
Facebook peut sembler être un partenaire inhabituel pour une organisation religieuse. Pourtant, ces dernières années, l'entreprise a développé des partenariats avec un large éventail de communautés religieuses, des congrégations individuelles aux grandes dénominations. La connexion avec les églises, mosquées, temples bouddhistes s’est accentuée avec la survenue de la pandémie de coronavirus.
La société vise à devenir la maison virtuelle des communautés religieuses et souhaite que les églises, les mosquées, les synagogues et autres intègrent leur vie religieuse dans sa plateforme. Elle développe donc de nouveaux produits pour la filière.
Facebook a lancé un outil dit « de prière » à l’intention de ces communautés depuis le mois de mai. Ce dernier testé pendant de longs mois auparavant par certaines communautés religieuses est utile pour demander à des membres de groupes privés des prières sur des sujets spécifiques. Des participants répondent en cliquant sur un bouton avec la mention « j’ai prié. » Ces derniers voient ensuite leurs noms d’utilisateurs paraître dans un listing visible de l’utilisateur qui formule la demande de prière.
L'Église presbytérienne des États-Unis a reçu une invitation à devenir un partenaire de foi de Facebook en décembre. Elle a accepté dans un contrat qu'elle ne serait pas propriétaire des produits qu'elle aide Facebook à concevoir. Les dirigeants de l'Église de Dieu en Christ, une dénomination pentecôtiste afro-américaine en majorité et comptant environ six millions de membres dans le monde ont pour leur part reçu un accès anticipé à plusieurs des fonctions de monétisation de Facebook, leur offrant de nouvelles sources de revenus.
« Ils ont décidé d'essayer deux outils Facebook : des abonnements où les utilisateurs paient, par exemple, 9,99 dollars par mois et reçoivent du contenu exclusif, comme des messages de l'évêque. De plus, un autre outil permet aux fidèles qui regardent les services en ligne d'envoyer des dons en temps réel. Les dirigeants se sont prononcés contre une troisième fonctionnalité : les publicités pendant les flux vidéo », rapporte le New York Times à ce propos.
Facebook comme mur de monétisation pour la « parole de Dieu » ? C’est ce que suggère le tableau à controverse. En effet, l’idée pour des tiers de devoir payer pour accéder à du contenu religieux fut-il exclusif passe mal. L’éthique du réseau social se retrouve à nouveau sous le feu de remises en question.
La religion est depuis longtemps un moyen fondamental pour les humains de former des communautés et désormais les entreprises de médias sociaux s’invitent à la table. Toutefois, cette collaboration entre le réseau social et les communautés religieuses soulève des questions pratiques, mais en sus des questions philosophiques et morales. La modération des contenus dits haineux reste une équation de taille à résoudre pour la plateforme comme l’a mainte fois souligné l’Union européenne. Une question fait alors surface : Facebook n’est-il pas en train de donner son feu vert à l’extrémisme religieux en ligne au travers de cette collaboration avec les communautés religieuses ?
Les éternelles inquiétudes liées à la vie privée des utilisateurs demeurent, car les gens partagent certains des détails les plus intimes de leur vie avec leurs communautés spirituelles. La possibilité pour Facebook de recueillir des informations est comme d’habitude l’un des principaux sujets d’inquiétudes. Le problème se pose surtout pour des membres âgés qui peuvent ne pas comprendre comment ils pourraient être ciblés par des publicités ou d’autres messages basés sur leur engagement religieux. Facebook rassure quant à ceci que les données recueillies auprès des communautés religieuses seront traitées de la même manière que celles des autres utilisateurs.
Sources : Reuters, NYT, Twitter
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