The Giving Pledge (promesse de don en français) est une campagne lancée par Warren Buffett et Bill Gates en 2010 qui a pour but d’encourager les plus fortunées des États-Unis à s’engager en donnant la majeure partie de leur fortune à des fins philanthropiques. Cette campagne devait permettre aux milliardaires et donateurs américains de soutenir « ;des causes nobles ;» et de se délester par la même occasion de leur excédent de liquidités.
Récemment, David Callahan du site étasunien Inside Philanthropy a attiré l’attention sur le fait que les personnes les plus riches dans le monde sont assises sur une fortune de 4 ;000 milliards USD et que la vitesse à laquelle elles font gonfler leur fortune est largement supérieure à la vitesse et aux montants des dons qu’elles consacrent à leurs œuvres philanthropiques.
Pour certains milliardaires, l’explication la plus simple serait qu’ils réduisent le montant de leurs dons « ;pour faire des économies ;» : il y aurait souvent une différence entre le montant réel des dons qu’ils consacrent et leurs déclarations publiques. Toutefois, pour d’autres philanthropes tels que Bill Gates, cette justification semble quelque peu caduque vu les sommes qu’ils consacrent depuis de longues années à leurs projets philanthropiques et l’engagement qu’ils ont pris de redistribuer leur richesse avant de mourir.
Le paradoxe semble venir du fait que certains donateurs consacreraient des fonds conséquents, mais insuffisants, pour soutenir des projets philanthropiques sans qu’il y ait forcément une concrétisation de leurs annonces sur le terrain ou de résultats positifs, alors qu’en retour ils engrangent toujours plus d’argent. D’après Callahan, Gates, par exemple, détiendrait encore environ 100 milliards USD dans des investissements privés et aurait gagné plus de 40 milliards USD net depuis 2010.
Au rythme où vont les choses, tous ces généreux donateurs ne parviendront probablement jamais à atteindre leurs objectifs en matière de philanthropie s’ils ne consacrent pas beaucoup plus d’argent à leurs œuvres sociales et s’ils ne s’efforcent pas de transformer plus rapidement ces dons en projets concrets.
« ;[Bill] Gates valait 54 milliards USD en 2010, l’année au cours de laquelle a débuté la promesse de don ;; il pèse aujourd’hui 97 milliards USD. La fortune de [Warren] Buffett a également pratiquement doublé, à 90 milliards USD, en dépit des transferts annuels des actions de Berkshire Hathaway à la Fondation Gates ainsi qu’aux quatre fondations contrôlées par ses trois enfants ;», a écrit Callahan.
Citant les résultats d'une étude publiée par le groupe Bridgespan, Callahan a rappelé que si les américains les plus riches doublaient leur don à 2,4 % de leurs actifs, cela représenterait 45 milliards USD supplémentaires dans le total annuel des dons de bienfaisance, soit une augmentation de 11 %.
Il a ajouté qu'il est important pour une organisation souhaitant se lancer dans la philanthropie de faire évoluer son personnel, sa supervision et ses procédures, tout en précisant que la Fondation Gates a de sérieux atouts, au vu son expérience dans le domaine, et serait de ce fait un interlocuteur de choix pour tout milliardaire qui voudrait faire le bien autour de lui.
Rappelons au passage qu’en octobre dernier, à La Haye, aux Pays-Bas, une nouvelle Commission mondiale sur l’adaptation qui se penchera sur les risques liés au changement climatique (inondations, sècheresses, tempêtes, hausse du niveau des mers, etc.) a été officiellement lancée. Elle est le fruit d’une initiative internationale sans précédent et opportune sur l’adaptation placée sous la direction de 28 commissaires incluant le fondateur de Microsoft Bill Gates, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et l’actuel PDG de la Banque mondiale Kristalina Georgieva.
Source : Inside Philantropy, Vox
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Le , par Christian Olivier
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