Pendant que SpaceX a lancé mercredi un autre lot de 60 satellites Starlink complétant la constellation à « 420 satellites Starlink opérationnels », selon le PDG SpaceX Elon Musk, nous avons une idée plus précise du moment où les clients pourraient commencer à utiliser la constellation Starlink. En effet, selon M. Musk, le projet, conçu pour apporter l'Internet aux communautés rurales par le biais de milliers de petits satellites, commencera sous les hautes latitudes avec une version "bêta privée" dans environ trois mois, a déclaré Musk, suivie d'une version "bêta publique" dans environ six mois.
L'objectif ultime de Starlink est bien sûr de fournir un accès Internet de haute qualité à des clients situés partout sur la Terre, mais les objectifs initiaux seront, selon les propres termes de SpaceX, des endroits où l'Internet est « peu fiable, coûteux ou totalement indisponible ». Dans des tweets publiés mercredi, le fondateur de SpaceX a donné plus de détails sur la date à laquelle, cette année même, le service Internet par satellite Starlink à faible latence et à large bande passante sera effectivement disponible pour les clients.
SpaceX pourrait commencer à tester sa constellation de satellites Starlink dans trois mois seulement, ce qui pourrait donner le coup d'envoi d'une version bêta privée à un moment donné au cours du troisième trimestre 2020. Le test bêta initial s'appliquera à des endroits qui sont situés à des « hautes latitudes », a ajouté M. Musk. Pendant cette période, SpaceX s’attèlera certainement à faire de nombreux essais. Outre la qualité, la fiabilité et la convivialité du réseau lui-même seront testées.
Le service bêta privé pourrait signifier qu'il sera réservé aux employés de SpaceX et Tesla et à leurs familles, a supposé le site Web Teslarati. « Tout comme Tesla teste actuellement les premiers logiciels construits sur les voitures de ses employés, ces clients serviraient de cobayes beaucoup plus organisés, offrant probablement un retour d'information détaillée tout au long de leur essai de Starlink Internet », a écrit le site Web.
Une fois que la majorité des bogues et des problèmes les plus gênants auront été résolus, SpaceX pourra commencer ce que Musk a décrit comme une version bêta publique dans six mois à peine, c'est-à-dire au quatrième trimestre 2020. « Une bêta publique impliquerait très probablement que les clients intéressés dans les bons endroits géographiques fassent une demande en ligne et soient inscrits sur une liste d'attente », a également supposé Teslarati.
Selon Musk, le service Starlink sera initialement mis à la disposition des clients au Canada et dans le nord des États-Unis en 2020, avec une extension supplémentaire du service à d'autres régions du monde tout au long de 2021. Sur Twitter, en réponse à une question sur le fait de savoir si l'Allemagne compte comme « haute latitude », Musk a répondu par l'affirmative, indiquant que le service bêta au moins pourrait être disponible sur plus de marchés que les États-Unis et le Canada avant l'année prochaine.
SpaceX a placé en orbite 420 satellites Starlink, mais il est prévu d'en mettre 12 000 en orbite basse d'ici la fin de la décennie. Les dossiers internationaux montrent que SpaceX pourrait à terme porter la constellation à plus de 40 000 satellites, dans la poursuite de son objectif de rendre le haut débit abordable et à faible latence disponible presque partout sur la planète. Mais SpaceX est encore dans l’attente d’une éventuelle autorisation pour l’exploitation de 30 000 satellites supplémentaires.
Le mois dernier, SpaceX a reçu l'approbation de la FCC pour déployer jusqu'à un million de terminaux d'utilisateurs aux États-Unis. En fin de l’année dernière, pendant qu’on attendait son service d'accès à Internet haut débit par satellite pour cette année, le PDG de SpaceX a testé la connexion en envoyant deux tweets.
SpaceX, aux côtés d'autres entreprises comme Amazon, OneWeb et peut-être Apple, espère combler un vide dans l'infrastructure mondiale des communications qui a laissé un énorme fossé entre les villes urbaines bien connectées et les zones rurales sans infrastructure de réseau décente. Comme exemple de projets satellitaires qui visent à combler cette lacune, nous avons le projet Alphabet Loon, qui utilise des ballons stratosphériques comme tours de téléphonie cellulaire pour permettre l'accès à des endroits difficile à atteindre.
SpaceX sollicite des orbites encore plus basses pour augmenter la couverture et minimiser les débris spatiaux
Bien avant de partager ces détails sur le lancement cette année de la phase bêta de son service Internet, SpaceX a fait une demande de modification de son autorisation initiale à la FCC afin d’obtenir l'autorisation d'exploiter des milliers de satellites Starlink à des altitudes bien plus basses que celles prévues initialement. La société affirme que ce changement permettra d'obtenir une meilleure couverture à large bande et de réduire les débris orbitaux.
SpaceX veut obtenir l'accord de la FCC pour ce changement de licence qui réduirait l'altitude des autres satellites et diminuerait également légèrement le nombre total. Il a déclaré à la FCC dans un dossier la semaine dernière :
« Plus précisément, SpaceX cherche à relocaliser 2 824 satellites qui étaient auparavant autorisés à fonctionner à des altitudes allant de 1 100 km à 1 330 km à de nouvelles altitudes allant de 540 km à 570 km. En raison de l'augmentation de la traînée atmosphérique à cette basse altitude, cette relocalisation renforcera considérablement la sécurité spatiale en garantissant que tout débris orbital rentrera et disparaîtra rapidement dans l'atmosphère ».
SpaceX espère aussi par ce changement améliorer le débit de son service Internet : « Et en raison de sa proximité avec les consommateurs sur Terre, cette modification permettra au système SpaceX de fournir aux Américains non desservis et mal desservis un service à large bande à faible latence, comparable à celui qui n'était auparavant disponible que dans les zones urbaines. Enfin, cette modification améliorera le service aux clients - y compris les utilisateurs fédéraux - qui ne pourraient pas atteindre les zones polaires autrement ».
En cherchant à réduire de moitié l'altitude orbitale de ces satellites, SpaceX veut répondre aux nombreuses préoccupations de la communauté des astronomes. Ces derniers craignent que l'afflux massif de satellites lumineux n'ait des conséquences négatives pour les observateurs au sol. Mais au-delà des perturbations lumineuses, cette explosion du nombre d'objets orbitant autour de notre planète pose des problèmes encore plus préoccupants. En septembre, l'Agence spatiale européenne a ainsi mis en garde sur le risque accru de collisions, après avoir dû modifier la trajectoire de l'un de ses satellites scientifiques pour éviter un accrochage avec un satellite Starlink.
Cette probabilité croissante de collisions pose aussi la question des débris spatiaux. Alors que les satellites progressent à grande vitesse sur l’orbite, le moindre incident peut générer un nombre très important de débris, eux-mêmes susceptibles de percuter d'autres objets, entraînant une réaction en chaîne. SpaceX veut résoudre ce problème en rapprochant davantage certains satellites au-dessus de nos têtes. Si la question de débris sera réglée, qu’en sera-t-il pour les trainées lumineuses qui se rapprocheront des observateurs au sol ? Mais là aussi, SpaceX a commencé à trouver des solutions en appliquant un "traitement expérimental d'obscurcissement", visant à réduire la luminosité de la mégaconstellation de satellites. Et vous, que pensez-vous d’une éventuellement réduction de moitié de l'altitude orbitale des satellites Starlink ?
Sources : Tweet, Demande d’autorisation
Et vous ?
Que pensez-vous du programme de lancement de la phase bêta du service Internet Starlink donné par Elon Musk ?
Quel commentaire faire vous d’une nouvelle demande de réduction de l'altitude orbitale des satellites Starlink déposée par SpaceX ?
Pensez-vous qu’elle lui sera accordée ?
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Le , par Stan Adkens
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