D’après Eric Schimdt, oui. Lors d'un entretien au laboratoire d'informatique et d'IA de MIT ce mercredi, le président d’Alphabet, la société mère de Google, a déclaré ne pas être vraiment préoccupé par la possibilité que les robots volent les emplois des gens. « Il ne fait aucun doute qu'il y a de la suppression d'emplois », a-t-il répondu quand on lui a posé une question sur l'impact de l'IA sur les emplois. Eric Schimdt avance toutefois que même si certains emplois seront indéniablement perdus à cause de l'automatisation, de nouveaux emplois seront finalement créés pour les remplacer comme résultat des avancées technologiques. « Si nous avons une énorme destruction d'emplois - ce que je ne nie pas - dans l'ensemble, il y aura plus d'emplois », dit-il.
Eric Schimdt, président du conseil d'administration de Google
Le problème, d’après le président d’Alphabet, c’est que « vous pouvez voir les emplois qui sont perdus, mais vous pouvez très rarement voir les emplois qui ont été créés » ; ce qui fait qu’en fin de compte, il est plus difficile d’apprécier les emplois créés. Eric Schimdt pense également qu’il faudrait mettre l’accent sur la formation et la transmission de connaissances à la main-d'œuvre afin qu’elle puisse tirer parti des nouvelles opportunités d'emploi.
L’idée selon laquelle les nouveaux emplois créés vont compenser les emplois perdus a été dès le début partagée par les économistes américains. Mais une étude récente a montré que cette compensation risque de ne pas se faire automatiquement. Par conséquent, si les politiques n’interviennent pas, l’automatisation pourrait laisser de nombreuses personnes sans travail et incapables de trouver de nouveaux emplois. Dans cette étude basée sur des données réelles, les auteurs (des économistes respectés dans leur domaine) disent avoir été surpris de voir très peu d'augmentation de l'emploi dans d'autres professions pour compenser les pertes d'emplois dans l’industrie manufacturière, qui connait une forte automatisation de ses emplois. « L'économie de marché ne va pas créer les emplois par elle-même pour ces travailleurs qui supportent le fardeau du changement », avaient-ils affirmé.
Avant Eric Schimdt, Bill Gates s’est également exprimé sur ce sujet en février dernier. Comme le président d’Alphabet, le fondateur de Microsoft reconnait que l’automatisation va supprimer des emplois dans certains secteurs d’activités, mais il s’est plutôt intéressé au financement du manque à gagner pour la sécurité. Là, Bill Gates s’est fait partisan de la taxe sur les robots.
Source : Business Insider
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