
Une année après son lancement, Hinadan est devenue une application à succès. Le jeu gratuit inspiré du festival traditionnel japonais Hinamatsuri engrange désormais 5 étoiles sur l’AppStore et a téléchargé 53 000 fois. Wakamiya travaille désormais sur de futures versions ; dans son viseur, les potentiels utilisateurs qui font usage de la langue anglaise, du chinois ou du français.
Sur le plan personnel, l’aura de l’octogénaire a gagné en consistance. Elle est désormais à la tête d’un comité pour personnes âgées dans son pays, une tâche que le gouvernement lui a attribuée l’an dernier. En juin 2017, l’application lui a valu une invitation à la WWDC d’Apple. Au cours de l’événement, Tim Cook en personne l’a présentée comme la participante la plus âgée. En décembre 2017 à Tokyo, elle reçoit le second prix de l’innovation lors de la Rakuten Technology Conference. Pas plus tard que le mois dernier, Wakamiya a fait une apparition au sein des installations des Nations Unies à New York comme intervenant lors d’une keynote intitulée « pourquoi les compétences numériques sont-elles cruciales pour les personnes âgées ? »
6 mois d’apprentissage du langage de programmation Swift
Au moment où des sommités de l’univers de la Tech font des sorties pour rappeler que la programmation est une discipline à laquelle on doit consacrer un minimum de 10 ans pour être un développeur accompli, le cas Masako a de quoi faire bouger les lignes. Et pour cause, l’octogénaire s’est mise au développement iOS avec Swift après une carrière dans l’univers bancaire. Après 6 mois d’apprentissage, l’application était publiée sur le Store d’Apple.
Et pourtant, le codage du jeu semble ne pas relever de l’opération mathématique la plus aisée. Hinadan met en scène des tables sur lesquelles des poupées sont disposées pour représenter la Cour impériale de l’époque Heian. Dans le principe, chaque joueur doit placer correctement les poupées sur la table. La conceptrice du jeu a également pris en compte les difficultés à bouger les doigts et les problèmes d’ouïe et de vue et n’a pas introduit de limite de temps afin d’éviter que les participants plus âgés ne soient trop stressés de devoir agir rapidement.
À cela, il faut ajouter que Masako a dû braver la barrière de la langue. « La programmation en elle-même était difficile, mais l’usage de la langue anglaise encore plus. Tout était en anglais, langages de programmation, messages d’erreur ; même la communication avec Apple devait se faire en anglais. La plupart d’entre nous (les doyens) sommes allergiques à l’anglais », rapporte Rakuten.
Comme quoi, en combinant choix adéquat de sa niche et efforts, on peut arriver à réduire de façon considérable les durées de pratique prescrites par des experts reconnus du domaine.
Pas un cas isolé
Avant Masako Wakamiya, Millie Browne, alors âgée de 98 ans s’est illustrée en créant Millie’s Game, un jeu éducatif pour renforcer les capacités à épeler les mots. L’application disponible gratuitement sur l’App Store est née de l’inspiration que la pauvreté de l’offre TV a excitée alors que cette dernière était allongée sur un lit d’hôpital.
Dans un article publié par le New York Times, il apparaît que 2,2 % des utilisateurs de la plateforme d’apprentissage en ligne Codeacademy sont au moins des quinquagénaires. Il n’est donc pas exclu que d’autres Masako et Millie fassent surface dans les années à venir.
Source : AARP
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