
au grand regret de l'ACLU
Facebook est sous le feu des critiques pour avoir permis aux entreprises de publier injustement sur les réseaux sociaux des offres d'emploi destinées spécifiquement aux hommes.
L’American Civil Liberties Union ainsi qu’Outten & Golden LLP, une firme de droit du travail, ont traîné mardi la grande enseigne et dix employeurs devant l’Equal Employment Opportunity Commission, une agence fédérale qui traite les plaintes de discrimination et autres atteintes aux droits civils.
Plus précisément, le syndicat et le cabinet d'avocats ont porté plainte à la Commission contre Facebook et autres au nom de trois femmes et des Communications Workers of America, alléguant une discrimination fondée sur le sexe.
« Les offres d'emploi discriminantes par le sexe reviennent à la vie », a déclaré Galen Sherwin, avocat principal du projet de droits de la femme de l'ACLU, dans un communiqué.
« À cause de plateformes de médias sociaux telles que Facebook, les annonceurs utilisent de plus en plus les données personnelles des utilisateurs pour diffuser leurs annonces - y compris pour les emplois - à des utilisateurs en fonction de critères tels que leur sexe, leur race et leur âge, excluant ainsi les personnes n’y répondant pas et qui ne sont donc pas au courant des opportunités. Nous ne pouvons pas laisser ce type de discrimination archaïque prévaloir », a-t-elle continué.
Les dix employeurs réunis devant la commission comprennent un service de police de la Caroline du Nord, des entreprises de construction et un fabricant d'équipements sportifs.
Selon l'ACLU, ils ont tous annoncé des emplois dans des « domaines d’activités pour des cols bleus et qui sont bien payés ». Il y avait notamment des postes de mécaniciens, de techniciens et de chauffeurs routiers, tous traditionnellement occupés par des hommes. Comme lors de la publication des offres d'emploi, les employeurs ont coché une case pour afficher uniquement les postes pour les jeunes étudiants.
Cela signifiait que les utilisateurs féminins ainsi que les hommes plus âgés n’avaient aucune chance de voir s’afficher ces annonces sur leur fil d'actualité et se voyaient ainsi refuser la possibilité de postuler.
Cependant, les pratiques publicitaires de Facebook vont aussi au-delà de la discrimination sexuelle. L'ACLU a affirmé que Zuck & Co propose également aux annonceurs d'utiliser un outil baptisé « Lookalike Targeting ». Cela permet aux entreprises de rechercher des personnes ayant une expérience similaire à celle des employés actuels. L'outil peut ne pas sembler trop préjudiciable lorsque l'on considère des diplômes et des qualifications universitaires, mais cela devient rapidement problématique, par exemple, si la main-d'œuvre est composée principalement de personnes de race blanche.
« Nos profils de données ne devraient pas déterminer quelles informations sont à notre disposition en ce qui concerne les opportunités économiques », a conclu Sherwin.
« Facebook doit faire des changements sur sa plateforme pour empêcher les annonceurs d’exploiter les données des utilisateurs à des fins discriminatoires, et s’assurer une fois pour toutes que tous les utilisateurs, quels que soient leur sexe, leur race, leur âge, aient les mêmes chances. Rien de moins n’est nécessaire si nous voulons faire en sorte que les progrès vers l’égalité des sexes se poursuivent à l’ère du numérique ».
Une enquête de ProPublica sur les pratiques publicitaires de Facebook a pointé un doigt accusateur vers Uber, indiquant que l’entreprise technologique cible presque exclusivement les hommes sur 87 des 91 offres d'emploi qu’elle a diffusé sur Facebook.
« Il n’y a pas de place pour la discrimination sur Facebook, c’est strictement interdit dans nos politiques », a déclaré le porte-parole de Facebook, Joe Osborne. « Nous sommes impatients de défendre nos pratiques une fois que nous aurons l'occasion d'examiner la plainte ».
Sources : ACLU, ProPublica
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