Les tests de voitures autonomes se multiplient en France
Simple course à la technologie ou réponse à un véritable besoin ?
Le 2018-02-12 11:37:08, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
L’industrie des véhicules autonomes est en pleine croissance. D'une aide limitée au pilotage à l'automatisation totale, les constructeurs automobiles s’acharnent pour limiter l’intervention humaine, en mettant en avant un certain nombre d'avantages comme aider les personnes âgées ou ayant un handicap ou encore, comme certains le disent, éviter les accidents routiers causés par les erreurs humaines, etc.
D'après Franck Cazenave, spécialiste du sujet chez Bosch France, « il y a une véritable lutte pour attirer les investissements en R & D et les meilleurs ingénieurs » dans le domaine des voitures autonomes. C'est le cas notamment dans des pays comme les États-Unis, le Japon ou l'Allemagne, qui ont pris de l'avance dans la course aux voitures autonomes. Dans certaines villes américaines, les voitures sans chauffeur sillonnent déjà les rues.
Conscient de l'enjeu, Emmanuel Macron a annoncé en août dernier que les voitures autonomes et l'intelligence artificielle font partie de ses priorités, dans le domaine du numérique. Le Président français a exprimé son souhait de voir la France s’imposer dans ces domaines et pour y arriver, il estime que le pays doit contribuer à définir les normes et la réglementation du secteur numérique à l'échelle européenne ; ce qui devrait au moins passer par un duo franco-allemand. « La France ne sera attractive que si elle pèse sur les règles qui prévalent au plan international. Je souhaite qu'elle s'engage plus résolument dans les instances qui les conçoivent et les édictent et plus largement qu'elle redevienne un lieu qui pense le monde », disait-il. « Si nous voulons réussir dans le véhicule autonome, nous devons au niveau européen en définir les normes et le faire au moins en franco-allemand… », a-t-il expliqué.
Faisant l'écho d'Emmanuel Macron, le Premier ministre Édouard Philippe a également désigné le véhicule autonome comme une priorité et nommé en novembre dernier Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d'État aux transports et patronne de la RATP, haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes. À cet effet, une première feuille de route doit être présentée en mai 2018. Mais déjà, les tests de véhicules autonomes sur route ouverte se multiplient dans l'Hexagone.
Depuis deux ans et demi, les expériences de ce type sur route dite « ouverte » se multiplient dans l'Hexagone, rapporte le quotidien Les Echos. PSA, Renault et Valeo ont obtenu des dérogations pour tester leurs véhicules autonomes sur les routes françaises. PSA a été le premier, mi-2015, à obtenir une autorisation pour tester ses voitures autonomes sur autoroute en France et il compte aujourd'hui 12 véhicules en test sur autoroutes et voies rapides. « Nous totalisons aujourd'hui plus de 150 000 kilomètres d'essais », indique Vincent Abadie, responsable du véhicule autonome chez PSA.
Depuis un an et demi, l'équipementier automobile français Valeo lui aussi teste ses véhicules autonomes sur autoroute, sur les départementales et même dans la ville de Paris. D'après Guillaume Devauchelle, directeur de l'innovation de Valeo, « cela nous permet de tester des situations compliquées, dans lesquelles il est impossible de respecter le code de la route, par exemple, si on ne veut pas rester bloqué. »
Pour ces acteurs de la voiture autonome, l'objectif est d'accumuler l'expérience et valider leurs technologies. « Nous étudions le comportement du véhicule dans le plus de situations possible, et nous complétons par de la simulation », a ajouté Guillaume Devauchelle. Chez Renault et PSA, il s'agit de pouvoir commercialiser des fonctions d'autonomie en série dans quelques années. Renault par exemple espère proposer du « Niveau 4 » sur autoroute en 2023. Pour information, un niveau 4 d'autonomie (sur une échelle qui en compte 5) signifie que la technologie est assez robuste pour que le conducteur puisse détacher complètement son attention de la route, car le véhicule est capable de se mettre en sécurité tout seul.
Comme l'explique Les Echos, pour l'instant, la réglementation n'autorise pas un tel niveau. La France a en effet ratifié la Convention de Vienne, qui impose que le conducteur ait le contrôle total de son véhicule, avec les deux mains sur le volant. Pour expérimenter un tel niveau, il est donc nécessaire d'obtenir des dérogations du ministère des Transports, et il y en a une quarantaine qui a déjà été accordée. Ces dérogations exigent toutefois qu'il y ait un superviseur dans le véhicule, prêt à reprendre le contrôle.
C'est bien tout cela, mais il y a un problème. C'est que, dans le monde entier, cette industrie prometteuse pourrait provoquer des pertes d’emploi importantes. Une étude de Goldman Sachs par exemple, publiée l'année dernière, prédit qu'à terme les voitures autonomes et semi-autonomes pourraient supprimer 25 000 emplois par mois aux États-Unis seulement, avec comme principales victimes les chauffeurs de poids lourds plus que tout autre conducteur professionnel. Précisons-le, il s'agit du nombre d'emplois qui seront supprimés lorsqu'on atteindra le plein impact des voitures autonomes (lorsque le marché atteindra son pic) ; ce qui est quand même à plusieurs décennies devant nous, reconnait Goldman Sachs. Le rapport affirme encore que ces effets peuvent être retardés par la régulation et une adoption plus lente des voitures autonomes. Qu'en sera-t-il en France ? La France est-elle prête à adopter les voitures autonomes avec une maitrise des effets négatifs sur la société ?
Source : Les Echos
Et vous ?
Que pensez-vous des ambitions de la France pour les voitures autonomes ?
Simple course à la technologie ou réponse à un véritable besoin ?
Quel sera l'impact de cette technologie sur la société ? Les avantages et les inconvénients.
La France est-elle prête à faire face aux conséquences des voitures autonomes ?
Voir aussi :
Véhicule autonome et IA : Macron pense encore à un duo franco-allemand pour définir les règles à l'échelle européenne et contrer les géants US
USA : les voitures autonomes pourraient, à terme, supprimer 25 000 emplois par mois, d'après un rapport de Goldman Sachs
Les véhicules autonomes de Nissan pourront être conduits par la pensée, en utilisant discrètement l'IA pour améliorer l'expérience de conduite
D'après Franck Cazenave, spécialiste du sujet chez Bosch France, « il y a une véritable lutte pour attirer les investissements en R & D et les meilleurs ingénieurs » dans le domaine des voitures autonomes. C'est le cas notamment dans des pays comme les États-Unis, le Japon ou l'Allemagne, qui ont pris de l'avance dans la course aux voitures autonomes. Dans certaines villes américaines, les voitures sans chauffeur sillonnent déjà les rues.
Conscient de l'enjeu, Emmanuel Macron a annoncé en août dernier que les voitures autonomes et l'intelligence artificielle font partie de ses priorités, dans le domaine du numérique. Le Président français a exprimé son souhait de voir la France s’imposer dans ces domaines et pour y arriver, il estime que le pays doit contribuer à définir les normes et la réglementation du secteur numérique à l'échelle européenne ; ce qui devrait au moins passer par un duo franco-allemand. « La France ne sera attractive que si elle pèse sur les règles qui prévalent au plan international. Je souhaite qu'elle s'engage plus résolument dans les instances qui les conçoivent et les édictent et plus largement qu'elle redevienne un lieu qui pense le monde », disait-il. « Si nous voulons réussir dans le véhicule autonome, nous devons au niveau européen en définir les normes et le faire au moins en franco-allemand… », a-t-il expliqué.
Faisant l'écho d'Emmanuel Macron, le Premier ministre Édouard Philippe a également désigné le véhicule autonome comme une priorité et nommé en novembre dernier Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d'État aux transports et patronne de la RATP, haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes. À cet effet, une première feuille de route doit être présentée en mai 2018. Mais déjà, les tests de véhicules autonomes sur route ouverte se multiplient dans l'Hexagone.
Depuis deux ans et demi, les expériences de ce type sur route dite « ouverte » se multiplient dans l'Hexagone, rapporte le quotidien Les Echos. PSA, Renault et Valeo ont obtenu des dérogations pour tester leurs véhicules autonomes sur les routes françaises. PSA a été le premier, mi-2015, à obtenir une autorisation pour tester ses voitures autonomes sur autoroute en France et il compte aujourd'hui 12 véhicules en test sur autoroutes et voies rapides. « Nous totalisons aujourd'hui plus de 150 000 kilomètres d'essais », indique Vincent Abadie, responsable du véhicule autonome chez PSA.
Depuis un an et demi, l'équipementier automobile français Valeo lui aussi teste ses véhicules autonomes sur autoroute, sur les départementales et même dans la ville de Paris. D'après Guillaume Devauchelle, directeur de l'innovation de Valeo, « cela nous permet de tester des situations compliquées, dans lesquelles il est impossible de respecter le code de la route, par exemple, si on ne veut pas rester bloqué. »
Pour ces acteurs de la voiture autonome, l'objectif est d'accumuler l'expérience et valider leurs technologies. « Nous étudions le comportement du véhicule dans le plus de situations possible, et nous complétons par de la simulation », a ajouté Guillaume Devauchelle. Chez Renault et PSA, il s'agit de pouvoir commercialiser des fonctions d'autonomie en série dans quelques années. Renault par exemple espère proposer du « Niveau 4 » sur autoroute en 2023. Pour information, un niveau 4 d'autonomie (sur une échelle qui en compte 5) signifie que la technologie est assez robuste pour que le conducteur puisse détacher complètement son attention de la route, car le véhicule est capable de se mettre en sécurité tout seul.
Comme l'explique Les Echos, pour l'instant, la réglementation n'autorise pas un tel niveau. La France a en effet ratifié la Convention de Vienne, qui impose que le conducteur ait le contrôle total de son véhicule, avec les deux mains sur le volant. Pour expérimenter un tel niveau, il est donc nécessaire d'obtenir des dérogations du ministère des Transports, et il y en a une quarantaine qui a déjà été accordée. Ces dérogations exigent toutefois qu'il y ait un superviseur dans le véhicule, prêt à reprendre le contrôle.
C'est bien tout cela, mais il y a un problème. C'est que, dans le monde entier, cette industrie prometteuse pourrait provoquer des pertes d’emploi importantes. Une étude de Goldman Sachs par exemple, publiée l'année dernière, prédit qu'à terme les voitures autonomes et semi-autonomes pourraient supprimer 25 000 emplois par mois aux États-Unis seulement, avec comme principales victimes les chauffeurs de poids lourds plus que tout autre conducteur professionnel. Précisons-le, il s'agit du nombre d'emplois qui seront supprimés lorsqu'on atteindra le plein impact des voitures autonomes (lorsque le marché atteindra son pic) ; ce qui est quand même à plusieurs décennies devant nous, reconnait Goldman Sachs. Le rapport affirme encore que ces effets peuvent être retardés par la régulation et une adoption plus lente des voitures autonomes. Qu'en sera-t-il en France ? La France est-elle prête à adopter les voitures autonomes avec une maitrise des effets négatifs sur la société ?
Source : Les Echos
Et vous ?
Voir aussi :
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NeckaraInactifPersonnellement, au delà des questions juridiques sur la responsabilité en cas d'accidents, ce qui m'inquiète le plus, c'est le duo explosif "voiture autonome" et "voiture connecté".le 12/02/2018 à 12:23
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sergio_is_backExpert confirméFaut encore trouver de quoi se loger à proximité à des prix décents, prend Bordeaux depuis l'ouverture de la LGV :
C’est un euphémisme de dire que les prix de l’immobilier ont flambé à Bordeaux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : +44% en 10 ans et encore +15% en un an. Et, "depuis le début de l’année, nous observons une hausse des prix de plus de 1% par mois", observe Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents.com.
Pas sur que le salaire de l'employé Girondin suive le même chemin, du coup, les gens s'éloignent de leur lieu de travail pour trouver des prix raisonnables dans zones moins tendues
où bien sur il n'y a que peu de transports en communle 16/05/2018 à 10:36 -
sebastianoMembre extrêmement actifTu n'a pas toujours le choix. Financier notamment.
Et je ne fais pas 7h/20h, mais 9h/18h. Je m'explique : si je prends la voiture, j'ai tout juste le temps de déposer l'une de mes filles à l'école (8h30), d'aller au travail en voiture (car 20mn par trajet), puis de revenir les prendre le soir pour la fermeture (18h30).
Si je fais la même en bus, c'est pas possible : il y a au moins 1 heure pour chaque trajet. Impossible à caser. Si je me rapproche du travail, je ne peux pas payer le loyer. Il n'y a pas d'entreprises entre mon domicile actuel et le centre d'affaires où je bosse.
La théorie, c'est toujours bien pour ceux qui ont les moyens de choisir. Nous on a pu choisir jusqu'à notre situation actuelle, on ne peut pas faire mieux.
Et ça, c'est après s'être organisés. On vivait plus loin que notre domicile actuel et ça rendait les choses encore plus compliquées.le 30/10/2018 à 13:00 -
JipétéExpert éminent séniorOuais ouais, sauf que les offres proposées ici sont, comment dire, à contre-courant ?
Capturée à l'instant, étudiez la dernière ligne :
Et c'est loin d'être la seule ainsi...le 17/05/2018 à 11:29 -
Jon ShannowMembre extrêmement actifEt ça coute moins cher que de déménager à quelques dizaines de km, en disant aux employés de se démerder pour suivre ou alors quitter ? Pas sûr...le 18/05/2018 à 9:48
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Qu’en pensez-vous ?
Quand j'ai acheté mon véhicule, un diesel de 2005, il y avait aussi l'argument soit disant écologique (sisi, en 2005 un diesel était vendu comme plus écologique qu'une essence).
Il y a encore peu il était question de forcer les gens à renouveler leur véhicule tout les 10 ans. Je pense que même avec l'électrique/hydrogène/autre il y aura tout un tas d'arguments fallacieux pour dire qu'ils sont trop polluant et qu'il faut renouveler le parc automobile plus rapidement.
La vrai bonne mesure serait tout simplement d'interdire la mise en circulation de tout nouveau véhicule polluant, purement et simplement tout en foutant la paix à ceux qui ne peuvent pas se permettre de changer maintenant de voiture. Ce serait 100 plus efficace niveau pollution mais ça va moins rapporter aux groupes comme Total qui n'a pas fini sa reconversion, moins de rentré d'argent sur les taxes sur les carburants etc.
Quand je suis né, le discours était "il faut faire quelque chose maintenant pour limiter le réchauffement climatique, sinon c'est trop tard".
En 2000 le discours était "c'est trop tard, maintenant il faut faire quelque chose pour limiter les dégats"
En 2018, "il faut limiter le réchauffement à 2°C maximum" alors que c'est déjà la cata...
Alors l'écologie mon oeilles gens s'en foutent, les politiques ne voient que l'argent. le 29/10/2018 à 18:32 -
JipétéExpert éminent séniorHS
Toujours pas rentré dans ton crâne, ça, et pourtant tu avais dit que tu ferais attention, mais ça n'aura pas duré longtemps.
Navrant...
/HSle 30/10/2018 à 10:50 -
Ecthelion2Membre extrêmement actifJ'aurai plutôt dit 8h/jour (sans compter le repas). Perso dans ma boite, pour ceux qui sont de journée et non-cadre, c'est 08h-17h avec une pause repas de midi à 13h, sauf le vendredi où l'on fini à 16h au lieu de 17h.
Tout le monde n'est pas aux 35h pile-poil. Beaucoup d'entreprises font 39 ou 40h /semaine, et les 4/5h supp sont payées ou transformées en RTT.le 30/10/2018 à 13:30 -
wolinnMembre éprouvéPour l'instant, je peux conduire, mais quand j'aurais 20 ou 30 ans de plus,peut-être que j'apprécierai bien de me laisser transporter par un véhicule automatique. Quand cela existera, je serais probablement preneur.
Et même maintenant, que de temps perdu lorsque toute l'attention est mobilisée par la conduite. Lorsque je vais à Paris en TGV, je peux lire, travailler dans le train, c'est du temps valorisable. Je me déplace assez peu en voiture, mais lorsque j'y suis obligé pour déplacements professionnels lorsque les transports en communs sont inadaptés, le trajet est vraiment du temps perdu, des heures sur l'autoroute et dans les embouteillages.le 12/02/2018 à 12:12 -
ZenZiToneMembre expertLa comparaison n'a pas lieu d'être. D'une part, les "routes" empruntées par les avions de ligne sont gérées d'une tout autre manière que celles empruntées par les automobilistes et, d'autre part, le nombre d'avions de ligne est considérablement plus faible que celui des automobilistes.
En revanche, je suis d'accord sur la conclusion : "il y'a une corrélation assez forte entre l'interaction de l'homme avec le system de conduite et l'accroissement du nombre d'accident".
D'ailleurs, on pourrait trouver un autre avantage aux voitures autonomes : elles peuvent se déplacer sans conducteur. Autrement dit, elles n'ont pas besoin de rester sur un parking toute la journée pendant que son propriétaire travail. Elle pourraient être utilisée par d'autres, sur le principe de l'"autolib".le 12/02/2018 à 16:48