Selon un récent article du Wall Street Journal (WSJ), les procureurs fédéraux US cherchent à savoir si Boeing a fourni « des informations incomplètes ou trompeuses » sur le 737 Max, son meilleur avion en termes de ventes, aux autorités de réglementation de la sécurité aérienne et à leurs clients. Cette procédure ferait partie d'une enquête plus vaste sur la façon dont l'avion phare de Boeing a été conçu et certifié par les régulateurs et leurs partenaires, selon le WSJ.
Pour rappel, la FAA (Federal Aviation Administration) - l’organisme chargé de donner son feu vert à tout ce qui vole aux États-Unis, celui-là même qui servait, jusque-là, de référence dans une bonne partie du monde - avait délégué une partie du travail de certification du 737 MAX de Boeing. Même si Boeing assure que ;la procédure qu’il suit avec les régulateurs pour la conception et la certification de ses avions « a toujours conduit à des appareils plus sûrs ;», l’avionneur américain fait face à des pressions croissantes depuis le crash de deux 737 Max en l’espace de cinq mois.
L'enquête criminelle a débuté l'année dernière, après le crash du premier 737 MAX de la compagnie Lion Air qui avait coûté la vie à 189 personnes. Cinq mois plus tard, un second 737 MAX exploité cette fois par la compagnie Ethiopian Airlines s’est écrasé (157 morts) et les premiers éléments d’enquête suggéraient l’existence de fortes similitudes entre ces deux tragédies. Des agents du Federal Bureau of Investigation (FBI) et du Département des Transports aux États-Unis travaillent ensemble sous la direction des procureurs fédéraux, selon le WSJ. Mais Boeing n'a pour le moment pas été accusé d'aucun acte répréhensible.
Le fabricant d’avions basé à Chicago a récemment lancé une grande offensive pour reconquérir la confiance du grand public et obtenir des régulateurs l’autorisation de faire voler à nouveau ses 737 MAX qui restent depuis la mi-mars interdits de vol. Boeing a réuni dans son fief de Renton à Seattle des journalistes, pilotes et dirigeants de compagnies aériennes pour leur présenter les modifications tant attendues qu’il a apportées au système de vol de son 737 MAX. Il assure que l’implémentation de ces changements rendra le système de vol de son 737 MAX « ;plus solide ;», sans que cela sous-entende un éventuel défaut de conception initial de cet avion.
Grâce à cette mise à jour logicielle, l’avionneur américain promet que le fonctionnement du MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) sera plus transparent pour l’équipage et assure que les pilotes pourront plus facilement le contourner en cas de problème. Par ailleurs, la nouvelle mouture du logiciel devrait permettre au pilote d’établir rapidement un dysfonctionnement du MCAS grâce à un système d’alerte lumineux, baptisé « ;AOA disagree ;», indiquant que les deux capteurs d’angle d’attaque embarqués fournissent des données contradictoires. Ce système d’alerte lumineux sera dorénavant partie prenante du modèle de base de l’appareil et non plus facturé en option.
Source : WSJ
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États-Unis : des procureurs fédéraux cherchent à savoir si Boeing a fourni des informations incomplètes
Ou trompeuses sur son 737 Max
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Le , par Christian Olivier
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