Tesla n’a pas l’intention de laisser les propriétaires continuer à utiliser les modules de fabricants tiers sur ses véhicules électriques. Pour cela, le constructeur américain a commencé à rendre la tâche difficile à certains de ses clients qui pourraient être tentés de recourir à des services moins chers de tiers pour améliorer les performances de leur véhicule, au lieu d'acheter des caractéristiques automobiles directement auprès du constructeur, a rapporté Electrek. Depuis quelques années déjà, Tesla a commencé à vendre des véhicules avec des capacités de mise à jour verrouillées par des logiciels afin d’amener les clients à recourir aux capacités supplémentaires vendues séparément.
Certains propriétaires, qui utilisent le module Boost50, se sont déjà rendu compte lors de la dernière mise à jour logicielle de Tesla Model 3. Ces derniers ont en effet reçu un message d’avertissement qui affichait sur l’écran « modification incompatible du véhicule détectée », ainsi que « risque potentiel de dommages ou d'arrêt ». Produit par la société canadienne Ingenext, Boost50 est un module qui augmente les performances de la Tesla Model 3 Dual Motor.
Branché sur le véhicule via la carte MCU, le dispositif réduit le temps d'accélération de 0 à 100 km/h à 3,8 secondes, contre 4,4 secondes auparavant. Depuis que Tesla a commencé à publier ces fonctionnalités payantes, les gens ont émis l'hypothèse que certains pirates pourraient les déverrouiller sans les payer. Maintenant, non seulement cela s'est produit, mais c'est devenu une véritable entreprise.
Guillaume André, fondateur d'Ingenext, y est parvenu. Son équipe a pu débloquer les 50 ch que Tesla vend à 2 000 dollars dans sa fonctionnalité "Acceleration Boost" ou même transformer le véhicule en une Model 3 plus performant, selon un article publié par Electrek en juin dernier. Ingenext vend son module sur son site Web. Boost50 comprend également d'autres fonctions telles que le "mode Drift" - un mode de conduite spécial qui désactive le contrôle de la traction mais maintient l'ABS et la direction assistée.
Après avoir mis à niveau leur véhicule vers la version 2020.32.2 du logiciel de Tesla, les acheteurs de Boost50 ont constaté le message d’avertissement et ont partagé l’écran sur un site Web communautaire d’actualités sociales pour signaler que le constructeur automobile contrecarrait la fonction Ingenext. Le message d’avertissement reste apparemment bloqué sur l'écran, cependant, ne semble pas entraver la conduite.
Y a-t-il des acheteurs Boost50 ici ? J’ai juste mis à jour vers 2020.32.2 et j’ai vu ce message après la mise à jour. À part l'alerte qui n'a pas disparu, je n'ai pas eu de problèmes de conduite - mais je n'ai pas encore rendu visite à un Supercharger », lit-on dans le post d’un utilisateur de Boost50.
La fonctionnalité "Acceleration Boost" officielle de 2 000 dollars de la Tesla Model 3 Dual a été lancée en décembre l’année dernière. Elle réduit le temps d'accélération de 0 à 100 km/h à 3,9 secondes (0,1 seconde de plus que la fonction Ingenext). Le module Boost50 proposé par Ingenext, en revanche, est proposé au prix de 1 433 dollars. Il est donc facile de comprendre pourquoi cette offre pourrait intéresser certains propriétaires de Tesla.
André a déclaré à Electrek qu'ils ont envoyé une notification aux clients les avertissant de ne pas mettre à jour, et que seuls trois clients ont mis à jour leurs voitures avant de voir la mise à jour. Son équipe serait en train de travailler sur leur propre correctif pour permettre à leurs clients de mettre à jour sans problème. Selon André, il faudrait « une ou deux semaines » pour obtenir le patch, a rapporté Electrek. Par ailleurs, Ingenext a une page dédiée pour faire savoir aux clients si l'utilisation de Boost50 est sûre sur les différentes mises à jour de Tesla. La page recommande actuellement d'attendre la confirmation que la mise à jour 2020.32.2 est sûre avant d'installer le module.
Revenir aux fonctionnalités officielles ou opter pour des modules moins chers des tiers
Ceux qui continueront avec le module "non officiel" le feront à leurs propres risques. Il est probable qu'à chaque mise à jour du logiciel, Tesla tentera de corriger le piratage et de désactiver les fonctionnalités de tiers, afin d'inciter les propriétaires à adopter les produits du constructeur automobile. Toutefois, ce n'est qu'une question de temps avant que les techniciens d'Ingenext ne trouvent comment contrer la mise à jour avec leur propre patch.
Il reste à voir si les clients continueront à opter pour des modules moins chers, mais légèrement moins fiables, fournis par des tiers, ou s'ils choisiront d'acheter les fonctionnalités plus coûteuses officiellement proposées par Tesla à chaque mise à jour du logiciel.
L'accélération n'est pas le seul service que Tesla propose comme option payante. La société propose également la fonction d'auto-conduite complète (FSD), dont le prix est passé de 7 000 dollars à 8 000 dollars en juillet dernier, prix qui, selon Elon Musk, PDG de Tesla, devrait continuer à augmenter à mesure que le logiciel se rapproche de la capacité d'auto-conduite complète. Tesla a également récemment proposé une mise à jour du logiciel qui aide à franchir les panneaux d'arrêt et les feux de circulation.
Tesla n'est pas le seul constructeur automobile à envisager d'ajouter des fonctionnalités supplémentaires aux véhicules sous la forme de services logiciels que les clients pourraient payer pour les activer. BMW a récemment annoncé une offre similaire, avec des options telles que le régulateur de vitesse, les phares automatiques et même des sièges chauffants à payer comme des fonctionnalités séparées, en plus de la voiture elle-même.
Le système de BMW est basé sur un abonnement, c’est-à-dire, les clients paieront un abonnement pour différentes options - ainsi, par exemple, leur voiture pourrait être équipée de sièges chauffants uniquement lorsque cela est nécessaire pendant les mois d'hiver, a rapporté Auto Blog dans un billet en juillet. Dans le même ordre d'idées, Musk a récemment confirmé que l’Autopilot sera finalement proposé sous forme d'abonnement.
Ce concept de "véhicule en tant que plateforme" a été accueilli avec des sentiments mitigés, les clients se plaignant qu'ils doivent désormais payer pour des services de base qui devraient être activés par défaut. L'année dernière, par exemple, BMW a commencé à faire payer l'accès limité dans le temps au CarPlay d'Apple. Après 12 mois de gratuité, la société a introduit un abonnement annuel de 100 dollars pour permettre aux clients de synchroniser leur iPhone avec CarPlay, avant d'abandonner rapidement le programme face à une réaction négative des clients.
Selon un commentateur, quiconque paie ces types de modules tiers devrait sérieusement reconsidérer sa décision, car « même s'ils trouvent un autre "hack", il est évident que Tesla peut détecter ce "mod" (pour module) ». Selon lui, Tesla a un autre point fort pour ramener les utilisateurs de modules tiers à ses fonctionnalités maison. « Tesla aurait un argument très fort pour refuser la garantie à quiconque utilise l'un d'entre eux », a-t-il écrit. « Vous voulez vraiment risquer la garantie qui couvre vos moteurs et votre batterie pour économiser quelques milliers de dollars ? », a-t-il questionné. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Sources : Electrek, Ingenext
Et vous ?
Que pensez-vous de l’utilisation de module tiers pour booster les performances des véhicules Tesla ?
Acheteriez-vous un Boost50 en lieu et place d’un "Acceleration Boost" ?
Quel issue envisagez-vous au jeu de cache-cache qui se joue actuellement entre Tesla et Ingenext ?
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Le , par Stan Adkens
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