La plainte affirme que Tesla et Musk « ont trompé et induit en erreur les consommateurs en ce qui concerne les capacités actuelles de sa technologie ADAS [système avancé d'assistance au conducteur] et en déclarant qu'ils étaient perpétuellement sur le point de perfectionner cette technologie et de tenir enfin leur promesse de produire une voiture entièrement autonome », et que « contrairement aux promesses répétées de Tesla selon lesquelles elle aurait une voiture entièrement autonome dans quelques mois ou un an, Tesla n'a jamais été très près d'atteindre cet objectif. »
Le plaignant, Briggs Matsko, dit avoir dépensé 5000 dollars pour le forfait en 2018, comme de nombreux conducteurs de Tesla qui ont payé des milliers de dollars pour le pilote automatique amélioré. Ce dernier a été vendu comme un précurseur de la technologie Full Self Driving, un logiciel complémentaire d'une valeur de 15 000 dollars qui n'est toujours pas prêt à être livré. Matsko cherche à obtenir le statut de recours collectif pour cette action en justice, alors que la société est déjà confrontée à un autre recours collectif visant de précédents incidents qui ont affecté les fonctions de régulateur de vitesse adaptatif des Tesla pendant des années.
L'action en justice dénonce la terminologie utilisée par Tesla, notamment le terme "Autopilot", ainsi que les déclarations publiques et les tweets d'Elon Musk concernant le système de conduite autonome, toujours inachevé. Elle mentionne de façon spécifique l'affirmation de Musk selon laquelle un voyage autonome à travers les États-Unis sera effectué d'ici 2018, et ses affirmations de 2019 concernant la mise en circulation d'un million de robotaxis : « Dans un an, nous aurons plus d'un million de voitures avec une conduite autonome complète. »
Le voyage en question a finalement été mis en attente de façon indéfinie, Musk admettant qu'il aurait besoin d'un itinéraire spécialisé pour fonctionner, et déclarant qu'il préférait que l'équipe Autopilot se concentre sur les fonctions de sécurité. Les robotaxis continuent donc de se faire attendre.
Elon Musk pour sa part se plaint de ce que les médias ne mettent pas en avant les cas où les véhicules Tesla sauvent des vies. En effet, la poche des eaux de Yiran Sherry s'est rompue alors que la famille était coincée dans les embouteillages. Les contractions augmentant rapidement et la circulation étant à peine fluide, son époux a réalisé qu'il n'arriverait pas à temps. Keating Sherry (son conjoint) a donc mis le véhicule en pilotage automatique après avoir réglé le système de navigation vers l'hôpital, situé à 20 minutes de là. Il n’a ensuite eu qu’à poser la main sur le volant du véhicule qui les a menés jusqu’à la formation hospitalière pendant qu’il s’occupait de sa femme. La prise en charge de la dame s’est faite dans le véhicule.
Le cas Keating et Yirran fait suite à celui d’un propriétaire de Tesla Model 3 qui affirme devoir la vie à la technologie Autopilot : « Je suis sur la voie de droite, c’est une zone [où la vitesse limite minimale est] de 90 km/h et le pilote automatique est réglé à 102 km/h, quand un imbécile roulant probablement à 150 peut-être 160 km/h surgit de nulle part. Je suppose qu’il a l’intention de se faufiler entre moi et la voiture sur la voie de gauche, mais il n’y avait pas assez d’espace et le pilote automatique a pris des mesures évasives et a probablement sauvé ma vie aujourd’hui. »
Il a partagé une séquence filmée par l’enregistreur vidéo de conduite (dashcam) de sa Tesla Model 3 dans laquelle on peut voir la voiture apparemment fautive qui essaye de le dépasser en s’engouffrant dans un trou de souris. Pendant sa manœuvre de dépassement, la voiture noire surgit brusquement depuis la voie située à l’extrême gauche sur l’autoroute pour doubler le véhicule gris qui la précède, mais menace au même moment de percuter la Tesla Model 3 à droite.
Le système d’évitement de collision latérale automatique de la Tesla Model 3 a réagi de façon très rapide tout en gardant la voiture sous contrôle : d’abord en orientant la Tesla plus à droite vers une voie temporaire d'accélération/bretelle d'entrée libre à ce moment-là, puis en faisant revenir la Tesla à sa position initiale.
Les blâmes dont l’entreprise est la cible peuvent néanmoins être la résultante d’une politique publicitaire à problème. Le constructeur laisse par exemple la possibilité aux conducteurs de jouer à des jeux vidéo tout en conduisant et renforce ainsi l’image du véhicule autonome qu’il vend à ses clients. C’est d’avis des autorités américaines de la publicité mensongère susceptible d’amener les conducteurs à surestimer les capacités réelles des Tesla. Elon Musk pour sa part répond que les notices d’information qui accompagnent les véhicules de l’entreprise sont claires sur les capacités réelles de l’Autopilot : c’est de l’aide à la conduite.
Source : plainte
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