Boeing étudie la possibilité de remplacer les pilotes à bord de ses vols commerciaux par l’intelligence artificielle. Elle aurait la charge de toutes les activités liées au pilotage de l’appareil au sol et pendant le vol.
Dans un premier temps, des simulations de vol devraient être effectuées cette année en remplaçant les pilotes par l’intelligence artificielle. À partir de l’année prochaine, il est prévu de réaliser des vols expérimentaux réels, mais sans aucun passager à bord de l’avion, en utilisant l’intelligence artificielle à la place des pilotes.
Avant le début de la conférence Paris Air Show, Mike Sinnett, vice-président de la division innovation et technologie du futur chez Boeing a déclaré : « il va y avoir une transition partant du pilote expérimenté indispensable dans le poste de pilotage de l’avion pour atteindre l’étape du véhicule entièrement piloté par un système autonome, les éléments de base de la technologie sont clairement disponibles. »
Pour justifier son choix de l’intelligence artificielle à la place des pilotes, l’entreprise Boeing avance l’argument de l’augmentation du trafic aérien sur le long terme. Dans les 20 prochaines années, Boeing devra doubler sa flotte actuelle et procéder à l’acquisition d’environ 40 000 nouveaux avions commerciaux : « où est-ce que Boeing va trouver tous les pilotes expérimentés qui vont avec ? », a demandé Mike Sinnett.
En 15 janvier 2009, le Commandant Chesley Sullenberger a dû faire face à une situation sans précédent à bord de son avion qui transportait 155 personnes alors qu’il volait au-dessus de New York. Deux minutes après le décollage de son Airbus A320 depuis l’aéroport international de LaGuardia, des oiseaux sauvages vont heurter la carlingue et les réacteurs provoquant l’arrêt de ces derniers. Trois minutes après, le Commandant Chesley Sullenberger réussit à poser l’avion sans trop de dommages, trains rentrés, sur les eaux gelées du fleuve Hudson évitant ainsi le pire des scénarios envisageables.
Les actions entreprises par le pilote dans les secondes qui ont suivi le début l'incident jusqu’à sa résolution ont permis de sauver la vie de toutes les personnes présentes à bord de l’avion ce jour-là. Ces actions sont considérées, aujourd’hui, comme un cas d’école. Il ne faut pas oublier que l’objectif dans l’industrie de l’aviation civile a toujours été « zéro mort », et non pas la réduction du nombre de victimes potentielles comme avec la sécurité routière par exemple. « Tout cela ne pourra être envisageable qu’à condition de garantir le même niveau de sécurité qui existe actuellement. Mais ce n’est pas encore gagné », a ajouté Sinnett.
Pour Mike Sinnett, le challenge serait de réussir à programmer une intelligence artificielle pour qu’elle puisse se comporter exactement de cette manière : « Si on n’y arrive pas, on devra laisser tomber ».
Il faut rappeler que les ordinateurs bénéficient d’une intégration très avancée au sein de l’industrie aéronautique. Il existe déjà des machines qui assistent les pilotes en vol, effectuent des atterrissages automatiques ou contrôlent le vol de l’appareil dans le mode pilotage automatique sans nécessiter l’intervention du pilote. Il serait même capable d’effectuer des décollages automatiques, mais cette procédure n’est pas autorisée.
Sinnett a indiqué que le premier pas vers la certification d’un avion commercial, aujourd’hui, passe par la création d’un système fonctionnant de manière déterministe : les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais comme personne n’est capable de prédire à 100 % la tournure des évènements durant les différentes phases d’un vol, une machine volante autonome a l’obligation de pouvoir adopter un fonctionnement non déterministe pour faire face à une situation qui n’a pas été préprogrammée.
« C’est pourquoi nous explorons les voies de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle, je ne sais pas comment nous allons y parvenir, mais nous étudions le sujet et essayons de développer des algorithmes », a-t-il déclaré.
Lorsque les régulateurs lui ont dit qu’ils ne pouvaient pas certifier un système non déterministe, Sinnett leur a répondu qu’ils peuvent le faire puisqu’ils certifient déjà les pilotes humains.
Source : The Seattle Times
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi
Des hackers peuvent contrôler un avion en exploitant une vulnérabilité présente dans un système de divertissement pour avions de ligne
Qui devra être tenu pour responsable si une intelligence artificielle fait un mauvais diagnostic induisant un médecin en erreur ?
La rubrique intelligence artificielle
Le forum intelligence artificielle
Boeing étudie la possibilité de remplacer ses pilotes par l'intelligence artificielle
Dans ses vols commerciaux
Boeing étudie la possibilité de remplacer ses pilotes par l'intelligence artificielle
Dans ses vols commerciaux
Le , par Christian Olivier
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !