Pour déclarer qu’un joueur présente un trouble au jeu vidéo, l’OMS s’appuie sur les critères suivants :
- Premièrement le joueur accroc aux jeux vidéo n’arrivent plus à faire l’équilibre dans ses activités au point que les sessions de jeu prennent le pas sur les autres activités ;;
- Deuxièmement, le joueur n’arrive plus à se défaire du jeu en sorte que « ;même quand les conséquences négatives surviennent, le comportement continue ou s’intensifie ;» ;;
- Troisièmement, ce trouble provoque une détresse accrue et une détérioration des fonctions que ça soit au niveau personnel, familial, social, éducationnel ou professionnel. Cela peut se traduire par exemple par troubles du sommeil, un déséquilibre émotionnel et une déficience des activités physiques.
Malgré le fait que ces signes peuvent être détectés chez certains joueurs, il faut ajouter également le fait qu’ils doivent persistants sur au moins 12 mois, souligne l’organisme. « ;Il ne doit pas juste être un épisode de quelques heures ou quelques jours, ;» a déclaré Dr Vladimir Poznyak, membre du Département de Santé mentale et de Toxicomanie de l’OMS. Par ailleurs, même si tous ces critères ne sont pas réunis chez un joueur, un joueur peut être déclaré comme souffrant de ce trouble si certains symptômes sont assez sévères.
Bien que de nombreuses personnes, y compris des parents, ont accueilli avec joie cette décision qui pourrait donner des solutions concrètes à leurs proches ou leurs enfants présentant les signes décrits, de nombreuses voix se sont élevées pour exprimer leur désaccord face à la décision de l’OMS d’inclure le « ;trouble du jeu vidéo ;» dans le lot des pathologies. Parmi les opposants à la décision de l’OMS, nous avons le Dr Peter Etchells, conférencier en psychologie biologique, qui estime que cette décision risque de « ;classer dans la catégorie des pathologies ;» un comportement qui était inoffensif pour la plupart des gens. Il ajoute que « ;nous pathologisons essentiellement un hobby, alors il y a des études sur l’addiction au bronzage, la dépendance à la danse, la dépendance à l’exercice, mais personne n'en discute pour les inclure dans la CIM 11 [Classification internationale des maladies]. Ce que l’on [OMS] fait, c’est un diagnostic excessif, nous pathologisons en quelque sorte un comportement qui, pour beaucoup, n’est nocif d’aucune façon ;».
À côté du Dr Peter Etchells, plusieurs autres experts se sont également exprimés en défaveur de l’OMS. S’exprimant au Science Media Center de Londres, ces derniers auraient déclaré que bien que la décision soit bien intentionnée, il y avait un manque de preuves scientifiques de bonne qualité sur la façon de diagnostiquer correctement la dépendance au jeu vidéo. Ainsi, ceux-ci seraient sceptiques sur le fait que le temps passé devant un écran — qui comprend également l’utilisation de smartphones et de tablettes — serait nocif pour les enfants et les adolescents, comme l’ont suggéré certaines études.
Pour Dr Etchells et Andy Przybylski, professeur agrégé et directeur de la recherche à Oxford Internet Institute, University of Oxford, les enquêtes tendant à prouver qu’il existe un lien entre l’utilisation des appareils et les effets négatifs sur la santé ne montrent généralement que de faibles associations entre l’utilisation de l’écran et la santé. Pr Przybylski renchérit en affirmant qu’environ 99 % du bien-être d’un enfant pourrait être attribué à des facteurs sans rapport avec le temps passé devant un écran.
En dépit des arguments des experts qui se sont exprimés, les défenseurs de la décision de l’OMS mettent en avant le fait que l’OMS a examiné les preuves disponibles avant d’inclure le trouble du jeu dans la catégorie des pathologies. En outre, l’organisme aurait défendu pour cette décision que les arguments avancés reflètent ceux d’un « ;consensus d’experts de disciplines et de régions géographiques différentes ;» qui définissent la dépendance comme un modèle de comportement de jeu persistant si sévère qu’il « ;prend le pas sur les autres intérêts de la vie ;».
Source : BBC
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