Le mot « Cobot » est une contraction de l'expression « collaborative robot » utilisée pour désigner les robots qui assistent les travailleurs dans les tâches pour la plupart répétitives et bien souvent pénibles. Conçus pour augmenter le rendement des travailleurs, ils facilitent l'interaction avec les gens, sont faciles à programmer, peu coûteux à installer, et susceptibles de rendre plus compétitives les petites et moyennes entreprises industrielles. Bien que ce soit de nos jours que le marché des cobots connaît une expansion, on retrace leur existence à plus de 20 ans en arrière.
Ils ont vu le jour dans un laboratoire d'ingénierie de la NORTHWESTERN University à Evanston dans l'Illinois. Ses concepteurs, les professeurs Michael Peshkin et Ed Colgate en génie mécanique ont collaboré avec General Motors pour concevoir des robots destinés à aider les employés du constructeur automobile dans l'assemblage et ont fondé en 1996 Cobotics. Cobotics après sa vente à Stanley Assembly Technologies a été reconfiguré par ses nouveaux propriétaires qui désiraient se lancer dans les machines autonomes.
Selon les dires du docteur Peshkin, les nouveaux cobots sont loin de l'idée de base qui était de juste combiner les capacités supérieures des robots dans certains domaines et l'habileté humaine à s'adapter aux changements imprévus. Ils sont désormais conçus de plus en plus dans un design suggérant une collaboration amicale plutôt que dans un design de simple collaboration Homme-Robot. Les avis restent encore partagés sur ce qui importe le plus chez un cobot. Il faut quand même préciser qu'une définition officielle du terme n'existe pas encore et que la Fédération Internationale de Robotique travaille toujours dessus.
Les cobots qui représentent aujourd'hui 3 % des ventes mondiales dans le domaine de la robotique connaissent une rapide expansion.C'est de plus en plus populaire auprès des entreprises industrielles souhaitant booster leur productivité. Brian Pelke, le président de KAY Manufacturing déclare que les robots ont permis à sa société de 72 ans de grandir, de passer de 40 employés à 180 employés dans deux entreprises industrielles différentes. Il espère que ses nouveaux cobots vont le rendre encore plus compétitif et ajoute : « si nous n'avions pas les robots il n'y aurait pas d'emplois ; ils nous aident vraiment dans un environnement qui est très agressif ».
Il n'est pas le seul qui ne tarit pas d'éloge sur les cobots. Les représentants des travailleurs des entreprises industrielles sont également très enthousiastes à ce sujet. Brad Markel, le directeur exécutif d'Industrial Union Council for AFL-CIO déclare que « c'est une opportunité de pointe d'avoir les humains et les robots qui travaillent au même endroit ». Pour les travailleurs de ces entreprises industrielles c'est un soulagement que d'avoir des machines qui les aident à rendre leur « travail plus facile » comme le déclare Young, un employé de KAY.
Pour Jurgen von Hollen, le président d'Universal Robots basé au Danemark, cette technologie est ce qui va rendre les petites entreprises industrielles plus compétitives et les aider à satisfaire une demande grandissante. Ces cobots vont même favoriser les recrutements car ils vont créer un besoin en personnel de maintenance et autre personnel super qualifié. Néanmoins, toutes ces possibilités n'empêchent pas la question sensible de l'emploi d'être soulevée. Bien que les industriels disent que ces machines ne sont là que pour assister et non pour remplacer, un risque se profile sur le long terme.
C'est ce que souligne Darrell West, le fondateur du Centre d'Innovation Technologique de l'Institution Brookings lorsqu'il dit « je ne pense pas qu'ils représentent une menace pour les humains. Mais les prix baissent et ces cobots deviennent de plus en plus sophistiqués, donc sur le long terme cela pourrait arriver ». Les cobots risquent de s'approprier tous les travaux manuels. Si pour les concepteurs des cobots, c'est une bonne chose une difficulté risque d'en résulter. En effet les cobots vont permettre aux travailleurs de plus se consacrer à des tâches de conception que d'exécution, d'utiliser plus leur cerveau que leurs mains, ce qui devrait avantager les entreprises.
Le revers de la médaille c'est que ces travailleurs, pour conserver leurs emplois seront dans l'obligation de se former constamment afin d'acquérir des compétences de plus en plus élevées. Le défi sera selon Darrell West de trouver un équilibre entre les postes disponibles et ce que les employés peuvent ou veulent faire. Il faudra donc recourir à des programmes de formations continues qui seront sans cesse mise à jour. Le but est de réussir une transition vers de nouveaux emplois de façon à éviter le chômage de masse ou des emplois mal payés ou dégradants. Comme le dit Markell de l'AFL-CIO « la clé est de faire en sorte que tous les emplois soient décents ».
Les internautes quant à eux pensent que c'est bien rassurant pour les travailleurs de dire que les robots ne prendront pas leurs emplois, cependant ils pensent que la formation continue ne règle en aucun cas le problème de perte d'emploi potentielle à long terme. Pour eux, une fois qu'une entreprise sait ce dont elle a besoin pour automatiser les processus, tout ce dont elle a besoin en plus, c'est l'IA et « à dieu » les emplois.
Pourtant, dans un rapport publié le 17 septembre de cette année, le World Economic Forum (WEF), une fondation suisse à but non lucratif, a établi une estimation selon laquelle la robotique et l’intelligence artificielle généreraient 58 millions d’emplois de plus qu’elles n’en coûteront au cours des cinq prochaines années. Ainsi, selon le rapport « The Future of Jobs 2018 », d’ici 2022, les technologies d’automatisation et d’intelligence artificielle pourraient entraîner la suppression de 75 millions d’emplois.
Pendant ce temps, elles pourraient potentiellement en créer 133 millions. Le rapport précise cependant que la qualité, l’emplacement et le format de ces nouveaux emplois pourraient subir de grosses modifications, suggérant ainsi que l’offre d’emploi permanent à temps plein pourrait éventuellement diminuer. Certaines entreprises pourraient opter pour les travailleurs temporaires, les travailleurs indépendants ou encore les entrepreneurs spécialisés, tandis que d’autres pourraient opter pour l’automatisation tous azimuts des tâches.
Source : Phys.org
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Le « Cobot », un robot qui assiste l'homme dans son travail, est de plus en plus adopté par les industriels,
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Le , par Bill Fassinou
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