Une enquête menée par Defense News auprès de 293 responsables civils et militaires de la défense américaine, et dont les résultats ont été relayés par Zone Militaire, a établi que le terrorisme n’était plus la principale menace auquel les USA pourraient être confrontés ; près de la moitié des sondés a estimé être plus inquiété par une cyberguerre.
D’ailleurs, notons qu’après la guerre des étoiles de Ronald Reagan contre les soviétiques (5,5 milliards de dollars de recherche par an), puis la guerre globale contre le terrorisme de George W. Bush (130 milliards de dollars par an), la stratégie américaine internationale pour le cyberespace de Barack Obama pèse 5,5 milliards de dollars annuels de recherche et développement.
L’année dernière, le général Keith Alexander a révélé que la NSA avait mis sur pied 13 équipes capables de riposter en cas d'attaque contre les États-Unis. « Je voudrais être clair sur cette équipe ; cette équipe, appelée à défendre la nation, n'est aucunement une équipe défensive », a-t-il dit à la commission des forces armées du Sénat.
Mais à la course au cyber armement, les USA ne sont pas les seuls. Le secrétaire britannique de la défense Philip Hammond n’y est pas allé par quatre chemins. « Nous allons constituer en Grande-Bretagne une capacité de cyber frappe afin que nous puissions riposter dans le cyberespace contre les ennemis qui nous attaquent, mettant cyber à côté de terre, mer, air et espace comme une activité militaire principale ». La Grande-Bretagne compte investir 500 millions de livres sur le projet durant les prochaines années.
Philip Hammond
En France, le ministère de la défense veut accélérer son adaptation aux menaces du cyberespace. Une enveloppe de 1 milliard d'euros est prévue pour les cinq prochaines années, dont 500 millions d'investissements industriels et technologiques. Le Livre blanc de la défense réécrit en 2013 a fait de la cyberdéfense une « priorité nationale », mais il a aussi entériné la volonté de la France de se doter d'une capacité militaire offensive dans ce domaine.
Israël a pour sa part mis en place l’INCB, « Israeli National Cyber Bureau ». Il réunit de nombreuses organisations et unités du secteur de la sécurité et du ministère de la Défense.
Peter W. Singer, directeur du Centre pour la sécurité du 21e siècle et du renseignement à la Brookings Institution, a indiqué que 100 pays sont en train d'établir des commandos de cyber militaires parmi lesquels 20 sont redoutables, et un plus petit nombre pourrait mener toute une campagne d’attaques. Le problème est que, en mettant l'accent sur leurs capacités offensives, les gouvernements vont déclencher de vives réactions.
« Nous assistons à quelques-unes des mêmes manifestations qui caractérisaient la course classique aux armes que nous avons vu pendant la guerre froide ou avant la Première Guerre mondiale. Par essence, une course aux armements est le moment pendant lequel les partis passent de plus en plus sur le renforcement et la promotion de leurs capacités militaires tout en se sentant de moins en moins en sécurité – et c’est ce qui caractérise vraiment cet espace aujourd'hui », explique-t-il.
Sources : Tech Republic, zone militaire
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