
Accusé de ne pas protéger suffisamment les données de ses utilisateurs et d’être instrumentalisé par des entités liées à des gouvernements souhaitant manipuler l’opinion publique dans d’autres pays, le géant Facebook est probablement en train de traverser l’une des périodes les plus tumultueuses depuis sa création en 2004.
Le scandale de Cambridge Analytica qui secoue actuellement l’industrie d’Internet alimente une tempête médiatique et une campagne de boycottage anti-Facebook sans précédent. La capitalisation boursière du groupe a d’ailleurs fondu de plus de 100 milliards USD au cours des dix derniers jours à cause de cette affaire. L’entreprise de Mark Zuckerberg est en outre régulièrement pointée du doigt dans des affaires liées à la diffusion de fausses nouvelles et de contenus discriminatoires sur Internet.
Zuckerberg devrait d’abord être entendu mardi au cours d’une séance réunissant les commissions de la Justice et du Commerce du Sénat. Le jour suivant, il devrait se présenter devant la commission de l’Énergie et du Commerce de la Chambre des représentants.
À titre de rappel, le scandale Cambridge Analytica a ceci de particulier qu’il implique au moins quatre acteurs clés : un informaticien russe, une société spécialisée dans la communication stratégique et l’analyse de données, le géant des réseaux sociaux Facebook et des politiciens. Dans cette affaire, une masse de données collectées qui devaient à l’origine servir à une recherche universitaire a, semble-t-il, été détournée à des fins de profilage stratégique et pour alimenter une « arme de déstabilisation politique ». Cette « arme » aurait notamment été utilisée pour favoriser l’ascension de Donald Trump à la magistrature suprême des États-Unis et influencer le vote du Brexit.
Au début de ce scandale, on estimait que, rien qu’aux États-Unis, les données appartenant à plus de 50 millions de comptes Facebook avaient été illégalement exploitées. Plus tard, le géant des réseaux sociaux a revu cette estimation à la hausse. Il a dévoilé que les informations personnelles de près de 87 millions d’utilisateurs de sa plateforme, parmi lesquels 2,7 millions d’utilisateurs d’Européens, auraient été détournées dans l’affaire Cambridge Analytica.
Source : Reuters
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