
Est-ce réellement utile ?
Daniel Jean, conseiller en cybersécurité du Premier ministre canadien Justin Trudeau et Wang Yongqing, secrétaire général du Parti communiste chinois viennent de signer un traité de cyberespionnage industriel, l’aboutissement d’un entretien téléphonique entre les Premiers ministres de ces pays il y a une semaine.
D’après ce que rapporte le journal canadien The Globe and Mail à ce sujet, le traité de cyberespionnage industriel signé entre les deux pays stipule qu’ils s’engagent mutuellement à ne pas mener ou à parrainer des cyberattaques destinées à s’approprier des secrets technologiques chez leur homologue, ce, dans le dessein de procurer à des entreprises de leur pays respectif un avantage sur leurs compétiteurs.
Voici un cas de figure qui n’est pas sans rappeler de récentes déclarations du président russe, Vladimir Poutine, qui estimait qu’il faut que des règles soient établies en matière de cyberguerre, lorsqu’il faisait référence au traité de proposé par la Russie aux États-Unis en 2015 et ignoré par ces derniers.
Les règles sont les règles et, dans le cas précis de cet accord entre Canadiens et Chinois, elles stipulent clairement que le pacte de non-agression ne se limite qu’au vol de secrets technologiques. Cela suppose que la Chine a le droit de s’attaquer à des instances gouvernementales canadiennes, ce que confirme d’ailleurs le journal The Globe and Mail qui rapporte que cela a déjà été le cas en 2014.
Ces accords entre Canadiens et Chinois s’inscrivent surtout dans la volonté du gouvernement canadien d’adopter un positionnement similaire à celui de son voisin étasunien vis-à-vis de l’espionnage chinois. Les Américains sont d’avis que depuis la signature d’accords similaires avec la Chine en 2015, les cyberattaques sponsorisées par le gouvernement chinois contre des entreprises américaines ont connu une baisse notable. Cela suppose que des entreprises américaines subissent toujours des attaques, toutes choses qui amènent à s’interroger sur la valeur réelle de ces différents traités.
Le véritable problème est qu’en matière de cyberguerre, les possibilités de camouflage des protagonistes sont quasiment infinies en comparaison de celles dont ils disposent dans le cadre d’une guerre conventionnelle. Pour ne citer que le cas du tout récent ransomware WannaCry, les métadonnées ont conduit certaines firmes de sécurité à en attribuer la paternité à des groupes chinois quand d’autres ont orienté les regards vers la Corée du Nord et le groupe Lazarus.
Résultat des courses, c’est avec beaucoup de prudence que les experts en cybersécurité livrent généralement les résultats de leurs investigations. Dans l’univers de la cybersécurité, on s’exprime généralement au conditionnel, toute chose qui pourrait remettre en question l’utilité d’établir de tels traités.
Source : The Globe and Mail
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