Pour les besoins de leur étude, ils se sont concentrés sur les activités de travail individuel, « qui nous semblent être un moyen plus utile d'examiner le potentiel d'automatisation que de regarder des emplois entiers, car la plupart des professions consistent en un certain nombre d'activités avec un potentiel différent à automatiser ».
L’institut a divisé ces 46 pays en trois groupes dont chacun pourrait utiliser l'automatisation pour poursuivre les objectifs de croissance économique nationale, selon les tendances démographiques et les aspirations de croissance. Ces trois groupes sont :
- les économies avancées : il s'agit notamment de l'Australie, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis. Ils sont généralement confrontés à une main-d'œuvre vieillissante, bien que la baisse de la croissance démographique en âge de travailler soit plus immédiate dans certains pays (Allemagne, Italie et Japon) que dans d'autres. L'automatisation peut fournir l'augmentation de la productivité requise pour répondre aux projections de croissance économique qu'elles auraient autrement peine à atteindre. Ces économies ont donc un intérêt majeur dans la poursuite du développement et de l'adoption rapides de l'automatisation ;
- les économies émergentes avec des populations vieillissantes : cette catégorie comprend l'Argentine, le Brésil, la Chine et la Russie, qui font face à des écarts de croissance économique en raison de la baisse prévue de la croissance de leur population active. Pour ces économies, l'automatisation peut fournir l'injection de productivité nécessaire pour maintenir le PIB par habitant actuel. Pour atteindre une trajectoire de croissance plus rapide qui correspond aux aspirations de développement, ces pays devront compléter l'automatisation avec des sources de productivité supplémentaires, telles que les transformations des processus, et bénéficieront d'une adoption rapide de l'automatisation ;
- les économies émergentes avec des populations plus jeunes : il s'agit notamment de l'Inde, de l'Indonésie, du Mexique, du Nigéria, de l'Arabie saoudite, de l'Afrique du Sud et de la Turquie. La croissance continue de la population en âge de travailler dans ces pays pourrait soutenir le maintien du PIB par habitant actuel. Toutefois, compte tenu de leurs aspirations à forte croissance, et afin de rester compétitifs à l'échelle mondiale, l'automatisation ainsi que des mesures supplémentaires de levée de productivité seront nécessaires pour soutenir leur développement économique.
Ci-dessous, les résultats en pourcentage d’automatisation potentiel par région
L’étude estime que les différences reflètent les variations de la composition du secteur et, dans les secteurs, le mélange d'emplois avec un potentiel d'automatisation plus ou moins important.
Les différences sectorielles entre les économies entraînent parfois des variations frappantes, comme c'est le cas avec le Japon et les États-Unis, deux économies avancées. Le Japon a un potentiel global d'automatisation de 55,7 % des heures travaillées, contre 45,8 % aux États-Unis. Une grande partie de la différence est due au secteur manufacturier japonais, qui a un potentiel d'automatisation particulièrement élevé, à 71 % (contre 60 % aux États-Unis). La fabrication japonaise a une concentration légèrement plus grande d'heures de travail dans les emplois de production (54 % des heures par rapport aux 50 % des États-Unis) et les emplois de bureau et de soutien administratif (16 % contre 9 %). Ces deux postes comprennent des activités ayant un potentiel d'automatisation relativement élevé.
En comparaison, les États-Unis ont une plus grande proportion d'heures de travail dans les emplois de gestion, d'architecture et d'ingénierie, qui ont un potentiel d'automatisation plus faible puisqu'ils nécessitent une expertise spécifique par exemple en ingénierie dont les ordinateurs et les robots ne disposent pas actuellement.
En Europe, la France figure parmi les pays où le potentiel d’automatisation avec les technologies actuelles est le plus faible (43,1 %, contre 52,2 % pour la République tchèque et une moyenne européenne de 47,2 %).
« La croissance de la productivité grâce à l'automatisation peut assurer une prospérité continue dans les pays vieillissants et pourrait booster davantage les pays qui connaissent une croissance rapide. Cependant, l'automatisation seule ne suffira pas à réaliser des aspirations de croissance économique à long terme à travers le monde. Pour cela, des mesures supplémentaires de stimulation de la productivité seront nécessaires, y compris la refonte des processus métier ou le développement de nouveaux produits, services et modèles commerciaux », a estimé l’étude.
Source : rapport de McKingsley Global Institute
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