La directive européenne sur le copyright pourrait transformer Google en ville fantôme
L'entreprise fait une simulation des résultats de recherche
Le 2019-01-17 07:47:53, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
La version finale de la directive de l'Union européenne sur le droit d'auteur sera publiée la semaine prochaine. La directive vise à « harmoniser » le droit d'auteur à travers l'Europe. Toutefois, deux dispositions (articles 11 et 13) sont extrêmement problématiques et ont suscité de vives inquiétudes chez les défenseurs de la liberté d'expression et de nombreux éditeurs en ligne:
L’article 11 imposerait à Google, Bing et d’autres agrégateurs d’actualités de payer des droits de licence non remboursables lorsque de courts extraits de contenu sont présentés sur leurs sites.
L'article 13 obligerait les plateformes telles que Google, YouTube, Facebook, Twitter et autres à surveiller et à filtrer de manière proactive les téléchargements de contenu à la recherche d'une violation potentielle du droit d'auteur ou d'une responsabilité civile.
À la recherche d'une meilleure offre pour les créateurs de contenu ?
Les défenseurs de la loi soutiennent que la directive contribuera à créer un marché plus équitable et plus durable pour les créateurs de contenu et d'actualités. Ils disent qu’ils essaient de renforcer le pouvoir de négociation des éditeurs traditionnels dans leurs relations avec les grandes sociétés Internet, qui, selon eux, ont créé des entreprises « sur le dos » des éditeurs de contenu et des éditeurs de nouvelles.
Cependant, les critiques affirment que la loi est vague et erronée. Ils disent aussi que cela reproduirait les réformes du droit d’auteur qui n’avaient jamais abouti en Espagne et en Allemagne. En outre, la nouvelle loi augmenterait considérablement la censure au nom de l'application des protections du droit d'auteur, affirment-ils.
Une situation qui divisent les éditeurs. En effet, plusieurs parmi les plus grands éditeurs d’actualités et sociétés de divertissement d’Europe ont fait pression pour que les nouvelles règles soient respectées. Dans une tribune signée par les directeurs d'une vingtaine d'agences, dont l'Agence française de presse, l'agence de presse britannique et l'allemand Deutsche Presse-Agentur, ces grands éditeurs ont appelé le Parlement européen à mettre à jour la législation sur le droit d'auteur dans l'UE afin de remédier à un « déséquilibre grotesque ». « Le pillage par les géants de l'internet du contenu des médias et de leurs recettes publicitaires constitue une menace à la fois pour les consommateurs et pour la démocratie », ont-ils déclaré.
Envoyé par tribune des grands éditeurs
Toutefois, de nombreux petits éditeurs s'y opposent. Les plus petits éditeurs cherchent des modifications dans le texte final pour pouvoir renoncer volontairement aux exigences en matière de licences. Ils souhaitent également que tous les liens soient exclus du champ d'application de la directive.
Le plaidoyer de Google
Richard Gingras, vice-président de Google Actualités, a fait valoir ceci
Envoyé par Richard Gingras
Une simulation de ce à quoi ressembleraient les résultats de recherche
Google teste actuellement un nouveau modèle de page de résultats de moteur de recherche (SERP - search engine results page) dans lequel la directive européenne sur le droit d'auteur est appliquée aux résultats de recherche répertoriés « afin de comprendre l'impact de la proposition de directive européenne sur le droit d'auteur sur nos utilisateurs et nos éditeurs partenaires », selon Search Engine Land.
Comme le montrent les captures d'écran SERP, les résultats de recherche de Google ressembleront à une ville déserte, sans titre d'article, aucune image ni résumé d'informations, ou « comme des pages dont le chargement complet a échoué ».
Sources : SEL, Google
Voir aussi :
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L’article 11 imposerait à Google, Bing et d’autres agrégateurs d’actualités de payer des droits de licence non remboursables lorsque de courts extraits de contenu sont présentés sur leurs sites.
L'article 13 obligerait les plateformes telles que Google, YouTube, Facebook, Twitter et autres à surveiller et à filtrer de manière proactive les téléchargements de contenu à la recherche d'une violation potentielle du droit d'auteur ou d'une responsabilité civile.
À la recherche d'une meilleure offre pour les créateurs de contenu ?
Les défenseurs de la loi soutiennent que la directive contribuera à créer un marché plus équitable et plus durable pour les créateurs de contenu et d'actualités. Ils disent qu’ils essaient de renforcer le pouvoir de négociation des éditeurs traditionnels dans leurs relations avec les grandes sociétés Internet, qui, selon eux, ont créé des entreprises « sur le dos » des éditeurs de contenu et des éditeurs de nouvelles.
Cependant, les critiques affirment que la loi est vague et erronée. Ils disent aussi que cela reproduirait les réformes du droit d’auteur qui n’avaient jamais abouti en Espagne et en Allemagne. En outre, la nouvelle loi augmenterait considérablement la censure au nom de l'application des protections du droit d'auteur, affirment-ils.
Une situation qui divisent les éditeurs. En effet, plusieurs parmi les plus grands éditeurs d’actualités et sociétés de divertissement d’Europe ont fait pression pour que les nouvelles règles soient respectées. Dans une tribune signée par les directeurs d'une vingtaine d'agences, dont l'Agence française de presse, l'agence de presse britannique et l'allemand Deutsche Presse-Agentur, ces grands éditeurs ont appelé le Parlement européen à mettre à jour la législation sur le droit d'auteur dans l'UE afin de remédier à un « déséquilibre grotesque ». « Le pillage par les géants de l'internet du contenu des médias et de leurs recettes publicitaires constitue une menace à la fois pour les consommateurs et pour la démocratie », ont-ils déclaré.
Le plaidoyer de Google
Richard Gingras, vice-président de Google Actualités, a fait valoir ceci
Google teste actuellement un nouveau modèle de page de résultats de moteur de recherche (SERP - search engine results page) dans lequel la directive européenne sur le droit d'auteur est appliquée aux résultats de recherche répertoriés « afin de comprendre l'impact de la proposition de directive européenne sur le droit d'auteur sur nos utilisateurs et nos éditeurs partenaires », selon Search Engine Land.
Comme le montrent les captures d'écran SERP, les résultats de recherche de Google ressembleront à une ville déserte, sans titre d'article, aucune image ni résumé d'informations, ou « comme des pages dont le chargement complet a échoué ».
Sources : SEL, Google
Voir aussi :
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tomlevRédacteur/ModérateurLe gouvernement a appelé mercredi à « une véritable négociation globale » entre Google et les agences et éditeurs de presse, jugeant « pas admissible » que le géant américain tente d’échapper aux dispositions de la nouvelle loi française sur les droits d’auteur en modifiant l’affichage des contenus d’actualité.le 26/09/2019 à 10:33
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defZeroMembre extrêmement actif[LOL]Dans leurs gueules, à tous ces journaux rentier et re-pompeur de contenu
[/LOL]
Non, plus sérieusement, loin de moi l'idée de défendre Google de façon générale, mais il faut avoué que sur ce coup là Google à raison.
On leurs demandes de payer pour utiliser de cours extraits et des miniatures.
Google dit ok donc on va arrêter d'utiliser de cours extraits et des miniatures et la dessus le ministre Français et les "ayant droit" viennent ce plaindre qu'il ne vont pas recevoir de rentes.
Je sais pas ce qu'ils fument ces gens mais à mon avis c'est pas légale. le 25/09/2019 à 22:28 -
bk417Membre actifIls sont gonflés d'inverser les choses.
Ils admettent que Google leur apporte de l'audience mais veulent en plus qu'il les paye, énorme !
Comme si les kiosques devaient payer pour pouvoir vendre des journaux.
Comme si Allociné devait payer pour pouvoir lister les films au cinéma.
Comme si le guide Michelin devait payer les restaurants dont il fait la promotion.
Comme si Autoplus devait payer les constructeurs automobile pour pouvoir parler de leurs voitures.le 25/10/2019 à 14:07 -
tatayoExpert éminent séniorLe jour où une autoroute gratuite deviendra payante, ils s'insurgeront contre les automobilistes qui décideront de ne plus l'emprunter, et qui prendront la nationale.
Tatayo.le 26/09/2019 à 10:59 -
Cpt AndersonMembre émériteNon seulement Google emmène du trafic sur les sites internet de ces médias (de propagandes) mais en plus il faut quand même souligner que 95% des articles de presses sont de simples reprises de l'AFP.le 25/10/2019 à 15:27
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fatbobMembre éclairé> Que pensez-vous de la direction que prend la réforme du droit d'auteur ?
Ça fait longtemps que ça vire au délire complet. Comme d'habitude on essaie d'assoir les dominants du marché en traitant les citoyens lambda comme des délinquants. Quelque soit le niveau d'abus des intermédiaires et l'absurdité du système en place, on force encore et toujours plus dans la direction de la répression des petits acteurs (car ce ne seront pas Google et compagnie qui seront les plus gênés par ces lois. Avec des risques d'amendes qui se chiffrent en pouillèmes de bénéfices nets et des centres de recherches qui leur permettront d'avoir les moteurs de filtrage les plus efficaces, ils n'ont pas de quoi s'inquiéter vraiment.
Quelles sont les implications des critères fixés par la France et l’Allemagne ?
Des emmerdes pour tous les acteurs secondaires qui n'auront pas les moyens de mettre en place des filtrages efficaces
Des emmerdes pour les auteurs qui risquent plus que jamais d'être considérés comme des faux positifs
Pourquoi la France défend-elle si fermement les filtres automatiques des contenus mis en ligne ?
Parce qu'on a une longue tradition du copinage entre l'état et la sacemle 06/02/2019 à 16:15 -
raphcharMembre éclairéSi j'étais Google, je serais tenté d'annoncer le changement suivant « Il va falloir payer pour être référencé sur Google News. Car après tout ce service doit bien être financé. Ce n'est pas admissible que la presse profite d'un service gratuit ! »le 22/11/2019 à 13:29
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NeckaraInactif
malgrégrâce à un lobbying intense desgrandes enseignes du numériqueayants droits
le 15/04/2019 à 15:42 -
Fab le FouMembre régulierPour une fois, je soutiens Google, et plus généralement le droit de faire un lien vers une source externe, sans risquer d'être inquiété.
D'ailleurs dans le cas inverse et en toute logique, il faudrait généraliser aux autres résultats des moteurs de recherche, agrégateurs, etc.
Le plus ridicule est que ces mêmes médias qui refusent d'être gratuitement visibles sur GG News passent leurs journées à donner gratis leurs articles à FB & co et incitent leurs lecteurs à partager leurs contenus sur les réseaux sociaux...le 26/09/2019 à 10:53 -
Ecthelion2Membre extrêmement actifParce que si un Youtubeur utilise 3s de leur travail pour illustrer un propos ou un blague, cela joue sur leur salaire qu'ils ont déjà touché pour ce travail en question ?
Il dit qu'il voit pas le rapport...
Surtout que les claims de vidéos, dans 95% des cas facile, c'est pas le petit intermittent inconnu qui le fait (il n'a clairement pas le temps ni les moyens de passer son temps sur Youtube à aller regarder toutes les vidéos pour faire des claims manuels), c'est les grosses maisons de productions pour des trucs hyper connus qui ont rapporté des millions... Faut arrêter de se moquer du monde 5mn quand même.
Surtout que le Youtubeur va vouloir que sa référence parle au plus grand nombre, il va donc en général utiliser un truc archiconnu donc pas le travail d'un illustre inconnu trouvé au fin fond du web. ^^
Quand un Youtubeur utilise 5s de la bande son d'un film comme Indiana Jones ou Star Wars, donc des films qui ont été rentabilisé depuis des années, et dont l'utilisation de ces 5s de bande son ne portera aucun préjudice sur des ventes quelconques et dont toutes les personnes qui ont travaillé dessus ont déjà été payées (voir sont mortes pour certaines), faut m'expliquer en quoi lui prendre tous les revenus de son travail à lui (autre que ces 5s de bande son), est juste ?
Sachant qu'il faut arrêter de voir tous les Youtubeurs comme des superstars qui sont blindés hein, en France ils ne sont pas très nombreux à en vivre (d'ailleurs aucun ne vit des revenus des visionnages, c'est les abonnements, les dons, le merchandising, les sponsors et opérations spéciales qui les font vivre pour ceux qui s'en sortent, et tout cela ils l'ont gagné via leur travail de création de façon général, pas juste en utilisant 3s de bande son ou de film par-ci par-là).
Je pense qu'il y a une légère confusion avec le piratage pour le coup, où là oui, il pourrait y avoir perte de revenus (même si la aussi moindre que ce qu'affirme les maisons de productions et où c'est en effet plus problématique pour les petits indépendants).le 27/03/2019 à 15:44