En 2011, Google a annoncé une révision à la hausse du prix d’utilisation de son API Google Maps. Dans un premier temps, l’entreprise a souligné qu’au-delà de 25 ;000 chargements de cartes, les 1000 requêtes supplémentaires pour l’affichage des cartes seront facturées 4 dollars. À la suite de ce changement tarifaire, plusieurs grandes entreprises ont commencé à se tourner vers d’autres alternatives et certaines comme Foursquare, Apple et Wikipedia ont migré vers OpenStreetMap (OSM), le projet open source qui ambitionne de constituer une carte libre du monde.
Pour tenir compte de tous les mécontentements exprimés et garder le maximum de ces clients qui avaient commencé à déposer leurs affaires chez OpenStreetMap, Google a revu ses prix à la baisse dans le courant de l’année 2012 en faisant passer de 4 à 0,5 dollar les 1000 affichages au-delà des 25 ;000 pages affichées avec Google Maps.
Mais comme certains pouvaient le dire, ce n’était qu’une question de temps avant que le géant de la recherche en ligne revienne à la charge. Le mois dernier, Google a donné plus de précision sur les nouveaux tarifs liés à l’utilisation de son service de cartographie. Le quota gratuit de 25 ;000 cartes affichées par jour sur un site web passe maintenant à 28 ;000, mais par mois. Et la tarification au-delà du quota gratuit passe de 0,50 dollar les 1000 cartes affichées à 7 dollars. Un site qui affichait donc en moyenne 10 ;000 cartes par jour passe donc de 0 $ avant la nouvelle politique tarifaire à 1904 $ par mois (30 jours). Ceux qui étaient proches de la limite gratuite de 25 ;000 affichages par jour — disons 24 ;000 par exemple — devront désormais s’acquitter d’une facture de plus de 4800 $ par mois, pour un service qu’ils utilisaient gratuitement juste un mois plus tôt.
C’est donc sans surprise que de nombreuses entreprises se tournent de plus en plus vers d’autres choix et notamment vers OpenStreetMap. Lancé en 2004, un peu moins d’un an avant le lancement de Google Maps, OpenStreetMap commence à convaincre de plus en plus d’utilisateurs avec ses fonctionnalités qui sont au fil des années améliorées. Pour assurer sa pérennité, le projet compte une diversité de contributeurs comme les organisations commerciales, les organisations non gouvernementales, les organisations humanitaires et de grandes entreprises commerciales. Parmi ces dernières, nous avons des entreprises comme Facebook, Microsoft, Apple, DigitalGlobe ou encore Telenav qui n’ont pas hésité à mettre de côté leurs objectifs particuliers afin de collaborer pour l’avancement de ce projet.
En 2016 par exemple, Facebook a commencé à travailler avec l’équipe d’OSM en mettant ses technologies d’intelligence artificielle au service de l’amélioration des cartes issues des données satellitaires et utilisées par OpenStreetMap. À partir de 2017, cela a donné lieu à des travaux expérimentaux de détection de routes sur les images satellitaires de la Thaïlande. Apple pour sa part dispose d’un programme de bénévolat interne d’environ 5 ;000 collaborateurs contribuant aux cartes manquantes. Ils ont publié des données de construction pour la France et le Danemark et sont engagés dans des projets d’amélioration de données à travers le monde. Quant à Microsoft, elle utilise ses réseaux de neurones profonds et le ResNet34 avec des couches de prélèvement d’échantillons pour détecter les empreintes de bâtiments à partir de l’imagerie Bing. À ce jour, la firme de Redmond a réussi à extraire plus de 124 millions d’empreintes de bâtiments aux États-Unis qu’elle a rendus disponibles sur OpenStreetMap.
Pour permettre à OpenStreeMap de croitre encore plus rapidement, DigitalGlobe, une société américaine spécialisée dans l’imagerie spatiale et également connue en tant qu’opérateur de satellites d’observation de la terre, a mis ses images satellites à la disposition de la communauté OpenStreetMap afin de permettre aux contributeurs de les améliorer. Telenav de son côté a lancé OpenStreetCam pour aider à collecter des images de rue sous licence ouverte et a maintenant publié des données ouvertes et du code pour déterminer comment l’apprentissage automatique peut permettre aux images d’améliorer OpenStreetMap avec des panneaux d’arrêt et des directions.
Avec toutes ces entreprises hétérogènes rassemblées autour de ce projet, OpenStreetMap serait pour certaines personnes un bel exemple de collaboration. Google devrait-il craindre une montée en puissance de ce service de cartographie ; open source ? Cette collaboration pourrait-elle contribuer à surclasser Google Maps avec OSM ?
Source : Open Data Institute, Projet OpenStreetMap et Facebook, GitHub (Projet OpenStreetMap avec Apple), Microsoft et OpenStreetMap, DigitalGlobe
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Le , par Olivier Famien
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