Le classement du Top500 des supercalculateurs les plus performants au monde, actualisé deux fois par an, constitue un bon indicateur sur les efforts des nations dans le calcul haute performance. Le classement du Top500 publié en juin dernier, est mené par les Etats-Unis qui venait ainsi de mettre fin à 5 ans de règne de la Chine à la tête de ce classement. Summit, la machine d’IBM construite pour le département américain de l’Énergie a permis aux Etats-Unis de faire la course en tête du Top500, avec une puissance de calcul de 200 pétaflops, soit 200 millions de milliards d’opérations par seconde. Ce classement est dominé chaque fois par les Etats-Unis et la Chine qui placent plusieurs superordinateurs chaque année dans le Top500.
Cependant, la France n’a pas démérité lors de la dernière publication. Terra-1000, le superordinateur conçu par la Direction des Applications Militaires du CEA (CEA/DAM) en partenariat avec Atos, leader international de la transformation digitale, avec une puissance de calcul de 25 pétaflops (25 millions de milliards de calculs (en virgule flottante) par seconde), a occupé la 14e place mondiale et s’est positionné dans le Top15 des superordinateurs.
Ce classement ainsi que cette performance du superordinateur français sont le résultat des efforts consentis par le CEA/DAM et son partenaire Atos pour les besoins de la Défense qui nécessitent la mise en œuvre d’un supercalculateur de classe exaflopique à l’horizon 2020, selon CEA.
Pour continuer cet engagement qui est inscrit dans un projet d’investissement gouvernemental sur sept ans, de 2013 à 2020, « s’élevant à environ 400 millions d’euros dont un financement public de 152 millions d’euros, majoritairement issu de l’action du volet calcul intensif du grand plan d’investissement », le premier ministre Edouard Philippe a récemment présenté un plan de transformation de l’industrie par le numérique, lors d’une visite chez Dassault Systèmes.
Pour réaliser ces ambitions, le plan annonce un soutien financier aux programmes de recherche et développement en matière de superordinateurs d’un montant de 44 millions d’euros pour la période 2018-2020. Ce montant sera mis à disposition pour soutenir les objectifs de construction de « la prochaine génération de supercalculateurs » de classe exaflopique à l’horizon 2020, qui seront capables d’effectuer un milliard de milliards de calculs chaque seconde, contre les performances actuelles qui sont de classe pétaflopique.
Cependant l’ambition de la classe exaflopique n’est pas l’apanage de la France seulement. La Commission européenne vise, également, la performance exaflopique aux alentours de 2022/2023. C’est ainsi qu’une logique de mutualisation est en marche en Europe à travers le projet High Performance Computing (EuroHPC), qui a débuté seulement qu’avec 7 Etats, mais qui a vu l’adhésion de 23 Etats à ce jour. EuroHPC est une collaboration signée le 23 mars 2017 entre les pays européens et l'Union européenne sur le développement et le soutien de la superinformatique exascale d'ici 2022/2023.
Ce projet constitue un enjeu de souveraineté pour l’exécutif européen qui reconnait, par ailleurs, que la France est le seul pays de l’Union qui dispose d’un constructeur, Atos, capable de fabriquer un engin à même de concurrencer les Etats-Unis, la Chine et le Japon. « Atos est le dernier acteur en Europe capable de concevoir des supercalculateurs à l’état de l’art mondial », a écrit Matignon. Il « maîtrise l’intégralité de la chaîne technologique, de la conception des processeurs à la conception de grands systèmes de calcul ».
Source : Projet Transformer notre industrie par le numérique, Le Premier ministre
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Le , par Stan Adkens
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