Début juin, les députés ont approuvé la proposition de loi relative à l'interdiction de l'usage du téléphone portable dans les écoles et collèges, déposée le 14 mai 2018. Les parlementaires français s’étaient montrés favorables à cette promesse de campagne du président Macron. L’article L. 511-5 du code de l’éducation était alors ainsi rédigé : « à l’exception des lieux où, dans les conditions qu’il précise, le règlement intérieur l’autorise expressément, l’utilisation d’un téléphone mobile par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges ».
Près de neuf jeunes sur dix de 12 à 17 ans (86%) possèdent un téléphone portable en France. Or l'usage du portable perturbe la capacité d'attention en classe, le climat scolaire, réduit l'activité physique dans les cours de récréation, quand il n'expose pas des contenus violents ou pornographiques, ont insisté plusieurs défenseurs du dispositif.
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait fait valoir que « cette addiction aux écrans fait des dégâts, une cour sans téléphone portable, c’est une cour où les enfants jouent, discutent, chahutent, où ils vivent leur vie d’enfant ». Le ministre et la rapporteuse du projet de loi, la députée LaRem Cathy Racon-Bouzon ont évoqué les problèmes liés à l'utilisation des smartphones en milieu scolaire : « la baisse de la lecture et des exercices physiques, le danger d’être exposé à des contenus violents et pornographiques, le cyberharcèlement et les conséquences sur le climat scolaire ».
Mais certains ont estimé que le projet de loi ne semble pas assez outillé pour régler le problème de l'utilisation des smartphones dans les écoles et collèges. C'est ce qu'ont fait remarquer certains députés comme Patrick Hetzel du parti politique Les Républicains (LR) lors des échanges. « Aucun encadrement et aucune sanction en cas de non-exécution » ne sont prévus par cette loi, a-t-il dit. En réponse aux insuffisances soulevées, Jean-Michel Blanquer soulignait que l'introduction de cet article dans le code de l’éducation n'était pas suffisante pour la rendre effective dans tous les établissements. L'amendement relatif à l'interdiction de l'usage des téléphones mobiles par les enseignants et le personnel des établissements scolaires a été retiré. Jean-Michel Blanquer s'est intéressé à la proposition « d’organiser une semaine sans écran » de la députée Pascale Boyer. « Je ne pense pas que cela relève de la loi, mais sur le fond, c’est extrêmement intéressant », a-t-il ajouté.
Néanmoins, lundi 30 juillet, le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote de l’Assemblée, l’interdiction des portables dans les écoles et collèges – voire dans certains lycées –, au cœur de cette proposition de loi La République en marche (LRM).
Si les LREM, MoDem, UDI-Agir-Indépendants ont soutenu cette « forme de droit à la déconnexion », LR, socialistes, Insoumis et communistes se sont abstenus devant « une opération de communication », de « l'affichage politique », « une loi de circonstance » qui « ne va rien changer »
Jean-Michel Blanquer, qui a épinglé des « contradictions » dans les arguments des oppositions, a vanté une loi « d'entrée dans le XXIème siècle » qui « envoie un message à la société française » mais aussi à l'international, avec « d'autres pays intéressés ». Cela permettra de « favoriser une rentrée scolaire plus sereine », pour la rapporteure Cathy Racon-Bouzon (LREM).
Le texte interdit l'usage de tout objet connecté (portable, tablette, montre...) dans les écoles et collèges. Il y aura des exceptions « pour des usages pédagogiques » - jusqu'alors prohibés -, laissés à l'appréciation de chaque établissement dans son règlement intérieur, ou pour les enfants handicapés.
Les activités liées à l'enseignement mais à l'extérieur, comme le sport, seront aussi concernées. Les lycées auront la possibilité, mais pas l'obligation, d'inscrire l'interdiction, totale ou partielle, du portable et autres objets connectés dans leur règlement intérieur.
Le code de l’éducation interdit, depuis la loi du 12 juillet 2010, les portables « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ».
Source : Le Monde
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Le Parlement ratifie l'interdiction des téléphones portables dans les écoles et collèges
Les lycées sont concernés sans y être obligés
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Le , par Stéphane le calme
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