Développé en collaboration avec le Department of Energy (DoE) des États-Unis, Astra devrait être adopté par les Laboratoires Sandia (Sandia National Laboratories) et utilisé comme plateforme expérimentale pour la recherche nucléaire. Ce supercalculateur serait équipé de 5184 processeurs ARMv8 Cavium ThunderX2 taillés pour le HPC (High Performance Computing) répartis sur 2592 serveurs. Chaque puce disposerait de 28 cœurs physiques avec une fréquence de base de 2 GHz. Ces puces ARM prendraient en charge jusqu’à huit canaux mémoire et devraient avoir accès à un large pool mémoire.
D’après HPE, Astra offrirait une puissance de calcul maximale de 2,3 PFLOPS, ce qui en ferait l’un des 100 superordinateurs les plus puissants au monde. Pour l’heure, peu de détails ont filtré au sujet des performances énergétiques de ce supercalculateur, le groupe affirmant qu'il serait significativement moins énergivore et beaucoup plus dense qu’un système x86 comparable.
Signalons au passage que les superordinateurs actuels reposent dans leur grande majorité sur l’architecture x86. Le reste est principalement constitué de systèmes basés sur l’architecture POWER d’IBM. Les superordinateurs exploitant des puces ARM ne se sont, en revanche, pas encore démocratisés. Isambard, le premier d’entre eux, a été créé en Angleterre par le Met Office et les universités de Bristol, Cardiff, Exeter et Bath pour permettre de comparer différentes technologies de calcul à haute performance.
Summit, le nouveau supercalculateur du DoE qui revendique une puissance de calcul de 200 pétaflops, soit 200 x 1015 opérations par seconde, est actuellement considéré comme le superordinateur le plus puissant au monde. Summit se compose de 4608 serveurs IBM embarquant chacun deux processeurs Power9 (système à double socket) disposant de 22 cœurs par puce (9216 CPU au total) et six processeurs graphiques Nvidia Tesla V100 (27 648 GPU au total). C’est le premier système du genre à avoir accompli un calcul scientifique « ;exascale ;», correspondant à au moins un milliard de milliards d’opérations par seconde.
L’entreprise HPE semble, pour sa part, persuadée que la quête pour la puissance de calcul brute ne devrait pas restreindre l’univers du supercalcul qui, rappelons-le, permet de résoudre efficacement les problèmes extrêmement complexes ou à grand volume de données en concentrant la puissance de traitement de plusieurs ordinateurs en parallèle.
Elle estime que les superordinateurs comme Summit ne représentent pas toujours la solution idéale au vu des besoins spécifiques et divers du marché (activités priorisant le ratio Performance/Watt, la bande passante mémoire ou la puissance de calcul brute). L’entreprise s’efforce de l’illustrer dans les systèmes les plus récents dédiés au supercalcul qu’elle conçoit.
En s’équipant de ce supercalculateur ARM, le DoE entend explorer de nouvelles voies en dehors de l’architecture x86 dans le cadre de son programme Vanguard. Ce programme participe à l’émergence des supercalculateurs exascale à l’horizon 2021 et se concentre sur la recherche de nouvelles technologies pour l’accomplissement de sa mission principale : la gestion du parc nucléaire américain. Plus précisément, ce devrait être un test pour voir à quel point un système HPC basé sur ARM peut gérer toutes les simulations physiques que les laboratoires Sandia effectuent au quotidien et déterminer de quelles manières il pourrait être amélioré.
Source : Engaget
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