
Pour Naveen Rao, vice-président et directeur général de l’IA chez Intel, l’Europe serait mieux équipée que les États-Unis pour s’adapter aux changements introduits par l’intelligence artificielle. Les salariés en Europe ont un plus grand accès à l’éducation et aux formations nécessaires pour faire face à l’arrivée de robots, de l’IA et les autres technologies qui feront partie des industries.
Cette arrivée imminente commence déjà à montrer des signes, de nombreuses industries cherchent à prendre des décisions rationnelles qui seront efficaces à long terme, et comment leurs employés seront dûment affectés, car il faut le savoir, certains rôles deviendront inévitablement obsolètes, a averti Rao.
« Nous sommes en train de voir une nouvelle demande issue des industries qui traitent des données, et ça doit être au prix de certaines vieilles compétences. Une société comme Intel est assez grande pour avoir une influence sur le monde, et nous devons être attentionnés sur ces choses, » a dit Rao lors d’une interview avec iNews à l’occasion du CES à Las Vegas.
Naveen Rao a rejoint Intel en 2016 pour prendre les commandes du développement de l'IA au sein de l'entreprise
Rao a rejoint Intel en 2016 après que le fondeur a racheté sa startup Nervana Systems spécialisée dans le développement de l’IA. Désormais, il dirige les efforts de l’entreprise pour créer des processeurs de référence pour l’apprentissage approfondi (deep learning), une discipline de l’IA qui cherche à entraîner les machines à penser comme des humains.
« À vrai dire, nous sommes en train de travailler avec notre gouvernement sur comment on peut les informer à dire : ‘Voici les choses sur lesquelles vous devez commencer à réfléchir. Peut-être que nous devons penser à des programmes de réentraînement, donner aux gens un accès à une formation qui leur permettra d’être mieux préparés pour ce changement. Sincèrement, je pense que l’Europe est beaucoup mieux que nous sur ce point, » dit-il.
Rao remet en cause le système aux États-Unis et la manière de penser qu’il juge limitée. « Les formations sont meilleures en Europe qu’aux États-Unis. Nous tendons à avoir un ou deux paradigmes que nous suivons : ça doit être le lycée et l'université. Je ne pense pas qu’ils sont aussi stricts [en Europe], mais nous devons réfléchir sur ce point, que la population ait l’accès au matériel qu’elle a besoin pour se préparer aux jobs qui devront être pourvus. »
Près de 800 millions de personnes pourraient perdre leurs emplois avant 2030 à cause de l’automatisation, alors qu’entre 75 millions et 375 millions de salariés (soit 14 % des employés dans le monde) devront changer de travail, selon une étude de McKinsey Global Institute publiée en novembre. Toutefois, une autre analyse de Gartner suggère que l’IA va commencer à créer plus de jobs qu’elle ne détruit avant 2020, avec environ 2 millions de nouveaux jobs qui devront voir le jour avant 2025 en raison de l’adoption de l’IA à grande échelle dans les lieux de travail.
Le passage à l’automatisation a déjà commencé à un rythme « plus rapide qu’un bon nombre de gens ne le pensaient, » a dit Rao, il a également ajouté que des conséquences évidentes sur les compétences des employés vont apparaitre dans cinq à dix années.
Une Europe en retard sur le développement de l'IA
Selon Rao, si l’Europe semble être bien préparée pour l’arrivée de l’automatisation, du moins lorsqu’on parle de formation, on ne peut pas dire la même chose sur le développement de l’IA, une discipline encore en retard sur le vieux continent, à l’exception peut-être du Royaume-Uni.
« Il va être très difficile de battre la Chine en ce moment. Les États-Unis et l’Amérique du Nord ont pris probablement un élan d'avance de deux ans, mais dans cinq à huit ans, ça ne sera plus le cas, c’est ma prédiction, » dit-il. Cet avis est partagé par Eric Shmidt, l’ancien président d’Alphabet.
« Il y a actuellement une grande soif pour les solutions de l’IA en Chine, et ils ont un très bon environnement où ils peuvent tester les choses sur une large population. Les start-ups là-bas sont un peu différentes de celles des États-Unis, elles sont financées par le gouvernement et elles ont une population de 50 millions d’utilisateurs pour les tests. Vous ne trouverez pas ça ailleurs. »
L’accélération rapide du développement de l’IA en Chine est impressionnante, de telle façon que Google a pris la décision d’ouvrir un nouveau centre à Pékin pour développer l’IA et attirer les meilleurs cerveaux du pays. Toutefois, Rao a tenu à rappeler qu’une entreprise anglaise fait mieux que tout le monde. En effet, la start-up Deepmind rachetée par Google en 2014 est universellement reconnue comme étant l’une des entreprises impliquées dans le développement de l’IA les plus avancées du monde.
« Je pense que la Chine va être très formidable, et franchement, l’Europe est un peu en retard à l’exception de l’Angleterre, à cause de Deepmind. C’est devenu un épicentre là-bas, et ils attirent des talents impressionnants de partout dans le monde. Nous allons beaucoup rencontrer ces cas dans le futur, je pense qu’en Chine, il y aura quelques Deepminds. Ils y travaillent d’arrache-pied. »
Source : iNews
Et vous ?

Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 1 674 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.