Le règlement du scandale Cambridge Analytica qui a mis en lumière les négligences graves commises par le géant des réseaux sociaux Facebook en matière de gestion des données à caractères privées de ses utilisateurs poursuit son cours et la FTC (Federal Trade Commission) aux États-Unis est attendue par divers groupes de pression qui réclament le démantèlement de la firme de Menlo Park.
Il faut souligner que depuis l’éclatement de ce scandale, de nombreuses révélations sur d’autres cas toujours en rapport avec des atteintes graves à la confidentialité des données d’utilisateurs et leur marchandage illicite impliquant toujours Facebook ont fini de ternir l’image d’une société qui semble actuellement briller par son manque de sérieux, son caractère hautement intrusif et son penchant pour la gabegie.
La dernière en date fait état d’un recours collectif intenté contre Facebook en 2012 qui alléguait que l’entreprise avait profité de façon inappropriée de transactions commerciales avec des enfants dont la moyenne d’âge était de cinq ans. D’après la plainte, ces enfants avaient été autorisés à payer des parties de jeux sur le réseau social avec les cartes de crédit de leurs parents sans que ces derniers en aient donné l’autorisation.
Il y a quelques jours, le média étasunien The New York Times a révélé que Mark Zuckerberg, DG de la firme de Menlo Park, envisage désormais d’unifier les infrastructures de messagerie des applications WhatsApp, Instagram et Facebook Messenger, alors qu’à l’origine, il avait assuré que ces plateformes continueraient de fonctionner indépendamment les unes des autres. Cette fusion aurait pour but de préserver le pool d’utilisateurs du réseau social étasunien et de le détourner des offres concurrentes.
Mais récemment, l’autorité en charge de la protection des données (Data Protection Commission ou DPC) en Irlande a demandé à Facebook de détailler son projet de messagerie universelle résultant de la fusion des plateformes WhatsApp, Instagram et Facebook Messenger, même si pour l’instant il ne se trouve qu’à un stade précoce de son développement. Il faut rappeler que c’est en Irlande que se trouve le siège européen de l’entreprise technologique étasunienne.
Dans son communiqué, la CNIL irlandaise explique : « ;Bien que nous comprenions que la proposition de Facebook d’intégrer les plateformes Facebook, WhatsApp et Instagram ne soit encore qu’à un stade de développement très précoce, le DPC irlandais a demandé à Facebook Ireland de lui fournir un briefing urgent sur ce qui est proposé ;».
La DPC irlandaise ajoute qu’elle « ;examinera de très près les projets de Facebook au fur et à mesure de leur développement, en particulier dans la mesure où ils impliquent le partage et la fusion de données à caractère personnel entre les différentes sociétés de Facebook ;».
Elle a rappelé que les précédentes propositions de partage de données entre les filiales de Facebook ont ​​suscité de nombreuses inquiétudes relatives à la protection des données des utilisateurs et que ce projet de messagerie universelle multiplateforme ne peut recevoir l’aval de l’UE que s’il est capable de satisfaire à toutes les exigences du RGPD. De ce fait, l’autorité en charge de la protection des données en Irlande s’est engagée à exiger du géant des réseaux sociaux l’assurance que toutes ces préoccupations seront entièrement prises en considération au cours du développement de ce projet, et ce, dans les plus brefs délais.
Signalons au passage qu’en 2016 déjà, Zuckerberg avait tenté de partager les données personnelles des utilisateurs de WhatsApp avec Facebook, faisant valoir que cela permettra de mieux lutter contre le spam et améliorera l’expérience utilisateur sur les deux plateformes. Mais son plan avait échoué à la suite d’une enquête menée par l’autorité britannique en charge de la protection des données.
Un autre point de discorde est que parmi les trois applications de messagerie impliquées dans ce projet, WhatsApp est la seule à offrir un chiffrement de bout en bout. Si les trois fusionnent, il se peut que WhatsApp perde cet avantage essentiel.
De nombreuses voix s’élèvent déjà afin de s’insurger contre l’autorisation accordée à Facebook pour le rachat de WhatsApp et Instagram. Le salut des consommateurs ne peut passer, selon eux, que par le démantèlement de la firme de Menlo Park. « ;Imaginez à quel point le monde serait différent si Facebook devait rivaliser avec Instagram et WhatsApp. Cela aurait favorisé une concurrence réelle qui aurait favorisé la protection de la vie privée et profité aux consommateurs ;», a confié à ce propos le politicien étasunien Rohit Khanna.
Source : Data Protection
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Le , par Christian Olivier
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