprit critique ce serais encore mieux). Selon moi.le 20/07/2018 à 12:26 -
GrogroMembre extrêmement actifParce qu'il y a plusieurs façon de présenter la même information. Plusieurs grilles de lectures, plusieurs orientations. Depuis une vingtaine d'années, 99% des médias mainstreams disent la même chose 99% du temps, de la même façon 90% du temps. C'est un vrai problème qui accroit considérablement la défiance envers la classe jacassante. Particulièrement après des manipulations aussi gigantesques et aussi grossières que le bombardement de la Serbie en 99, l'invasion de l'Irak, la guerre contre la Libye, la guerre contre la Syrie, la déstabilisation de l'Ukraine et j'en passe. Sans compter, au USA, l'intense propagande qu'on a vu pour Bill Clinton pendant 8 ans, pour Bush pendant 8 ans de nouveau, pour Obama, puis pour Hillary Clinton. En France, pour Chirac, Sarkozy, Hollande puis Macron. Il y a aussi de très nombreuses façon de "cadrer" une information véridique et vérifiable, de la tirer de tout contexte, et je ne parle pas seulement du cadrage d'une photo ou d'une vidéo de presse. Il y a bien évidemment le mensonge par omission, quand les médias pour le grand public se gardent bien, consciemment ou non, non seulement de rapporter certaines informations, mais surtout de traiter certains sujets fondamentaux délégués à des médias spécialisés dans le meilleur des cas. C'est tout autant problématique, même si ce biais relève plus de l'incompétence que de la malfaisance, ainsi de ce qu'on appelle le biais de négativité : https://www.latribune.fr/opinions/tr...nouvelles.html
Quand les médias mentent, et il mentent tous les jours, ce n'est pas forcément par complot ou par malveillance. Ce n'est pas forcément volontaire. Comme le rasoir d'Hanlon le rappelle bien : ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer.le 20/07/2018 à 12:58 -
hotcryxMembre extrêmement actif"Poutine aurait même donné des instructions spéciales ordonnant de pirater les élections américaines,"
Depuis quand les journalistes parlent au conditionel ???
Tout journaliste doit parler de faits en vérifiant ses sources ou bien se taire.le 04/09/2018 à 11:37 -
NamicaMembre expérimentéDésolé GROGRO et d'autres, mais la voix des opprimés kurdes par le régime Erdogan ne te parviendra jamais car cet aspect n'est pas dans ton profil google. Tu rejoins donc une certaine pensée unique dirigée par nos GAFA bien-aimées et la controverse d'autres opinions t'échappe, puisqu'on te fournit une expérience de navigation sencée servir tes centres d'intérêts pour un meilleur service...
J'en ai marre de ces tracking de marketeux. C'est des nuisibles, tous, sans exception.
Suppression de plus d'un demi milliards de comptes c'est énorme et en même temps un aveu.le 18/05/2018 à 2:11