
Une analyse de ce mouvement « anti-RGPD » permet de dégager une catégorisation de ces sites. Premièrement, on distingue les sites qui bloquent purement et simplement les utilisateurs européens. Les géants de la presse américaine (The LA Times, The Chicago Tribune et The New York Daily News) sont les têtes d’affiche de cette catégorie. Les utilisateurs européens ne peuvent désormais plus y accéder. « Malheureusement, notre site web est actuellement indisponible dans la plupart des pays européens. Nous examinons les options qui soutiennent notre gamme complète d’offres numériques sur le marché de l’Union européenne » peut-on lire lorsqu’on essaie d’accéder à ces sites depuis un pays membre de l’Union européenne.
Certains sites comme ceux du groupe GateHouse Media ne se donnent même pas la peine de laisser un message aux utilisateurs européens. Tout ce qu’on peut y voir, c’est une fenêtre d’erreur. Même des sites relativement moins grands tels que le podcast de talk-shows, drlaura.com, le site de vêtements vintage ModCloth, la boutique américaine de sport Dick’s Sporting Goods ont rejoint le mouvement. Twitter aussi par exemple a simplement bloqué les adolescents européens qui ont indiqué avoir moins de 16 ans.
En un second temps, on remarque, les sites qui ne laissent entrer les utilisateurs européens qu’à condition que ceux-ci acceptent leur politique de confidentialité. Cette catégorie, légèrement plus diplomatique que la première est principalement constituée des grands magazines. Slate, Forbes, The Atlantic, The People, The Time, Politico laissent les visiteurs décider si, pour entrer sur le site, ils sont prêts à accepter la politique de confidentialité inhérente à celui-ci.
Et troisièmement, on distingue les sites qui vous proposent des alternatives. USA Today, tête d’affiche de cette catégorie a développé un site rien que pour l’UE, vide de toute publicité, ou tous les articles peuvent être lus, mais ne peuvent pas être partagés. Le site de la National Public Radio, quant à lui, laisse une option à ceux qui ne veulent pas accepter sa politique de confidentialité. Ils peuvent cliquer sur « Decline and visite plain text site » et accéder au site en HTML brut.
Le Washington Post, qui a aussi choisi cette formule, s’est, cependant montré bien plus habile que tous les autres. Plutôt que de juste demander aux lecteurs d’accepter la politique de confidentialité, le site leur propose un choix entre accéder à la version gratuite du site en donnant leur accord et souscrire à un abonnement Premium, sans publicités ni tracking, pour 3 $ de plus qu’un abonnement basique.
Et vous ?



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