Depuis 2016, Facebook fait face aux fake news qui ont inondé sa plateforme au cours de la période des élections présidentielles de 2016. En effet, les plateformes des réseaux sociaux avaient été prises pour cible par des faux comptes ou des comptes automatisés pour diffuser des informations liées à des sources peu crédibles. Depuis lors, les réseaux sociaux fournissent leur meilleurs efforts pour mette fin à cette pratique de désinformation. Facebook a élaboré un outil à cet effet, le fact-checking, l’outil de vérification des faits sur sa plateforme qu’il a officiellement annoncé en France en mars 2017.
Cette nouvelle fonctionnalité permet à l'ensemble des utilisateurs du réseau social de signaler les messages postés et relatifs aux fausses informations. En septembre 2018, le géant des réseaux sociaux à étendu la vérification des faits aux images et vidéos, afin d'améliorer la précision de son modèle d'apprentissage automatique.
Cependant, Facebook mène une autre lutte, mais cette fois-ci contre des contenus traitant de la violence, des discours haineux, du terrorisme, de la pornographie, du racisme, de l’automutilation, du cannibalisme de même de l’esclavage, et bien d’autres comportements illicites sur sa plateforme. Le réseau social dispose pour cela des de modérateurs dont le rôle consiste à épurer la plateforme de toutes publications ayant un lien avec les éléments cités plus haut. Cependant, la réglementation de Facebook en la matière reste floue, ce qui lui vaut de sévères critiques. En effet, l’armée de modérateurs employés par Facebook décide si un contenu a sa place ou non dans le réseau social.
Ainsi, par exemple, les modérateurs ne sont pas obligés de supprimer les vidéos de morts violentes partagées sur le réseau social, bien qu’elles soient dérangeantes. Alors qu’une menace de mort à l’encontre du président des Etats-Unis sera supprimée.
Un article d’ABC a annoncé un autre abus de Facebook au Sud-Soudan. En effet, Facebook a permis à un utilisateur sud-soudanais de vendre aux enchères, sur sa plateforme, une jeune mariée de 16 ans au Sud-Soudan. Selon ABC, le poste qui mettait la mineure en vente aux enchères avait été partagé pour la première fois le 25 octobre, mais n’a été retiré par Facebook que le 9 novembre, six jours après que la jeune fille soit devenue la neuvième épouse du soumissionnaire retenu.
Le père de la mariée a reçu en guise de dot 500 vaches, deux voitures de luxe, deux vélos, un bateau, des téléphones portables et 13 800 dollars en échange de sa fille.
Les soumissionnaires étaient au nombre de cinq dont les hauts responsables du gouvernement sud-soudanais, selon Plan International, une organisation internationale de défense des droits de l'enfant. Le Directeur national de l’organisation, George Otim, a critiqué le géant des réseaux sociaux d’avoir permis, sur sa plateforme, cette vente aux enchères qu’il compare aux marchés d'esclaves. « Cette utilisation barbare de la technologie rappelle les marchés d'esclaves modernes », a déclaré le directeur. « Qu'une fille puisse être vendue pour mariage sur le plus grand site de réseau social au monde de nos jours, cela va au-delà de toute croyance. », a-t-il ajouté.
Cependant, Facebook, comme à son habitude, a défendu ses politiques de confidentialité et ses méthodes. Un porte-parole de Facebook a déclaré à ABC que le post de l’utilisateur avait enfreint les politiques du réseau social et qu’il avait été rapidement supprimé dès lors que la société s’en est rendu compte. « Nous améliorons constamment les méthodes que nous utilisons pour identifier les contenus qui enfreignent nos politiques, notamment en doublant notre équipe de sécurité à plus de 30 000 et en investissant dans la technologie », a indiqué le porte parole.
Il a fallut 16 jours pour que Facebook aperçoive et supprime « rapidement » une violation de ses politiques. Ceci conforte les suggestions de l’étude publiée le mardi dernier, selon lesquelles mes méthodes de vérification manuelles actuelles ne seraient pas efficaces et qu’il fallait investir dans de meilleurs algorithmes de détection des abus et des contre-mesures.
« Toute forme de traite des êtres humains, qu'il s'agisse de publications, de pages, d'annonces ou de groupes, n'est pas autorisée sur Facebook. », a jouté le porte parole sans expliqué pourquoi Facebook a attendu plus de deux semaines avant de supprimer le message original de sa plateforme.
Selon ABC, M. Otim a lancé un appel au gouvernement sud-soudanais a ouvrir une enquête et à suspendre les fonctionnaires soumissionnaires et a encouragé les filles à signaler à la police tout cas de mariage forcé. Cependant, le gouvernement a déclaré qu’il lui est impossible de réglementer les pratiques culturelles des communautés, en particulier dans les zones reculées, bien qu’il condamne la pratique du mariage d’enfants. « Vous ne pouvez pas appeler cela des enchères comme s'il s'agissait d'une vente aux enchères. Ce n'est pas une offre. Si vous le voyez avec des yeux européens, vous appellerez cela une vente aux enchères », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ateny Wek Ateny.
Pratique de mariage d’enfants au Sud-Soudan
En effet, au Sud-Soudan, le mariage d’enfants est favorisé par les conditions de vie précaire dans le pays. La pauvreté, les conflits, l’instabilité, les faibles niveaux d'alphabétisation et l’inégalité entre les sexes dans l'éducation entretiennent ce type de mariage, a rapporté ABC.
Le mariage d’enfants est aussi alimenté par des facteurs culturels. Certaines communautés le pratiquent comme moyen d’éviter les relations sexuelles avant le mariage ainsi que des grossesses non désirées. Ce type de mariage est également un échange contre d’importante dot comme le bétail, par exemple.
Selon l'UNICEF, plus de la moitié des filles du Sud-Soudan sont forcées à se marier avant leur 18e anniversaire, alors que c'est l'âge légal pour se marier.
L'organisation de défense des droits des femmes, Equality Now, s'est félicitée de la suppression du post sur Facebook et à interpellé sur le fait que cette pratique pourrait être utilisée par d’autres familles. « Facebook a la responsabilité de garantir et de protéger les droits des femmes et des filles », a déclaré Judy Gitau, avocate chez Equality Now. « Ils doivent consacrer des ressources suffisantes à la surveillance de leur plateforme. », a-t-elle ajouté
Source : ABC
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Il a fallut plus de deux semaines a Facebook pour détecter et supprimer un post qui était en violation de ses politiques. Que pensez-vous des méthodes utilisées par Facebook pour l’épuration de sa plateforme ?
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Facebook a été critiqué pour avoir permis à une jeune mariée de 16 ans d'être vendue aux enchères au Sud-Soudan,
Au plus offrant sur sa plateforme
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Le , par Stan Adkens
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