
Dans un scénario futuriste hypothétique où des missiles balistiques intercontinentaux dotés d’ogives nucléaires venaient à exploser au-dessus des grandes agglomérations, il est fort probable que les institutions bancaires centralisées deviendraient rapidement inopérationnelles. Si l’impensable venait à se produire, le bitcoin, à l’instar des autres monnaies virtuelles actuellement considérées comme des valeurs spéculatives, pourrait très rapidement s’imposer comme le meilleur outil monétaire en période de conflit par rapport à la monnaie fiduciaire qui échouerait pour de multiples raisons.
La première serait liée au fait que la monnaie fiduciaire existe dans le monde physique et n’est pas une entité numérique comme le bitcoin. Elle est susceptible d’être détruite pendant les attaques nucléaires, de même que les banques qui pourraient instantanément perdre les réserves de liquidités nécessaires à leur fonctionnement.
En second lieu, on peut aussi citer la contamination radioactive qui serait hautement néfaste pour les banques. Cette contamination empêcherait le personnel des établissements financiers d’assumer leurs fonctions, paralysant ainsi le système économique du monde entier.
Les fortes impulsions électromagnétiques (IEM) libérées par les explosions nucléaires représentent le troisième facteur handicapant pour la monnaie fiduciaire. Elles sont le résultat de l’émission d’ondes électromagnétiques brève et de très forte amplitude qui peut détruire de nombreux appareils électriques et électroniques (sous tension et non protégés) et brouiller les télécommunications. Une IEM d’origine nucléaire, contrairement aux autres impulsions électromagnétiques, est composée de trois impulsions distinctes : E1, E2 et E3.
E1 est la plus rapide des IEM nucléaires. E1 est causée par un rayonnement gamma ionisant la haute atmosphère. Les électrons qui en résultent se déplacent en général vers la surface du globe à 90 % de la vitesse de la lumière sous l’influence du champ électromagnétique terrestre. Un fort courant électrique, dont la tension de claquage est supérieure à la plupart des équipements technologiques, circule radialement vers l’extérieur depuis le site de l’explosion nucléaire.
E2 survient juste après E1. Elle est causée par la diffusion de rayonnement gamma et les neutrons des armes. E2 est similaire à la foudre, mais succède tellement vite à E1 (de 1 microseconde à 1 seconde) que les mesures de protection sont parfois prises au dépourvu.
E3 est très différente de E1 et E2. C’est une impulsion très lente, qui peut durer des dizaines ou des centaines de secondes. Elle est provoquée par le déplacement du champ magnétique terrestre de son emplacement habituel, causé par l’explosion nucléaire, puis par son retour à la normale. E3 a des similitudes avec une tempête géomagnétique provoquée par une sévère poussée solaire.
L’action combinée de E1, E2 et E3 suffit à anéantir les infrastructures de télécommunications et de fourniture d’électricité dans un large rayon au-delà de la zone de souffle initiale. Si par exemple, une arme nucléaire explose à 400 kilomètres au-dessus du centre des États-Unis, elle peut causer un IEM destructeur sur la majeure partie du pays. Par conséquent, au cours d’une première frappe nucléaire, une douzaine de détonations nucléaires bien placées pourraient détruire la majeure partie de la technologie dans le monde. Face à une telle situation, tous les systèmes de paiement classiques et les établissements financiers seraient paralysés à la première explosion nucléaire.
Si on s’intéresse au cas du bitcoin, on se rend compte que les effets d’un conflit nucléaire sur cet outil monétaire sont moins dramatiques puisqu’il n’a aucune présence physique. L’explosion des ogives n’aura aucune incidence sur le stock mondial de bitcoins. Plus important encore, le Bitcoin est basé sur un système décentralisé qui ne peut être mis en échec à cause d’un point de défaillance unique : Tant qu’il y a au moins un nœud exécutant, le réseau Bitcoin continuera à fonctionner.
Signalons par ailleurs que faire fonctionner une banque ou ce qu’il en reste pendant ou au lendemain d’un conflit nucléaire n’est pas à la portée des premiers venus, alors que le Bitcoin peut être utilisé par n’importe qui, n’importe où, tant qu’il y a une source d’alimentation, une bonne protection contre les IEM et une connexion (idéalement satellitaire) à Internet. Le kit de secours d’un survivant de la période post apocalyptique pourrait donc à l’avenir inclure un Raspberry Pi, des panneaux solaires, des sacs plastiques appropriés ainsi qu’un dispositif pour l’accès à Internet par satellite.
Au-delà de sa volatilité, de son caractère durable et flexible dans un conflit nucléaire à grande échelle, le bitcoin, à l’instar des autres monnaies cryptographiques, offre sur le plan économique de meilleures chances de conserver ou de gagner de la valeur. La monnaie fiduciaire dépend de la survie du pays qui les émet. Si ce dernier venait à disparaitre ou était en difficulté au lendemain d’un conflit, quelle que soit l’ampleur de ce dernier, elle deviendrait instantanément inutile.
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