
et relance le débat sur la pertinence des traductions
Les Italiens qui font usage de l’anglais et d’autres mots étrangers dans leurs communications officielles pourraient se voir infliger des amendes allant jusqu’à 10 000 euros. C’est ce que prévoit une proposition de loi du parti du Premier ministre Giorgia Meloni. L’objectif : préserver la langue italienne d’une disparition provoquée par « l’anglomanie. » La France fait face à une situation similaire et propose donc des traductions des termes de l’anglais vers le français dans divers domaines, dont celui de l’informatique. La manœuvre est néanmoins sujette à controverse sur la question de la pertinence des traductions publiées par la Commission d’enrichissement de la langue française.
Le projet de loi italien, qui attend de faire l'objet de débat parlementaire, exige que toute personne occupant un poste dans l'administration publique ait une connaissance et une maîtrise écrites et orales de la langue italienne. Il interdit en sus l'utilisation de l'anglais dans les documents officiels, y compris les acronymes et les noms des fonctions dans les entreprises opérant dans le pays. Ce dernier est donc susceptible de mener à des débats comme ceux qui ont cours en France pour ce qui est de la pertinence des traductions publiées par la Commission d’enrichissement de la langue française.
Le terme anglais "doxing" par exemple a désormais une traduction officielle publiée par la Commission d’enrichissement de la langue française : divulgation malveillante d’informations personnelles. Fera-t-elle l’objet d’adoption par les acteurs d’expression française de la filière informatique ? La question se pose quand on prend en compte la longueur de la traduction proposée.
Une précédente liste de traduction recommande de ne plus dire « streamer » mais « joueur, -euse en direct. » Un streamer est selon cette dernière un joueur qui retransmet et commente en direct sur la toile sur sa propre partie de jeu vidéo, tout en interagissant avec sa communauté de spectateurs. La proposition de remplacement de cet anglicisme par sa traduction française vient avec un questionnement : un streamer joue-t-il forcément à des jeux vidéo ?
Un streamer ne joue pas forcément aux jeux vidéo. Les contenus proposés par les tiers lancés dans ladite activité sont plus diversifiés et incluent la retransmission de tutoriels sur divers sujets. De façon plus englobante, un streamer est une personne qui diffuse ses actions en ligne par le biais d'un flux en direct ou d'une vidéo préenregistrée. L’anglicisme se saurait donc être circonscrit au domaine du jeu vidéo comme semble le faire la Commission d’enrichissement de la langue française.
Les traductions proposées par la Commission d’enrichissement de la langue française sont en général sujettes débat sur l’axe de la fidélité à leurs équivalents étrangers. En 2017, elle a proposé que l’anglicisme « data scientist » soit traduit en français par « expert en mégadonnées » alors que des internautes estimaient que le terme français statisticien était plus adéquat.
La proposition de « toile » comme traduction de l’anglicisme « web » n’avait pas manqué de faire couler son lot d’encre et de railleries. En effet, on s’imagine un développeur sur la question de savoir quelle est sa spécialisation répondre « je fais du développement toile » au lieu d’un « je fais du développement web. »
Source : Reuters
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