
Le rapport, rédigé par quatre chercheurs, a été soumis au Comité sénatorial australien sur l’ingérence étrangère par les médias sociaux. Il allègue que le gouvernement chinois a remarqué le succès de Douyin, la version chinoise de TikTok, et a commencé à exercer une influence, une coercition et un contrôle sur ByteDance, l’entreprise qui développe l’application.
ByteDance est ainsi devenu un diffuseur de propagande d’État et a développé des capacités de surveillance et d’analyse qui font de Douyin et TikTok un outil que la Chine pourrait utiliser pour profiler les individus. Selon les auteurs du rapport, cela fait de ByteDance une entité « hybride » entre l’État et le privé. Le rapport suggère également que l’hébergement de TikTok par Oracle en dehors de la Chine ne réduit pas la potentialité de la Chine à exercer un contrôle sur TikTok.
L'année dernière, TikTok s'est associé à Oracle pour laisser le géant technologique américain gérer l'ensemble des données et du trafic des utilisateurs américains. En outre, Oracle vérifie pareillement les modèles et algorithmes de modération de contenu de TikTok. Bien que cette initiative vise à gagner la confiance des Américains et à répondre à leurs préoccupations concernant le traitement des données des utilisateurs, les États-Unis ne changent pas d'avis.
Le rapport laisse entendre que même si Oracle héberge TikTok, la Chine peut encore exercer son contrôle sur la plateforme de partage de vidéos. TikTok a loué des serveurs et contrôle tous ses aspects opérationnels. Cela pourrait permettre au gouvernement chinois d'influencer et de contrôler indirectement les opérations.
Les États-Unis et l’Australie ont porté des accusations contre TikTok, qui craignent que l’application chinoise ne partage les données de ses utilisateurs avec le gouvernement de Pékin ou ne les utilise pour influencer l’opinion publique. Voici, ci-dessous, quelques-unes de ses accusations :
- TikTok partagerait les données de ses utilisateurs avec le gouvernement chinois ou les utiliserait pour influencer l’opinion publique ;
- TikTok censurerait les contenus critiques envers la Chine ou favorables aux mouvements prodémocratie comme à Hong Kong ou au Tibet ;
- TikTok présenterait des risques pour la sécurité nationale des pays occidentaux, notamment en matière de défense, de renseignement ou d’infrastructures critiques.
Ces accusations ont conduit les États-Unis à interdire TikTok sur les appareils gouvernementaux et à menacer de bannir l’application du pays si elle n’était pas vendue à une entreprise américaine. L’Australie a également lancé une enquête sur TikTok et envisage de prendre des mesures similaires.
Des experts qui affirment que ces craintes sont exagérées ou infondées, et que TikTok n’est pas plus dangereux que d’autres applications populaires. C’est connu de tous, Google et Instagram collectent et exploitent les données des utilisateurs à des fins commerciales ou politiques.
Voici quelques exemples de la façon dont ces applications peuvent suivre la localisation, les habitudes de consommation, les opinions politiques ou les préférences sexuelles des utilisateurs, et les utiliser pour leur envoyer des publicités ciblées ou des contenus personnalisés :
- Google utilise le GPS, le Wi-Fi ou les antennes-relais pour localiser les utilisateurs et leur envoyer des publicités en fonction de leur position géographique ;
- Instagram analyse les photos et les vidéos publiées par les utilisateurs pour déterminer leurs centres d’intérêt, leur âge, leur genre ou leur orientation sexuelle, et leur propose des contenus adaptés à leur profil ;
- Google et Instagram utilisent par ailleurs les données de navigation, les recherches effectuées ou les interactions avec d’autres utilisateurs pour connaître leurs opinions politiques ou leurs convictions religieuses, et leur montrer des informations ou des opinions qui renforcent leurs croyances ;
- Google et Instagram peuvent aussi vendre ou partager ces données avec des tiers, comme des annonceurs, des partis politiques ou des gouvernements, qui peuvent les utiliser pour influencer le comportement ou les choix des utilisateurs.
Il est important, voire urgent, qu’une régulation plus stricte et plus transparente des applications de médias sociaux, qu’elles soient chinoises ou américaines, soit apportée. Les utilisateurs devraient être informés et consentants sur l’utilisation de leurs données, et avoir la possibilité de les contrôler ou de les supprimer.
Pour certains analystes, les gouvernements occidentaux devraient coopérer avec la Chine pour établir des normes communes en matière de protection des données, plutôt que de s’engager dans une guerre technologique.
Source : rapport d'étude de chercheurs australiens
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