Le déclin de Facebook a fait perdre à sa société mère Meta sa place parmi les 20 premières entreprises américaines classées selon leur capitalisation boursière. Bien que Facebook ait été l'une des cinq sociétés américaines les plus rentables à la mi-2021, sa société mère Meta ne figure plus dans ce classement. Seize mois après que Facebook a franchi le cap des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, rejoignant ainsi un club exclusif composé d'Apple, Microsoft, Alphabet et Amazon, sa société mère Meta vaut moins que Home Depot et à peine plus que Pfizer et Coca-Cola.
Les géants de la Tech ont tous publié cette semaine leur résultat pour le compte du 3e trimestre 2022 et Meta est sorti du Top 20 des valeurs boursières américaines. Les bénéfices de Meta au troisième trimestre 2022 ont chuté de 52 % par rapport à l’an dernier à la même période. Et pour la deuxième fois depuis son introduction en bourse, Meta voit son chiffre d’affaires baisser : 27,7 milliards de dollars en repli de 4 % par rapport à Q3 2021. Les bénéfices se réduisent à 4,4 milliards de dollars.
Loin de l'époque Big Tech de Facebook, Meta ne figure plus parmi les 20 entreprises américaines les plus rentables après la chute de 23 % de son action jeudi. La société a perdu 70 % de sa valeur cette année et 74 % depuis le sommet atteint par l'action en septembre 2021, ce qui représente une perte totale de plus de 730 milliards de dollars en capitalisation boursière.
La valeur de Meta divisée par trois en un an
La maison mère de Facebook a annoncé qu'elle s'attendait à dégager un chiffre d'affaires situé entre 30 et 32,5 milliards de dollars au dernier trimestre, un chiffre là encore en dessous de ce que prévoyaient les analystes de Wall Street. Depuis septembre 2021, la valorisation de Meta, qui s'élevait alors à plus de 1 000 milliards de dollars, a désormais été divisée par trois et pourrait encore se réduire si les mauvais résultats continuent de s'accumuler.
L'effondrement stupéfiant du cours de l'action Meta rappelle l'époque de l'effondrement des dot-com, mais il est bien plus important en ce qui concrne la valeur effacée d'une seule entreprise. La chute a commencé à la fin de l'année dernière, alors que les signes d'une économie en berne commençaient à apparaître, et s'est accélérée au début de l'année 2022 après que l'entreprise a déclaré que la modification d'iOS par Apple concernant la protection de la vie privée entraînerait une perte de revenus de 10 milliards de dollars cette année.
Meta est impacté par la baisse des revenus publicitaires. Mais le plus gros problème de Meta reste ses gigantesques investissements sur le Métavers. Ses dépenses ont augmenté de 19 %. Le groupe continue de parier son avenir sur le métavers. Les difficultés de Meta proviennent par exemple de sa tentative de réinventer son modèle d'affaires pour être moins dépendant de la publicité, qui lui rapporte de moins en moins de recettes. Pour cela, l'entreprise a misé sur le métavers, dans lequel elle engloutit des sommes faramineuses (pas moins de 21 milliards de dollars en deux ans). Pourtant, des voix sceptiques se font de plus en plus entendre alors que la réalité virtuelle a bien du mal à se démocratiser, et suscitant la méfiance des investisseurs qui doutent quant aux capacités d'un tel investissement à générer de l'argent à court terme.
« Je sais que de nombreuses personnes désapprouvent cet investissement. Cependant, je pense que ce serait une erreur pour nous de ne pas nous focaliser sur ce domaine, qui sera à mon avis d'une importance fondamentale dans l'avenir » , a concédé Mark Zuckerberg lors de l’échange avec des analystes financiers mercredi.
Meta confronté à des difficultés de divers ordres
Le fondateur et PDG Mark Zuckerberg n'a pas été en mesure d'arrêter l'hémorragie et semble seulement aggraver la situation. Un Zuckerberg quelque peu perplexe a reconnu lors de la téléconférence de mercredi « qu'il y a beaucoup de choses qui se passent en ce moment dans l'entreprise et dans le monde ».
En plus des difficultés macroéconomiques, Meta est confronté à une confluence de défis, y compris la concurrence croissante pour sa plateforme Instagram de la part de rivaux tels que l'application de vidéo de courte durée TikTok et les difficultés à cibler et à mesurer la publicité en raison des changements de la politique de confidentialité d'Apple. « Il y a des problèmes macroéconomiques, il y a beaucoup de concurrence, il y a des défis publicitaires en particulier venant d'Apple, et puis il y a certaines des choses à plus long terme que nous prenons en charge parce que nous pensons qu'elles vont fournir de meilleurs retours sur le temps », a déclaré Zuckerberg.
Mark Zuckerberg a averti que l'entreprise était confrontée à des « défis à court terme en matière de revenus », mais a déclaré que « les fondamentaux sont là pour un retour à une croissance plus forte des revenus ». Il a réitéré ses principaux paris, notamment le développement d'un format vidéo court pour rivaliser avec TikTok, la messagerie professionnelle et le métavers. Il a tenté de rassurer les investisseurs sur le fait que les investissements dans ces domaines seraient payants à long terme. « J'apprécie la patience et je pense que ceux qui sont patients et investissent avec nous finiront par être récompensés », a-t-il déclaré, arguant que l'entreprise faisait un « travail de premier plan » sur le métavers qui serait « d'une importance historique ».
Les résultats décevants de Meta sont intervenus dans le cadre d'un mouvement de vente plus large des actions de Big Tech. Les actions d'Alphabet, la société mère de Google, ont chuté de plus de 9 % mercredi après avoir signalé un ralentissement sévère et inattendu de son activité principale de recherche d'annonces, tandis que l'action de Snap a plongé la semaine dernière après avoir affiché son rythme de croissance le plus lent depuis son entrée en bourse en 2017.
C’est la fin de l’abondance pour les GAFAM aussi. Si la crise causée par le Covid a plutôt gonflé leur dynamique, les tensions géopolitiques actuelles, des taux d’échange défavorables et la crise économique désormais bien installée ont en revanche fini par les atteindre. Tous avaient déjà annoncé cet été une mise en pause des embauches et tous ont plus ou moins commencé des vagues réduites de licenciements pour mieux se focaliser sur les projets les plus prometteurs et porteurs. Mais ce sont surtout les perspectives du prochain trimestre qui affolent quelque peu les marchés financiers.
Après les annonces des résultats cette semaine, Meta est sorti du Top 20 des valeurs boursières américaines. Le titre de l’entreprise a perdu plus de 60 % de sa valeur et retrouve son niveau de 2015 ! Des résultats qui démontrent, finalement, qu’aussi numériques soient-ils, aussi virtuels et versés dans le métavers soient-ils, les GAFAM non plus ne peuvent échapper aux difficultés du monde réel.
Source : companiesmarketcap
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Le , par Nancy Rey
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