Après son arrestation le 11 avril, Julian Assange a été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.
En mai, Julian Assange a été inculpé de 18 chefs d'accusation au nom de la loi sur l’espionnage de 1917 pour avoir orchestré les révélations de WikiLeaks en 2010. Selon le ministère de la Justice, les nouvelles accusations d'un grand jury fédéral dans le district est de Virginie allèguent que « les actes d'Assange risquaient de causer un préjudice grave à la sécurité nationale des États-Unis au profit de nos adversaires ».
Les accusations incluent une allégation de complot entre Manning et Assange pour obtenir, recevoir et divulguer des informations de la défense nationale en violation de la loi sur l'espionnage, une loi qui est rarement utilisée à l'encontre d'un individu qui n'a jamais servi au sein du gouvernement.
Selon l'annonce du ministère de la Justice, Assange encourt une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement pour chaque chef d'accusation, à l'exception d'un chef d'accusation de complot en vue de commettre une intrusion dans un ordinateur.
Assange avait déjà été inculpé en avril pour complot en vue de commettre une accusation d'intrusion informatique pour son rôle de coordination avec Manning.
À l’époque, les experts juridiques avaient déclaré que l'acte d'accusation pourrait être un substitut aux accusations plus lourdes qui pourraient être lancées à une date ultérieure. Cela a également été interprété comme une tentative du gouvernement d'esquiver les problèmes potentiels liés au Premier Amendement en ne s'attachant pas au statut autoproclamé d'Assange en tant qu'éditeur.
Julian Assange ne souhaite pas une extradition vers les États-Unis
Lors d'une audience début mai à Londres, le juge Michael Snow lui a fait savoir qu'il pouvait consentir à une extradition vers les États-Unis, alors que ses partisans se rassemblaient à l'intérieur et à l'extérieur de la salle d'audience, scandant et tenant des pancartes demandant sa liberté.
« Je ne souhaite pas me livrer à une extradition pour avoir fait du journalisme qui a remporté de nombreux prix et protégé de nombreuses personnes », a déclaré Julian Assange à la cour via un direct vidéo depuis la cellule de prison où il se trouve, selon les médias.
Julian Assange a, depuis 7 ans, refusé de quitter l'ambassade, affirmant que s'il le faisait, il serait extradé vers les États-Unis pour y être interrogé sur les activités de Wikileaks. Noter en effet que la plateforme existe depuis 2006 et est reconnue pour son activité de publication de documents à caractère sensible, ce, dans le but de les rendre accessibles à tous. Tenez par exemple, WikiLeaks est reconnu pour la mise en ligne de documents de la fameuse série Vault 7. Les publications de sa plateforme ont, entre 2017 et 2018, mis à nu certains détails des activités d’espionnage des agences gouvernementales américaines - WikiLeaks : comment la CIA aurait piraté les smart TV de Samsung pour les transformer en dispositifs d'écoute des conversations privées ou encore Vault 7: WikiLeaks dévoile le projet Angelfire, utilisé par la CIA pour compromettre les systèmes Windows XP et 7 en ciblant le secteur de démarrage ; la liste est longue (le dossier complet ici).
Une publication du Washington Post confirme les craintes du fondateur de WikiLeaks. D’après ce que rapporte le quotidien américain, les autorités britanniques ont arrêté le fondateur de WikiLeaks en réponse à une demande d'extradition des États-Unis après que l'Équateur a annulé son asile à son ambassade à Londres. Sur son compte Twitter, Jennifer Robinson – avocat de Julian Assange – confirme : « Assange a été arrêté non seulement pour violation des conditions de sa mise en liberté sous caution, mais aussi à la suite d'une demande d'extradition américaine. »
Un secrétaire d'État britannique signe la requête d'extradition de Julian Assange vers les USA
Le mois passé, le secrétaire d’État à l’intérieur britannique a signé la requête d’extradition de Julian Assange. L’acte a marqué la première étape d’un processus dans lequel les juridictions britanniques vont prendre le relais. La première audience d’examen de la demande étasunienne a eu lieu le 14 juin dans un tribunal de Londres.
« M. Assange a été arrêté à la suite d'une demande d'extradition provisoire émanant des États-Unis d'Amérique. Il est accusé d'infractions, notamment, d'utilisation abusive de d'ordinateurs et de divulgation non autorisée de renseignements de la Défense nationale. Nous avons reçu la demande d'extradition complète, qui a été certifiée par le Ministre de l'intérieur. Cette affaire est maintenant devant les tribunaux et il serait inapproprié d'aller plus en avant en commentaires », indique le secrétariat d’État à l’intérieur britannique dans une publication.
« Il est important que les gens ne soient pas dupes en croyant que WikiLeaks est autre chose qu'un éditeur. Le gouvernement américain a essayé d'induire la presse en erreur », a déclaré Assange via une liaison vidéo depuis sa cellule. Alors que Ben Brandon - l’avocat représentant les USA – rappelait les charges retenues contre lui, notamment, qu’il avait piraté un mot de passe du réseau de défense, Assange a rétorqué : « je n’ai rien piraté. » Lors de l'audience du 14 juin, Ben Brandon a souligné que les actions d'Assange avaient été dangereuses et qu'en publiant des documents classifiés, Assange a créé un risque grave et imminent que de nombreuses sources de renseignement y compris des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des militants politiques, subissent de graves dommages physiques ou soient détenus de façon arbitraire. Mark Summers – l’avocat du fondateur de WikiLeaks – a répliqué que les charges retenues contre son client constituent une atteinte scandaleuse et frontale aux droits des journalistes et à la liberté d'expression et que son client n'avait pas accès à un ordinateur pour lui permettre de suivre le dossier. Le tribunal de Westminster a programmé une audience finale pour février 2020.
Les États-Unis affirment que Julien Assange va être extradé
Quelques mois après son arrestation par la police britannique en avril dernier, le lanceur d'alertes Julian Assange va être extradé aux États-Unis. « Nous avons déjà fait la demande et donc il va être extradé vers les États-Unis, où il est poursuivi en justice », a déclaré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo au journal équatorien El Universo.
En pleine tournée diplomatique en Amérique latine, Mike Pompeo qui s'est entretenu samedi avec le président équatorien Lénin Moreno, en a profité pour annoncer que la Grande-Bretagne allait extrader le fondateur de WikiLeaks.
« Je ne peux faire de plus amples commentaires mais mon gouvernement pense qu'il est important que cet homme qui a posé un risque pour le monde et a mis en danger des soldats américains soit sanctionné par la justice », a ajouté le secrétaire d'État, dans un entretien publié dimanche par le quotidien équatorien.
Il y a une semaine, le ministre d'État britannique pour l'Europe et les Amériques Alan Duncan avait assuré de son côté, lors d'un voyage en Équateur, que Julian Assange ne serait pas extradé vers un pays où il pourrait risquer la peine de mort.
Source : El Universo
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