Le média social Parler est devenu très populaire après que les utilisateurs ont appelé à la violence et posté une vidéo faisant l'éloge de l'attaque du Capitole américain le 6 janvier. Le site Web de médias sociaux et une application populaire auprès de l'extrême droite américaine a également connu un essor également lorsque les médias sociaux traditionnels comme Twitter et Facebook ont commencé à modérer leur contenu et ont mis le président Donald Trump et ces partisans hors de leurs plateformes - avant d’être mis hors ligne par le service d'hébergement d'Amazon. Mais Parler est partiellement de retour en ligne depuis le week-end dernier, et cela avec l'aide d'une entreprise technologique russe.
Le site Web de Parler est désormais de nouveau accessible, mais seulement avec un message de son directeur général disant qu'il travaillait à restaurer la fonctionnalité. John Matze a aussi écrit : « Bonjour le monde, ce truc n’est-il pas en marche ? », demandant certainement ainsi à ces partenaires qui l’ont interdit parce que la plateforme a sous-modéré le contenu et laissé les messages appelant à la violence, y compris la préparation d’un prochain éventuel assaut sur le Capitole pendant l’inauguration du président Joe Biden. Dans une mise à jour, le site affiche deux autres posts, dont celui de Amy Lynn Peikoff, écrivaine, blogueuse américaine et professeure de philosophie.
L'adresse de protocole Internet que Parler a utilisée appartient à Ddos-Guard, a déclaré à Reuters un chercheur en sécurité en Californie Ronald Guilmette. La société Ddos-Guard est contrôlée par deux hommes russes et fournit des services, dont la protection contre les attaques par déni de service distribué. Si le site Web est entièrement restauré, les utilisateurs de Parler pourront voir et poster des commentaires. La plupart des utilisateurs préfèrent cependant l'application, qui reste interdite dans les magasins officiels d'Apple et de Google.
Apple et Google ont suspendu Parler, qui revendique la liberté de l’expression, de leurs app Stores pendant le week-end qui a suivi l’insurrection du Capitole, affirmant que le service de réseau social populaire auprès de nombreux utilisateurs de médias sociaux de droite n'a pas pris les mesures adéquates pour empêcher la diffusion de messages incitant à la violence.
Dans une Interview dimanche dernier sur la chaîne Fox dans le cadre de l'émission "Fox News Sunday", Cook a déclaré qu'Apple « a examiné l'incitation à la violence qui y était présente et... nous ne considérons pas cela comme de la liberté d'expression ». Interrogé pour savoir si le fait qu'Apple a interdit Parler, qui était devenu populaire parmi les loyalistes de Trump comme alternative à Twitter et Facebook, ne servirait pas à rendre les utilisateurs de l'application "clandestins", Cook a répondu : « Eh bien, nous les avons seulement suspendus, Chris. Et donc, s'ils reprennent leur modération, ils seront de retour sur le site ». Mais on n’en est pas encore là.
Le PDG de Parler et les représentants de DDoS-Guard n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de Reuters. Mercredi dernier, Matze a déclaré à Reuters que la société était en pourparlers avec plusieurs fournisseurs de services, mais a refusé de donner des précisions.
Matze a dit auparavant dans une déclaration qui a été relayée sur Twitter que la plateforme serait retirée de l'Internet pour « jusqu'à une semaine » car le site est reconstruit « à partir de zéro ». Matze a ajouté qu'il considérait la décision d'Apple et d'autres entreprises technologiques comme une « attaque coordonnée » contre la liberté d'expression et la concurrence sur le marché. « Nous avons eu trop de succès trop rapidement », a déclaré Matze dans sa déclaration.
Les entreprises de médias sociaux ont tenté d’éviter une répétition de la violence qui a éclaté lorsqu’une foule de partisans de Trump a pris d’assaut le Capitole américain lors du vote pour confirmer la victoire électorale du président élu Joe Biden. Twitter a carrément interdit le président Trump la semaine dernière, après l’avoir suspendu pour 12h. Facebook a d'abord empêché Trump de publier sur Facebook et Instagram pendant 24 heures, avant que le PDG Mark Zuckerberg n'annonce des mesures encore plus strictes, qui incluent la suspension permanente de son compte pour au moins jusqu’à la fin de son mandat à la Maison-Blanche.
Selon Reuters, DDoS-Guard a travaillé avec d'autres sites racistes, de droite et de conspiration qui ont été utilisés par des meurtriers de masse pour partager des messages, dont 8kun. Il a également soutenu des sites du gouvernement russe. Le site Web de DDoS-Guard indique une adresse en Écosse sous le nom de la société Cognitive Cloud LP, mais celle-ci appartient à deux hommes à Rostov-on-Don, en Russie, a déclaré Guilmette. L'un d'eux a récemment déclaré au Guardian qu'il n'était pas au courant de tous les contenus que la société facilite.
Parler pourrait être de nouveau disponible d’ici fin janvier
Les critiques de Parler ont dit que c'était un risque potentiel pour la sécurité que de dépendre d'une société russe, ainsi qu'un choix étrange pour un site populaire avec des patriotes autoproclamés. La propagande russe a alimenté les divisions politiques aux États-Unis, en soutenant le président américain sortant Donald Trump et en amplifiant les faux récits sur la fraude électorale, mais aussi les protestations contre la brutalité policière.
Alors qu’une cyberattaque sophistiquée avait touché les principales agences fédérales des États-Unis en décembre et pendant que les experts en cybersécurité ainsi que certains officiels de la Maison-Blanche, y compris le secrétaire d’État Mike Pompeo, accusait les acteurs liés à la Russie comme étant à l’origine de l’attaque, le président Trump a cherché à disculper la Russie.
Trump, dans ses premiers commentaires sur une violation généralisée des données au sein du gouvernement américain, a d’abord minimisé la campagne de cyberespionnage et s'est demandé si la Russie était à blâmer comme le prétend son propre diplomate de haut niveau. Les commentaires de Trump ont remis en cause les experts qui considèrent l’attaque comme le travail des services de renseignements russes et ont pris la Maison-Blanche au dépourvu. Trump a plutôt suggéré l'implication de la Chine et a aussi supposé une attaque contre des machines à voter.
Parler a été définitivement mis hors ligne la semaine dernière lorsque son fournisseur de service Cloud AWS a déconnecté ses serveurs après une mise en demeure donnée le samedi 9 janvier, signifiant que la plateforme entière de Parler serait mise hors ligne, à moins que la société ne revoie ses règles de modération ou qu’elle ne trouve un nouveau service d'hébergement dimanche. Parler, qui a révélé avoir plus de 12 millions d'utilisateurs, a poursuivi Amazon lundi suivant après que le géant du commerce électronique avait coupé le service.
Dans une mise à jour de lundi, Parler.com a fait le lien avec une interview de Fox News dans laquelle Matze a déclaré qu'il était « confiant » que Parler reviendrait à la fin du mois de janvier. « Je suis convaincu que d'ici la fin du mois, nous serons de retour », a déclaré Matze à Fox News lors d'un entretien téléphonique dimanche soir. « Chaque jour, cela change radicalement, mais je suis confiant maintenant », a-t-il dit. « Nous faisons des progrès significatifs. Quand vous allez sur Parler.com, il n'y a plus de vide, il y a un serveur et il ne renvoie qu'une seule information ».
Dans la mise à jour sur le site de Parler on peut lire : « Notre retour est inévitable grâce à un travail acharné et à une persistance contre toute attente. Malgré les menaces et le harcèlement, pas un seul employé de Parler n'a démissionné. Nous devenons plus proches et plus forts en tant qu'équipe », a déclaré Matze. Parler signe-t-il un grand retour loin de la portée des partenaires qui l’ont interdit ?
Sources : Ronald Guilmette, Parler
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Voir aussi :
Amazon, Apple et Google coupent l'accès au réseau social Parler, l'application sera mise hors ligne, à moins qu'elle ait trouvé un autre hébergeur jusqu'à dimanche
Tim Cook défend la suspension de l'application Parler : « Nous ne considérons pas cela comme de la liberté d'expression ». Parler reviendra sur l'App Store « s'ils reprennent leur modération »
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Parler réapparaît partiellement avec le soutien d'une entreprise technologique russe,
L'application devrait être de retour d'ici fin janvier
Parler réapparaît partiellement avec le soutien d'une entreprise technologique russe,
L'application devrait être de retour d'ici fin janvier
Le , par Stan Adkens
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