SpaceX d’Elon Musk a franchi un obstacle réglementaire dans sa marche vers le déploiement de son réseau Internet à haut débit fourni par les satellites Starlink. La société a obtenu une licence gouvernementale clé la semaine dernière, la Commission fédérale des communications (FCC) autorisant SpaceX à commencer à déployer jusqu'à un million d'antennes terrestres dont la société aura besoin pour connecter les utilisateurs à son offre de service Internet depuis l’espace, a rapporté CNBC en citant des documents fédéraux.
Starlink est le plan de SpaceX pour construire un réseau interconnecté, ou "constellation", d'environ 12 000 petits satellites, pour fournir Internet à haut débit partout dans le monde. L'entreprise a déjà lancé 360 satellites Starlink. Le but principal de Musk, PDG de SpaceX, est de mettre des satellites en orbite afin de créer un vaste « Internet spatial » dont l’objectif serait d’accélérer la vitesse du trafic sur le Web, en plus de fournir une connexion à moindre coût aux 4,3 milliards de personnes jugées encore dépourvues, selon les statistiques d’une étude des Nations-Unies. Il espère même que son système sera utilisé un jour pour connecter à Internet des personnes vivant sur Mars, selon ses ambitions affichées en 2015.
Elon Musk est persuadé qu’à terme sa constellation Starlink, qui se présentera comme un vaste réseau composé de milliers de satellites interconnectés, deviendra « ;le système Internet à large bande le plus avancé au monde ;». Le service Starlink devrait être lancé dans certaines régions des États-Unis cette année, mais il faudra des années avant qu’il ne soit pleinement opérationnel. SpaceX a déjà notifié à la FCC qu’il prévoyait une desserte à l’échelle mondiale.
Le projet Starlink est destiné aux 3 % environ de « clients les plus difficiles à atteindre » pour les entreprises de télécommunications, dans les zones rurales où « la 5G n'est vraiment pas adaptée », a déclaré M. Musk. SpaceX prévoit que Starlink offre d'une connexion à haut débit pour tous les utilisateurs, avec une latence inférieure à 20 millisecondes.
Selon les documents vus par CNBC, la licence accordée à SpaceX précise que chaque antenne terrestre a un diamètre de 0,48 mètre. M. MusK a déclaré, dans une interview au début du mois, que « Cela ressemble à un OVNI sur un bâton ». « Il est très important que vous n'ayez pas besoin d'un spécialiste pour l'installer. L'objectif est de ... seulement deux instructions et elles peuvent être faites dans n'importe quel ordre : pointez vers le ciel, branchez ».
Lors de la conférence Satellite 2020 qui s’est tenue récemment à Washington DC, Elon Musk a déclaré que le service haut débit par satellite que la société SpaceX s’apprête à déployer offrira une latence suffisamment faible pour supporter le Cloud Gaming et sera assez rapide pour que les clients n’aient pas à se soucier de la vitesse de connexion. Toutefois, le PDG de SpaceX a rassuré les entreprises de télécommunications que le projet Starlink ne constituera pas une menace majeure pour elles, car le service par satellite qu’il fournira ne sera pas assez bon pour répondre aux besoins des zones à forte densité de population et sera surtout utilisé par les clients ruraux qui n’ont pas accès au haut débit.
OneWeb, le concurrent de Starlink, pourrait déposer son bilan
OneWeb, un concurrent de Starlink soutenu par SoftBank, est également en train de lancer sa propre constellation mondiale de satellites. Mais selon CNBC, pendant que SpaceX va de l’avant avec son projet Starlink, OneWeb pourrait faire faillite. Selon un rapport publié jeudi par Bloomberg, le projet de constellation d'environ 600 satellites de télécommunications qui envisage de fournir aux particuliers une connexion Internet à haut débit dans les régions non desservies par des liaisons terrestres à partir de 2022, envisage de déposer son bilan. Selon le rapport, la société est confrontée à une pénurie de liquidités.
En effet, OneWeb a levé 3,4 milliards de dollars pour financer son réseau de satellites, mais son PDG Adrián Steckel a déclaré à CNBC dans une interview en février que l'entreprise continue de lever des fonds. CNBC rapporte que juste après le deuxième lancement de l'entreprise, M. Steckel a déclaré : « Nous levons constamment des capitaux ». « Nous ne rendons pas public ce que nous collectons. Le moment venu, nous ferons une annonce », a-t-il ajouté.
Toutefois, SpaceX n'a pas aussi cessé de collecter des fonds, dont 500 millions de dollars en une seule fois cette année, d’après CNBC. Musk a noté dans l'interview du mois de mars qu'il n'y a « aucune » initiative similaire dans le domaine des satellites « qui n'a pas fait faillite », en référence aux entreprises qui n'ont pas réussi à construire des réseaux au début des années 2000. « Nous voulons juste être dans la catégorie "pas en faillite", c'est notre objectif", a ajouté M. Musk.
Alors que SpaceX est en tains de franchir des étapes importantes vers la réalisation de son but qui est de fournir aux zones les plus reculées l’Internet moins cher depuis l’espace par le biais des mini satellites que la société est en train de déployer depuis l’année dernière, la pollution lumineuse engendrée par les engins brillants suscite la polémique dans le milieu des astronomes. Les astronomes, qui craignent que l'afflux de satellites sur l'orbite terrestre ne rende les observations plus difficiles au sol, ont appelé en février à une action en justice contre la pollution lumineuse de SpaceX.
Pour rappel, l’entreprise SpaceX d’Elon Musk a déjà obtenu l’autorisation du lancement de 12 000 satellites Starlink et attend encore une autorisation pour 30 000 engins supplémentaires. Pour les trois astronomes italiens, le déploiement complet de ces constellations de satellites particulièrement brillants perturberait, non seulement, le travail des astronomes et scientifiques étudiant le cosmos depuis la Terre, « puisque les satellites Starlink peuvent changer d’orbite de façon autonome, il est impossible de programmer des observations qui les éviteraient », ont-ils écrit.
Les astronomes avaient déjà lancé l’alerte en juin 2019, mais la seule réaction fut la décision de SpaceX de tester un nouveau revêtement expérimental un peu moins lumineux sur les parties les plus exposées d’un de ses satellites.
SpaceX a fait un autre grand pas en avant dans son projet Starlink en février. Le gouvernement australien a approuvé l’inclusion des entreprises SpaceX, Swarm Technologies et Kepler Communications dans l’Australia Foreign Space Objects Determination list, qui répertorie les sociétés étrangères autorisées à demander des autorisations pour fournir des services de communication dans le pays.
Grâce à cela, SpaceX pourra par exemple demander des licences afin d’établir des communications entre ses satellites et des bases en Australie. Cependant, le régulateur australien a précisé que faire partie de la liste « ;ne confère pas à l’entité un droit pour l’obtention d’une licence, mais constitue plutôt un prérequis pour qu’une licence d’appareil spatial puisse être délivrée ;».
SpaceX va de l’avant avec Starlink et dit que son offre d’Internet haut débit ne devrait pas constituer une menace majeure pour les entreprises de télécommunications. Mais, selon certains, les FAI dans les pays en développement, dont certains sont de grands monopoles, pourraient interdire la technologie en prétendant qu'il s'agit d'espionnage, et en rendant l'accès à cette technologie illégal.
Source : CNBC
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La FCC approuve le déploiement par SpaceX de jusqu'à 1 million de petites antennes pour le réseau Internet Starlink,
Selon des documents fédéraux
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Selon des documents fédéraux
Le , par Stan Adkens
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