L'intégralité de la note d'information du service métropolitain de Police de Londres :
« Julian Assange, 47 ans, a été arrêté aujourd'hui, jeudi 11 avril, par des agents du service de police métropolitain (MPS) à l'ambassade d'Equateur, Hans Crescent, SW1, sur mandat délivré par le tribunal de première instance de Westminster le 29 juin 2012, pour défaut de remise au tribunal.
Il a été placé en garde à vue dans un commissariat central de Londres où il restera avant d'être présenté dès que possible devant le tribunal de première instance de Westminster.
Le service de police métropolitain de Londres avait le devoir d'exécuter le mandat au nom du tribunal de première instance de Westminster et a été invité à l'ambassade par l'ambassadeur à la suite du retrait de l'asile par le gouvernement équatorien. »
Sajid Javid – secrétaire d’État à l’intérieur – tweete : « près de 7 ans après être entré à l'ambassade de l'Equateur, je peux confirmer que Julian Assange est maintenant en garde à vue et qu'il fait face à la justice au Royaume-Uni. Je tiens à remercier l’équateur pour sa coopération et le service de police métropolitain pour son professionnalisme. Personne n'est au-dessus de la loi. »
Une vidéo de l’arrestation du fondateur de WikiLeaks est également disponible.
Julian Assange a, depuis 7 ans, refusé de quitter l'ambassade, affirmant que s'il le faisait, il serait extradé vers les États-Unis pour y être interrogé sur les activités de Wikileaks. Noter en effet que la plateforme existe depuis 2006 et est reconnue pour son activité de publication de documents à caractère sensible, ce, dans le but de les rendre accessibles à tous. Tenez par exemple, WikiLeaks est reconnu pour la mise en ligne de documents de la fameuse série Vault 7. Les publications de sa plateforme ont, entre 2017 et 2018, mis à nu certains détails des activités d’espionnage des agences gouvernementales américaines - WikiLeaks : comment la CIA aurait piraté les smart TV de Samsung pour les transformer en dispositifs d'écoute des conversations privées ou encore Vault 7: WikiLeaks dévoile le projet Angelfire, utilisé par la CIA pour compromettre les systèmes Windows XP et 7 en ciblant le secteur de démarrage ; la liste est longue (le dossier complet ici).
Une publication du Washington Post confirme les craintes du fondateur de WikiLeaks. D’après ce que rapporte le quotidien américain, les autorités britanniques ont arrêté le fondateur de WikiLeaks en réponse à une demande d'extradition des États-Unis après que l'Équateur a annulé son asile à son ambassade à Londres. Sur son compte Twitter, Jennifer Robinson – avocat de Julian Assange – confirme : « Assange a été arrêté non seulement pour violation des conditions de sa mise en liberté sous caution, mais aussi à la suite d'une demande d'extradition américaine. »
D’après le président de l’Equateur, la décision de la levée d’asile d’Assange a été prise en toute souveraineté. « L'Équateur a, de façon souveraine, décidé de mettre fin à l'asile diplomatique accordé à M. Assange en 2012. L’asile de M. Assange est insoutenable et n’est plus viable », rapporte le Washington Post de ses propos. La Russie pour sa part a pris position en qualifiant l’acte des autorités britanniques « d’étranglement de la liberté. »
Après son apparition devant le tribunal de première instance de Westminster, Assange doit donc en principe être conduit aux États-Unis. Il y répondra des faits déjà mentionnés et surtout de soupçons de collusion avec Chelsea Manning dans l’affaire de la diffusion d’une vidéo de bavure militaire.
Sources : MET, WP
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