Récemment, un article du New York Times a annoncé que pendant que Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Facebook, aurait supervisé une campagne de lobbying agressive visant à lutter contre les critiques à l'encontre de Facebook, à tourner le regard du grand public vers les entreprises rivales. Facebook aurait fait appel à un cabinet d’études républicain pour discréditer les manifestants activistes, notamment en les reliant au financier libéral George Soros. Elle aurait également mis à profit ses relations commerciales en faisant pression sur un groupe de défense des droits civils juif pour lui faire part de certaines critiques antisémites. Le quotidien new-yorkais avait ajouté qu'en octobre 2017, Facebook aurait également élargi son action avec un cabinet de communication basé à Washington, Definers Public Affairs, qui aurait été initialement embauché pour surveiller la couverture médiatique du réseau social.
Facebook n'a pas tardé à réagir suite à la publication du quotidien new-yorkais. Dans un billet de blog publié le 15 novembre dernier, Facebook a annoncé la fin de sa relation avec Definers Public Affairs. « Le New York Times a publié un article sur les deux dernières années de Facebook. Il y a un certain nombre d'inexactitudes dans l'histoire », pouvait-on lire sur le billet de blog de Facebook. La société a nié avoir demandé à Definers de rédiger des articles. « Le New York Times a tort d’avancer que nous avons demandé à Definers de payer pour des articles ou d’écrire des articles au nom de Facebook, ou de répandre de la désinformation », précise Facebook.Definers Public Affairs a bien « encouragé » des journalistes à se pencher sur le financement de Freedom from Facebook, admet-elle, mais « l’intention était de démontrer qu’il ne s’agissait pas d’un groupe populaire né spontanément, comme il le disait, mais qu’il était soutenu par un critique bien connu de notre compagnie », dit Facebook dans le billet de blog sans indexer Soros. « Suggérer qu’il s’agissait là d’une attaque antisémite est répréhensible et faux », a affirmé le réseau social.
Ce post du quotidien new-yorkais a attiré l'attention des sénateurs Chris Coons (membre du Parti démocrate et sénateur représentant le Delaware) et Bob Corker (membre du Parti républicain et sénateur du Tennessee au Congrès) qui ont averti vendredi dernier que le Congrès imposerait de nouvelles règles à Facebook à moins que la société de médias sociaux ne réponde à leurs préoccupations concernant la confidentialité et la propagation de la désinformation sur sa plateforme. Lors d'un entretien conjoint en marge d'un forum sur le développement à Wilmington, dans le Delaware, les deux sénateurs ont déclaré que Facebook n'aimerait probablement pas ce que le Congrès mijote. Pour eux, le réseau social devrait donc commencer par trouver une solution.
« S'ils ne le font pas, s'ils continuent d'agir comme s'ils étaient incapables des mesures correctives sur le réseau social, ils seront réglementés et seront désagréablement surpris de la rapidité avec laquelle cela se fera. Je pense que Facebook a beaucoup d'explications à donner », a déclaré Coons, membre du Comité judiciaire du Sénat. Les deux sénateurs et d'autres législateurs ont publié une lettre qu'ils ont écrite à Facebook pour demander à Marc Zuckerberg de répondre au New York Times et à d'autres reportages sur ses pratiques. Amy Klobuchar (sénatrice démocrate du Minnesota) et Mark Warner (membre du Parti démocrate et sénateur de la Virginie), ont également demandé à Zuckerberg de préciser dans quelle mesure Facebook aurait pu collecter et diffuser des informations négatives au sujet d'élus et d'autres critiques qui examinaient les politiques de la société.
Dans un nouveau billet de blog publié hier, les responsables de Facebook ont admis avoir connu le milliardaire juif George Soros et ses concurrents moins d'une semaine après que le New York Times eut publié son article. Elliot Schrage, responsable de la communication et des politiques chez Facebook, explique la décision de la société de recruter Definers Public Affairs, une firme de recherche dans l'opposition républicaine, et explique pourquoi elle visait les critiques de la société, dont Soros.
« Nous avons embauché Definers en 2017 dans le cadre de nos efforts pour diversifier nos conseillers après les élections. Comme beaucoup d'entreprises, nous devions élargir notre champ d'action. Nous avons également été confrontés à la pression croissante de nos concurrents dans les secteurs de la technologie, des télécommunications et des médias qui souhaitent que le gouvernement nous réglemente. Cette pression est devenue particulièrement vive en septembre 2017 après la publication des détails de l'interférence de la Russie sur notre service. Nous avons embauché des entreprises associées à la fois aux républicains et aux démocrates - Definers était l'une des entreprises affiliées aux républicains », peut-on lire sur le billet de blog. Au passage, Sheryl Sandberg a expliqué que « personne n'a jamais eu l'intention de faire un récit antisémite à l'encontre de Soros ou de quiconque ».
Facebook admet avoir demandé à Definers Public Affairs de travailler sur George Soros. « En janvier 2018, l'investisseur et philanthrope George Soros a attaqué Facebook lors d'un discours à Davos, nous qualifiant de "menace pour la société". Nous n'avions jamais entendu de telles critiques de sa part et nous voulions savoir s'il avait une quelconque motivation financière. Definers a donc investiqué à ce propos en utilisant des informations publiques. Plus tard, lorsque la campagne "Freedom from Facebook" est devenue une coalition dite de base, l’équipe a demandé à Definers de l’aider à comprendre les groupes qui se trouvaient derrière eux. Ils ont appris que George Soros finançait plusieurs membres de la coalition. Ils ont préparé des documents et les ont distribués à la presse pour montrer qu’il ne s’agissait pas simplement d’un mouvement populaire spontané », explique Facebook dans le billet de blog.
Facebook a aussi reconnu avoir demandé à Definers Public Affairs de travailler sur ses concurrents. « Definers nous a aidé à répondre aux critiques injustes à propos de Facebook. Ils nous ont également aidés à nous distinguer de la concurrence », précise Elliot Schrage. Toutefois, Facebook nie avoir demandé à Definers Public Affairs de créer et de distribuer de fausses informations.
Source : Billet de blog
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Le , par Bill Fassinou
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