Le 50e classement du Top500 des superordinateurs les plus puissants au monde est disponible depuis peu. Outre le fait qu’il permet de comparer la puissance des 500 supercalculateurs les plus puissants qui existent actuellement, ce classement fournit également un lot d’informations intéressantes qui peuvent être exploitées pour se faire une idée sur les différents processeurs qui équipent ces machines, identifier leurs fabricants ou encore déterminer dans quelle région du globe elles ont été construites.
En se focalisant, par exemple, sur la nature du système d’exploitation sous lequel chacun de ces supercalculateurs tourne on s’aperçoit très vite que le seul OS listé est Linux. Cela veut dire que désormais Linux équipe les 500 superordinateurs les plus puissants au monde. Qu’il s’agisse des 202 superordinateurs détenus par la Chine, des 143 supercalculateurs que les États-Unis possèdent ou du superordinateur Japonais K Computer qui est actuellement considéré comme le plus puissant du monde (d’après le classement du benchmark HPCG), toutes ces machines tournent sous Linux.
Les deux derniers systèmes de calcul non Linux, deux superordinateurs chinois IBM POWER qui tournaient sous AIX, ont été supprimés de ce dernier classement qui s’appuie sur les résultats fournis par le benchmark LINPACK. Lorsque la première liste de supercalculateurs Top500 a été établie en juin 1993, personne n’aurait pu s’imaginer qu’en l’espace d’une vingtaine d’années, Linux aurait autant de succès sur le marché du supercalcul.
Depuis sa première apparition dans ce classement Top500 en 1998, le nombre de machines tournant sous Linux a constamment augmenté. En 2004, les chiffres indiquaient que Linux était présent sur plus de la moitié des 500 supercalculateurs comparés. Six années plus tard, Linux tournait déjà sur 90 % des 500 meilleurs supercalculateurs du monde. Au moins deux raisons permettent d’expliquer ce phénomène.
D’abord, il faut rappeler que les meilleurs supercalculateurs du monde sont pour la plupart des machines de recherche. Elles ont été construites pour réaliser des tâches bien spécifiques. De ce fait, chaque supermachine est un projet autonome avec des caractéristiques et des exigences d’optimisation uniques. En optant pour Linux, les équipes de recherche peuvent réaliser des économies non négligeables notamment parce qu’il serait plus aisé de modifier et d’optimiser le code source libre de Linux pour ce genre de travaux. De plus, le coût de la licence d’une distribution Linux personnalisée et la qualité du support resteraient les mêmes, que vous utilisiez 20 nœuds ou 20 millions de nœuds.
D’autre part, il faut noter que, depuis l’introduction de Linux 4.14, les supercalculateurs tournant sous Linux peuvent utiliser la technologie HMM (Heterogeneous Memory Management). Celle-ci permet la copie d’un espace d’adressage de processus et l’utilisation transparente de la mémoire système par n’importe quel processus de périphérique (GPU et CPU). Environ 20 % des 500 supercalculateurs classés dans le Top500 de HPCG utilisent cette technologie.
Même si Linux n’a toujours pas réussi à s’imposer sur le marché des OS de Bureau, Linux devrait encore avoir de beaux jours devant lui sur le marché des supercalculateurs en attendant l’avènement des machines quantiques.
Source : Top 500, Fondation Linux
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Linux équipe 100 % du Top500 des meilleurs supercalculateurs au monde
Car il serait plus aisé de modifier et d'optimiser son code source libre
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Le , par Christian Olivier
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