Admission Post-Bac (APB) était le système du ministère français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui, entre 2009 et 2017, a permis d'orienter les nouveaux bacheliers dans les formations de l'enseignement supérieur public en France. Mais il a été remplacé le 15 janvier 2018 par Parcoursup.
La création de Parcoursup visait, entre autres, à refléter des changements opérés par le ministère pour corriger une non-conformité du traitement APB à la loi Informatique et Libertés. La CNIL a en effet demandé au ministère de « cesser de prendre des décisions concernant des personnes sur le seul fondement d’un algorithme et de faire preuve de plus de transparence dans son utilisation ».
Parcoursup reprend donc la même plateforme que son prédécesseur, avec néanmoins une nouvelle charte graphique et de nouveaux paramètres. Le nombre de vœux évolue également, tout comme les critères.
Lundi 21 mai, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESRI) a publié les algorithmes utilisés par la plateforme Parcoursup dans le cadre de la procédure nationale de préinscription pour l'accès aux formations initiales du premier cycle de l'enseignement supérieur.
Dans un communiqué, nous pouvons lire que « Dès le 22 mai, plus d'un candidat sur deux avait reçu au moins une première proposition, conformément aux prévisions faites par les équipes de Parcoursup. Le premier délai de réponse aux propositions d'admission reçues par les candidats le 22 mai est arrivé à son terme cette nuit. Au 29 mai, un total de 1,6 millions de propositions ont été faites à 551 274 candidats. Chaque jour, la situation de dizaines de milliers de candidats évolue, les listes d'attente sont actualisées et le nombre de premières propositions augmente. C'est la preuve que Parcoursup fonctionne, que les candidats s'en sont appropriés les principes et qu'ils exercent jour après jour la liberté de choix qui leur a été donnée ».
À la veille de l'ouverture de la plateforme, Frédérique Vidal avait fixé comme premier objectif plus de 2/3 des candidats avec une première proposition avant les épreuves du baccalauréat dont les épreuves écrites débuteront le lundi 18 juin pour la totalité des filières (générale, technologique, professionnelle) et des séries (S, ES, L, etc). Parcousup estime donc que cet objectif est atteint avec une très forte avance puisque 551 274 sur 812 056 inscrits (soit 67,89 % de réponse, ce qui représente un peu plus que ⅔ avaient déjà reçu une proposition à la date du 29 mai 2018..
Vers une plus grande transparence ?
Mais un député du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, a écrit une question à Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État chargé du numérique, et appelle à plus de transparence :
À l'heure où des milliers de futurs bacheliers attendent encore les résultats de leur affectation au sein des différentes formations dans lesquelles ils ont postulé, il s'interroge sur la transparence réelle que constitue cette publication dès lors que le code source publié contient des appels à des algorithmes locaux non publiés. La question semble d'autant plus centrale que ces algorithmes locaux jouent un rôle essentiel dans le dispositif « Parcoursup » dans la mesure où ils permettent aux établissements de procéder à leurs sélections. Il s'interroge également sur le fait que la documentation du modèle des données n'a pas été publiée, rendant de facto inutilisable le code source mis à disposition du public. Dès lors, il s'interroge sur les raisons de cette publication partielle des algorithmes et codes sources employés dans la prise de décision administrative. Une telle démarche pourrait s'apparenter à un exercice de communication à défaut de répondre à l'obligation générale de transparence telle qu'instaurée dans la loi Lemaire. Il souhaite également savoir si le Gouvernement entend se livrer à une réelle démarche de transparence algorithmique en rendant publics les algorithmes locaux utilisés par les établissements de l'enseignement supérieur.
Il fait d’ailleurs écho au sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias s'insurge contre les « boîtes noires » que représentent pour lui les algorithmes d'établissements dans la procédure Parcoursup, estimant qu'ils vont être à l'origine d'une « sélection sociale »
Parcoursup collecte par le biais d’une plateforme nationale des données relatives à la scolarité et la vie sociale (CV, lettre de motivation, stages, etc.) des candidats à l’entrée à l’université. Ces données sont mises à disposition des équipes pédagogiques pour sélectionner les dossiers des étudiants qu’elles veulent accueillir. Sur son blog, Julien Gossa s’est efforcé de montrer que les « moyens supplémentaires » mis en œuvre par le gouvernement ne permettent de financer que trois minutes de travail par dossier. Autant dire que les CV et les lettres de motivation ont bien peu de chances d’être lues !
Pis, il est certain que de nombreuses universités organisent un pré-tri des dossiers pour rejeter ceux qui ne seront même pas examinés. Cette sélection est réalisée à partir des données de Parcoursup, à l’aide de tableurs et en fonction de critères qui leur sont propres : les fameux « algorithmes locaux », ces outils de tri dont chaque faculté se sert pour sélectionner leurs étudiants.
Sources : Parcoursup, Nos Députés, EducPros, L'étudiant
Et vous ?
Partagez-vous l'avis de ces élus qui estiment que le gouvernement devrait faire un meilleur exercice de communication ?
Voir aussi :
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Parcoursup : des élus appellent à une plus grande transparence, notamment sur les algorithmes locaux
Utilisés par les facultés pour faire le tri
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Le , par Stéphane le calme
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