
L’une des conséquences les plus évidentes se situe au niveau du télétravail. En effet, en raison de la propagation du covid-19 à travers le monde, le travail à distance est soudainement devenu une nécessité pour beaucoup. Les gouvernements, dans de nombreux pays touchés, ont imposé ou conseillé le télétravail pour tous les employés ; une situation qui a obligé bon nombre d’organisations à revoir et à modifier rapidement les politiques existantes.
Après être passées dans un télétravail de fortune, plusieurs entreprises se sont laissé séduire par l’idée de conserver un pourcentage raisonnable de leurs ressources humaines en télétravail. C’est en tout cas le cas ce que suggèrent les résultats d’un sondage réalisé par Gartner auprès de 317 directeurs financiers ; 74 % d’entre eux ont indiqué leur intention de conserver au moins 5 % de leur main-d'œuvre en télétravail.
« Les directeurs financiers, déjà sous pression pour une gestion rigoureuse des coûts, perçoivent clairement une opportunité de réaliser les avantages de coûts d'une main-d'œuvre en télétravail. En fait, près d'un quart des répondants ont déclaré qu'ils allaient laisser à des postes permanents de télétravail au moins à 20 % de leurs employés qui travaillaient dans les locaux », a commenté Alexander Bant, practice vice president, research for the Gartner Finance Practice.
« La plupart des directeurs financiers reconnaissent que la technologie et la société ont évolué pour rendre le travail à distance plus viable pour une plus grande variété de postes que jamais auparavant », a-t-il continué.
Un regain d’intérêt pour les cours à distance ?
COVID-19 ce sont également des élèves et des étudiants confinés, contraints de suivre les cours depuis leur domicile grâce aux outils numériques qui assurent la continuité de l'éducation. Plusieurs initiatives ont été lancées. Par exemple, pendant la fermeture des universités, Coursera (une entreprise numérique proposant des formations en ligne ouvertes à tous fondée par les professeurs d'informatique Andrew Ng et Daphne Koller de l'université Stanford) permet aux étudiants de suivre des cours en ligne. Chaque université peut donner accès à l'ensemble du catalogue (3800 cours dans 400 matières) à un maximum de 5000 étudiants gratuitement. Certains éditeurs de l'éducation mettent également leurs manuels numériques à disposition gratuitement à tous les étudiants.
Nous pouvons aussi parler d’Internet Archive, une bibliothèque en ligne connue pour sa machine Internet Wayback. Jusqu'à récemment, les utilisateurs ne pouvaient extraire autant de copies que l'organisation en avait de copies physiques. Mais il y a quelques jours, Internet Archive a annoncé qu'il supprimait cette restriction, permettant à un nombre illimité d'utilisateurs de consulter un livre simultanément. L’Internet Archives l’appelle Bibliothèque Nationale d’Urgence :
« Pour répondre à notre besoin mondial et immédiat sans précédent d'accès à des documents de lecture et de recherche, à partir d'aujourd'hui, le 24 mars 2020, les archives Internet suspendront les listes d'attente pour les 1,4 million (et en croissance) de livres de notre bibliothèque de prêt en créant une bibliothèque nationale d'urgence pour servir les apprenants déplacés de la nation. Cette suspension durera jusqu'au 30 juin 2020 ou jusqu'à la fin de l'urgence nationale américaine, selon la dernière de ces éventualités.
« Pendant la suspension de la liste d'attente, les utilisateurs pourront emprunter des livres à la National Emergency Library sans se joindre à une liste d'attente, garantissant que les étudiants auront accès aux lectures et aux documents de bibliothèque assignés que l’Internet Archive a numérisé pour le reste du calendrier universitaire américain, et que les personnes qui ne peuvent pas accéder physiquement à leurs bibliothèques locales en raison de la fermeture ou de l'auto-quarantaine peuvent continuer à lire et apprendre pendant cette période de crise, en se protégeant ainsi que les autres.
« Cette bibliothèque rassemble tous les livres de la Phillips Academy Andover et du Marygrove College, ainsi qu'une grande partie des collections de l'Université Trent, ainsi que plus d'un million d'autres livres donnés par d'autres bibliothèques à des lecteurs du monde entier qui sont exclus de leurs bibliothèques ».
La course vers les plateformes collaboratives
La conséquence de ces deux éléments est l’utilisation de plateformes collaboratives comme Microsoft Teams ou Slack. Ces outils ont d’ailleurs gagné en popularité depuis la crise. Un témoignage qu’a d’ailleurs fait Jared Spataro, vice président corporate de Microsoft 365 : « Au 11 mars 2020, nous comptions 32 millions d'utilisateurs actifs quotidiens sur cette application, ce qui était conforme à la croissance habituelle. Au 18 mars 2020, ce nombre avait augmenté de 12 millions pour atteindre 44 millions d’utilisateurs actifs quotidiens à travers le monde ». Et de préciser que « Nous comptons en outre 20 clients avec plus de 100 000 utilisateurs, contre 14 précédemment ».
Au lieu de se servir de plateformes publiques (Ecole Directe, ProNotes ...) qui ont parfois planté à cause du trafic, les enseignants se servent d’autres plateformes à l’instar de la plateforme collaborative Discord pour rester en contact avec leurs apprenants. Discord fournit un environnement d'enseignement en temps réel avec jusqu'à 50 personnes simultanément. Grâce aux canaux, les enfants et les enseignants peuvent partager des fichiers, faciliter des discussions individuelles ou en groupe, organiser des horaires, etc.
Un second souffle pour les solutions d’automatisation
En Italie, afin de réduire les contacts entre patients et personnel soignant, certaines structures du pays ont misé sur la technologie. L’hôpital Circolo, situé à Varèse, vient par exemple d’avoir six robots infirmiers qui ont déjà fait leurs débuts dans des établissements de la ville de Vérone. Chacun d’entre eux va assister le personnel soignant pour le suivi et la prise en charge de deux patients.
« En utilisant mes capacités, le personnel médical peut être en contact avec les patients sans contact direct », explique Tommy, l’un des robots qui porte le nom du fils du professeur Francesco Dentali, directeur de l’unité de soins intensifs de l’hôpital.
Il s’agit de robots de la marque Sanbot Elf, construits par la société de robotique et d’intelligence artificielle chinoise Qihan Technology et mis au point par la division robotique de l’entreprise italienne Omitech. Cette dernière a créé Vivaldi, l’intelligence artificielle qui « contrôle et adapte le comportement des robots avec les humains et l’environnement » et qui « s’associe aux différentes plateformes de robots sélectionnées pour créer une solution adaptable à différents contextes et usages ».
De la taille d’un enfant, ces androïdes sont dotés de plus de 60 capteurs leur permettant d’avoir une conscience proche de celle d’un humain. Ils ont plusieurs capacités : reconnaissance faciale, interaction vocale, localisation vocale, chat vidéo, évitement d’obstacle et charge automatique.
De façon plus générale, IDC note une accélération des dépenses en IA en raison des besoins d'automatisation et du respect de la distanciation sociale en réponse au Covid-19
« Suite à l'épidémie du Covid-19, de nombreux secteurs tels que le transport et les services aux personnes et aux consommateurs seront contraints de revoir à la baisse leurs investissements technologiques », a déclaré Andrea Minonne, analyste de recherche senior chez IDC Customer Insights & Analysis. « D'autre part, l'IA est une technologie qui peut jouer un rôle important en aidant les entreprises et les sociétés à faire face et à résoudre les perturbations à grande échelle causées par les quarantaines et les mesures de confinements. De toutes les industries, le secteur public connaîtra une accélération des investissements dans l'IA. Les hôpitaux se tournent vers l'IA pour accélérer le diagnostic et les tests Covid-19 et pour fournir des consultations à distance automatisées aux patients en auto-isolement par le biais de chatbots. Dans le même temps, les gouvernements utiliseront l'IA pour évaluer le respect de la distance sociale ».
Selon IDC, l'application de l'intelligence artificielle pour automatiser les processus est une réponse cruciale à la crise du Covid-19. L'automatisation permet non seulement aux entreprises européennes de se transformer numériquement, mais aussi de prendre rapidement des décisions fondées sur des données et d'avoir un impact positif sur l'efficacité des entreprises. IDC s'attend à ce que l'adoption massive du diagnostic automatisé Covid-19 dans le secteur des soins de santé accélère le diagnostic et fasse gagner du temps aux médecins et aux patients.
La surveillance de masse
Les méthodes de surveillance globales et sans compromis utilisées par la Chine sont connues depuis un certain temps. Mais aujourd'hui, [URL="https://www.developpez.com/actu/299637/La-securite-passe-t-elle-avant-la-liberte-Comment-les-gouvernements-introduisent-la-surveillance-sous-le-voile-de-la-lutte-contre-le-coronavirus/"]des mesures très similaires sont introduites dans les pays qui critiquaient la Chine[/url="https://www.developpez.com/actu/299637/la-securite-passe-t-elle-avant-la-liberte-comment-les-gouvernements-introduisent-la-surveillance-sous-le-voile-de-la-lutte-contre-le-coronavirus/"]...
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