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Google va demander aux utilisateurs d'Android en Europe quel navigateur et moteur de recherche ils veulent

Comme applis sur leurs mobiles

Le 2019-03-20 08:28:34, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités
La nouvelle est tombée il y a peu par le biais de Kent Walker – responsable de l’équipe juridique mondiale de Google. Quelques extraits de la communication …

Envoyé par Google
Sur les téléphones Android, vous avez toujours été en mesure d'installer n'importe quel moteur de recherche ou navigateur de votre choix, ce, indépendamment de ce qui est pré-installé sur le téléphone. En fait, un utilisateur typique de smartphone Android installera de façon générale environ 50 applications supplémentaires sur son appareil mobile.

Après la décision de la Commission européenne en juillet 2018, nous avons modifié le modèle de licence pour les applications Google que nous créons pour les téléphones Android, créant de nouvelles licences distinctes pour Google Play, le navigateur Google Chrome et Google Search. Ce faisant, nous avons maintenu la liberté pour les fabricants de téléphones d'installer n'importe quelle autre application à côté d'une appli Google.

Désormais, nous allons également faire plus pour nous assurer que les propriétaires de téléphones Android ont la maîtrise du large éventail de choix de navigateurs et de moteurs de recherche disponibles en téléchargement sur leurs téléphones. Il s'agira de demander aux utilisateurs d'appareils Android existants et nouveaux en Europe quel navigateur et quelles applications de recherche ils souhaiteraient utiliser.

La communication de la firme de Mountain View laisse supposer que l’entreprise prévoit de trouver une formule pour proposer des listings de navigateurs et de moteurs de recherche pendant l’utilisation d’un appareil mobile. On verra bien comment le géant de la Tech procède le moment venu. Quant à ce qui est des motivations derrière la manœuvre, Google se veut clair : « il s’agit de supporter le choix et la compétition en Europe. »

L’annonce de Google se fait dans un contexte antérieur à l’amende de 4,3 milliards infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante avec son système d’exploitation pour appareils mobiles – Android. L’UE a ouvert une procédure d’examen formelle contre le géant de la recherche en ligne après le dépôt, en mars 2013, d’une plainte par FairSearch – un lobby soutenu par des entreprises qui estiment être désavantagées par la domination de Google sur le marché des moteurs de recherche.

La Commission devait porter une attention particulière sur les services de recherche générale sur Internet, les systèmes d’exploitation mobiles intelligents sous licence, mais aussi les boutiques d'applications en ligne pour le système d'exploitation mobile Android. Dans sa conclusion préliminaire livrée en avril 2016, la Commission soulignait que Google viole les règles de concurrence de l’UE en abusant de sa position dominante par l’imposition de restrictions aux fabricants d'appareils Android et aux opérateurs de réseaux mobiles.

À l’issue de son enquête, Bruxelles est arrivé à la conclusion que les fabricants qui souhaitaient préinstaller Google Play Store sur leurs appareils étaient forcés par Google à préinstaller également Google Search et d'en faire leur moteur de recherche par défaut sur ces appareils. Par ailleurs, ceux qui souhaitaient préinstaller Google Play Store ou Google Search devaient également préinstaller le navigateur Chrome de la firme de Mountain View. C’est ainsi que Google a procédé pour que son moteur de recherche et son navigateur soient préinstallés sur la grande majorité des appareils vendus dans l’espace économique européen (EEE).

En Russie, Google est, depuis avril 2017, rendu à l’ouverture d’Android aux autres moteurs de recherche et applications préinstallées proposées par des concurrents. La manœuvre fait suite à l’ouverture, en février 2015, d’une enquête antitrust suite au dépôt d’une plainte par Yandex – le plus important et le plus utilisé des moteurs de recherches sur le réseau web russophone.

Source : Google

Et vous ?

Quel commentaire faites-vous de cette annonce de Google ?

Quelles propositions en termes de navigateurs et moteurs de recherche aimeriez-vous voir Google faire ?

Voir aussi :

Google use de sa position dominante pour faire pression sur ses concurrents selon un rapport de la FTC rédigé en 2013

Antitrust : Bruxelles sur le point d'infliger une lourde amende à Google pour abus de position dominante avec Android

4,3 milliards d'euros ! C'est l'amende infligée à Google par la Commission européenne pour abus de position dominante avec Android

La suite d'applications Google va coûter aux équipementiers européens jusqu'à 40 $ par smartphone pour qu'Android puisse rester libre et open source
  Discussion forum
281 commentaires
  • michel.bosseaux
    Membre confirmé
    Suis je le seul à penser que cela viole les lois antitrusts ? (européennes ou américaines d'ailleurs). La concurrence doit être libre et non faussée. Ici, Google s'arroge le droit de faire payer les concurrents et seuls les grandes boites (capable de payer cher) pourront bénéficier de la liberté de choix du consommateur.
    Magnifique, non ?
  • Refuznik
    Membre éclairé
    info.com est un agrégateur bourré de trackers à fuir comme la peste.
    Il faut désactiver individuellement des dizaines de trackers pour être tranquille (ou les bloquer avec un bloqueur).
    ils ont l'air de faire dans le biz de la recherche sur d'autres sujets via la même IP :
    - autosengine.com
    - realtorfinds.com
    - taxinfo.today
    Etc...

    Plus drole :
    Info.com appartient à Infospace qui semble lui même n'être qu'une holding pour le groupe System1. Le RGPD n'existe nul part sur leur site, un DPO n'en parlons pas, une adresse en europe non plus
  • agripp
    Membre habitué
    Délicat ces réglementations à géométrie variable...
    Le gros devront s'y conformer, le petits y échapperont. Je ne suis pas persuadé que le législateur agisse dans l'intérêt du consommateur. Je ne suis pas convaincu non plus que des règlements contraignants pour les entreprises numériques soient favorables à la "liberté de l'internaute". Je ne mets évidemment pas en cause la bonne foi des politiques, mais cela me fait penser à ce que Campanella faisait remarquer à propos du procès de Galilée : "on juge un mathématicien et ses propositions, mais parmi les juges il n'y a pas un seul mathématicien".
  • nazoreen
    Membre averti
    Bonjour,

    Beaucoup de site de recherche dont les serveurs se trouvent aux USA... C'est une liste éditée par la Maison Blanche ou Google ?!?

    Pour les français, on ne nous propose même plus Qwant
  • kain_tn
    Expert éminent
    Envoyé par Bruno
    L'analyse de Martin Andree qui estime que les « Big Tech ont pris en otage l'Internet » est-elle pertinente ?
    Très pertinente. Par contre, c'est amusant comme on a tendance à oublier Apple et Microsoft, dès que l'on parle des Big Tech...

    Envoyé par Bruno
    « La presse qui crie aujourd'hui à l'injustice était complice de la domination de Internet par les Big Tech », Êtes-vous pour ou contre cet avis ?
    La presse est complice de beaucoup de choses. C'est tellement facile de simplement répéter ce que dit le service de communication d'une grande boîte. Il y a aussi la difficulté à aller contre sa propre régie de pub et/ou ses investisseurs.

    Envoyé par Bruno
    Les lois antitrust sont-elles suffisantes pour réguler les pratiques monopolistiques des grandes entreprises technologiques ?
    *Kouf* *Ahem** Google ** recherche** Android** Chrome **Blizzard/Activison/King/Microsoft*** Heuheu! Heuheu!
    Pardon. Ça va passer.

    Non, bien sûr que non. Ces entreprises sont bien trop puissantes. On n'arrive déjà pas à leur faire payer leurs impôts, alors les démanteler pour éviter les monopoles? Quelle blague!

    Envoyé par Bruno
    Les Big Tech ont-elles un impact négatif sur la démocratie et la liberté d’expression ?
    Demandons au Chinois ce qu'ils en pensent. Ah zut, ils ne peuvent pas.

    Les Big Tech aiment l'argent et le pouvoir (bon, on ne peut pas vraiment leur en vouloir). Elles se plieront toujours aux demandes des gouvernements pour peu que cela leur ouvre un marché, au détriment des gens, de la démocratie, de la liberté d'expression, etc. Ça ne rapporte ni argent, ni pouvoir, ça.
  • michel.bosseaux
    Membre confirmé
    @bk417 : l'attribution des fréquences est régulé par les gouvernements, les mêmes qui décident des règles d'ouverture de marchés et de concurrences secteurs par secteurs.
    Ici c'est une société qui a été condamnée pour pratique monopolistique, et qui pour tenter de se dédouaner, ouvre la porte à la concurrence, mais uniquement celle qui sait payer. Ca ne répond toujours pas à ce qui lui était reproché, parce qu'en l'occurence, cela fausse les règles de la concurrence définie par les autorités, remplacées par la vision de Google.

    Si tu ne vois pas le problème, ça ne sert à rien que j'insiste ...
  • agripp
    Membre habitué
    Bien dit Acheumeumeu, ces moteurs de recherche qui attaque Google sur le plan juridique et politique feraient mieux de se grouper pour être capable de fournir des résultats de recherche et des services capables de concurrencer ceux de Google... J'écris par expérience : les essayer ce n'est pas forcément les adopter.
  • dvilink
    Membre régulier
    Il suffit de taper "odysee" dans Google pour se convaincre que son moteur de recherche fait disparaitre les résultats qui font de la concurrence à ses produits comme Youtube par exemple.
  • Arya Nawel
    Membre extrêmement actif
    J'aime voir l'UE sévir contre les grandes entreprises technologiques et appliquer des normes minimales en matière de transparence et d'interopérabilité des données. Cela dit, j'espère vraiment que cela n'aura pas d'effets secondaires désagréables comme les boutons de consentement du RGPD qui franchement sont la chose la plus ennuyeuse a venir sur internet depuis les popup et les media en lecture automatique
  • Terra11
    Futur Membre du Club
    Le DMA c'est une chose, mais le vrai danger vient du DSA.

    Une loi n'est ni bonne ni mauvaise en essence, mais son interprétation et son application peuvent l'être.

    Le DSA se propose, entre autres, de lutter contre la "désinformation".
    Que rangez-vous sous cette dénomination, et surtout que pensez-vous que l'UE considérera comme de la désinformation ?
    Combien de nos commentaires à cet article ou à d'autres rentreraient dans cette définition, je me demande ?

    On voit aisément le champ des possibles qu'une formulation aussi vague peut laisser.
    Ce qui est certain, c'est que nos droits (en particulier celui d'expression) vont en prendre un grand coup.
    C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles ce projet a été débouté par le conseil constitutionnel lorsque le gouvernement français a tenté de passer chez nous (projet de loi AVIA).

    Vous pouvez vous faire votre propre opinion sur le sujet en lisant les avis de la police et des manifestants :