
en s'appuyant sur des signaux cachés émis par des pubs à la télé, pour ou contre ce concept ?
Après le récent scandale de Facebook au sujet des données de plus de 50 millions d’utilisateurs sur Facebook utilisées par l’entreprise Cambridge Analytica pour influencer les orientations politiques des utilisateurs dans le cadre des dernières élections présidentielles américaines ainsi que celles du Brexit, l’on aurait cru que l’entreprise aurait fait profil bas pour tout ce qui concerne la collecte des données qui constitue la base de son activité. Mais une récente information parue au grand public sur de récents concepts que l’entreprise chercherait à breveter montre que ce dernier scandale n’aurait aucunement entamé les intentions de l’entreprise de collecter plus de données des utilisateurs.
Depuis décembre 2016, Facebook aurait entamé une procédure de dépôt de brevet pour un nouveau concept lui permettant de déclencher le microphone d’un smartphone et d’enregistrer l’audio ambiant de cet appareil lorsque ce dispositif détecte un son à haute fréquence inaudible pour l’être humain et émis dans un programme de télé comme une publicité. Selon la page FPO qui répertorie les brevets déposés par les entreprises, la publication du brevet de Facebook nommé « analyse de l’affichage du contenu diffusé en fonction de l’enregistrement audio ambiant », aurait été faite le 14 juin dernier et décrit de manière détaillée les points suivants :
- Un système en ligne [qui pourrait être une application située sur un dispositif comme un smartphone] analyse le contenu diffusé par des individus dans un ménage. Chaque individu dans le ménage est associé à un dispositif client sur lequel un module d’application logicielle est exécuté.
- Lorsque le module d’application logicielle détecte un ou plusieurs signaux de diffusion d’un élément de contenu [comme une publicité sur une smart TV] diffusé au foyer, le module d’application logicielle enregistre l’audio ambiant, y compris l’audio provenant du dispositif de diffusion.
- Le module d’application logicielle envoie [vers le serveur Facebook] un identifiant de l’individu associé au dispositif client, une empreinte audio ambiante dérivée de l’audio ambiant enregistré, et des informations de temps pour l’audio ambiant enregistré au système en ligne.
En plus de l’audio ambiant, l’appareil enregistre également le contenu dans lequel se trouve le signal déclencheur de l’enregistrement. Dans un premier temps, ce concept pourrait être utilisé pour déterminer l’impact des publicités à la télé sur les utilisateurs. Par exemple lorsqu’une publicité passerait à la télé, si l’utilisateur s’éloigne de la télé ou change de chaîne, cela signifierait que l’utilisateur n’est pas intéressé par elle. L’analyse de l’audio ambiant devrait permettre à Facebook de savoir quelles sont les publicités à la télé qui ont tel ou tel impact sur les utilisateurs.
Même si les intentions de ce concept sont louables puisqu’il permettrait à l’entreprise de modeler le contenu des publicités en fonction des intérêts de chaque utilisateur, plusieurs préoccupations se dégagent de ce concept. Premièrement, en parcourant les éléments de ce brevet, l’on note dans un premier temps que l’application de Facebook qui est installée sur le smartphone — et chargée de détecter les signaux diffusés par le programme télé afin de commencer à enregistrer l’audio ambiant — écoute en permanence l’audio ambiant de l’appareil attendant que le signal soit émis pour commencer à enregistrer. Pour les utilisateurs, cela pourrait constituer une violence de la vie privée dont certains utilisateurs souhaiteraient s’en passer à l’heure du règlement général sur la protection des données.
Deuxièmement, nous soulignons que les données publiées en ligne par les utilisateurs sont en général volontaires et contrôlées. Mais pour ce qui concerne l’audio enregistré par le microphone de l’appareil une fois le signal perçu, un filtrage n’est pas effectué même si l’utilisateur donne son accord pour que cette option soit utilisée sur son appareil. À tout moment, l’enregistrement pourrait commencer lorsque l’on se trouve devant la télé. Ainsi, un utilisateur pourrait avoir des conversations très intimes enregistrées et transmises à Facebook sans le savoir.
En 2016, à la suite de plusieurs accusations, Facebook a fait une communication sur sa page officielle en affirmant qu’elle « n’utilise pas le microphone de votre téléphone pour informer la publicité ou pour modifier ce que vous voyez dans le fil d’actualité. Certains articles récents ont suggéré que nous devions écouter les conversations des gens afin de leur montrer des publicités pertinentes. Ce n’est pas vrai. Nous diffusons des annonces en fonction des centres d’intérêt des internautes et d’autres informations de profil, mais pas de ce dont vous parlez ».
« Nous n’accédons à votre microphone que si vous avez donné l’autorisation à notre application et si vous utilisez activement une fonctionnalité spécifique nécessitant de l’audio. Cela peut inclure l’enregistrement d’une vidéo ou l’utilisation d’une fonctionnalité facultative introduite il y a deux ans pour inclure de la musique ou d’autres éléments audio dans vos mises à jour de statut », ajoute l’entreprise. Avec ce récent brevet, l’entreprise montre clairement qu’elle entend tôt ou tard écouter les sons émis dans l’environnement des smartphones pour affiner leur système de ciblage publicitaire.
Source : Free Patent Online (PDF)
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