Antitrust : Qualcomm conteste la décision de la Commission européenne
Et compte faire appel devant le Tribunal général de l'Union européenne
Le 2018-01-26 01:44:40, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Le 24 janvier, la Commission européenne a infligé à Qualcomm une amende de 997 millions d'euros pour abus de position dominante sur le marché des chipsets de bande de base LTE. Le régulateur européen de la concurrence estime en effet que Qualcomm a empêché les autres fabricants de puces de lui livrer concurrence sur le marché en versant à un client majeur des montants substantiels, à la condition que ce dernier ne s'approvisionne pas auprès de ses concurrents. Cela a été possible en vertu d'un accord expiré entre Qualcomm et Apple pour le prix des puces de modem ; lequel accord était en vigueur de 2011 à 2016.
« Qualcomm a illégalement évincé ses concurrents du marché des chipsets de bande de base LTE pendant plus de cinq ans, consolidant ainsi sa position dominante sur le marché », a expliqué Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence. « L'entreprise a versé des milliards de dollars à un client majeur, Apple, pour que celui-ci ne s'approvisionne pas auprès de ses concurrents. Ces paiements n'étaient pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu'Apple utilise exclusivement des chipsets de bande de base de Qualcomm dans tous ses iPhone et ses iPad », a-t-elle dit, avant d'ajouter que comme conséquence, « aucun concurrent n'a pu concurrencer efficacement Qualcomm sur ce marché, quelle que fût la qualité de ses produits. »
La Commission européenne reproche donc à Qualcomm d'avoir privé les consommateurs et d'autres entreprises d'un choix élargi et d'une plus grande innovation, alors que le secteur se caractérise par une forte demande et un fort potentiel pour les technologies innovantes. Cela serait donc illégal au regard des règles de l'UE en matière de pratiques anticoncurrentielles, mais est contesté par Qualcomm.
Dans un communiqué, l'entreprise a en effet déclaré qu'elle est fortement en désaccord avec la décision de la Commission européenne, estimant qu'elle ne concerne pas l'activité de licence de Qualcomm et n'a aucune incidence sur les activités en cours. « Nous sommes confiants que cet accord n'a pas violé les règles de concurrence de l'UE ni nui à la concurrence du marché ou aux consommateurs européens », a déclaré Don Rosenberg, vice-président exécutif et conseiller général de Qualcomm. « Nous avons de solides arguments en faveur d'une révision judiciaire et nous commencerons immédiatement ce processus. » Le géant américain des processeurs pour téléphones portables a donc fait savoir qu'il fera immédiatement appel devant le Tribunal général de l'Union européenne.
Après les cas Intel et Google Shopping, on peut se demander si le régulateur antitrust de l’UE a les moyens de faire cesser les pratiques illégales des géants américains de la tech ou leur infliger des amendes ayant un effet dissuasif. Google par exemple a été sommé de payer une amende record de 2,4 milliards d’euros, mais le géant de la recherche en ligne a, comme c’est généralement le cas, déposé un recours en justice pour annuler l’amende. Le Tribunal général de l'UE qui a été saisi dans cette affaire devrait maintenant prendre plusieurs années avant de donner son verdict. Au moins, Google a fait des propositions pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles dénoncées dans le cas de l'affaire Google Shopping, mais il semble, d’après les concurrents, que les solutions proposées sont loin de résoudre le problème.
Source : Communiqué de Qualcomm
Et vous ?
Que pensez-vous de la sanction de la Commission et la réaction de Qualcomm ?
Après Intel, Google et maintenant Qualcomm, pensez-vous que le régulateur antitrust de l'UE a les moyens de faire cesser les pratiques illégales des géants US de la tech ?
La Commission européenne pourrait-elle leur faire payer des amendes ayant un effet dissuasif ?
« Qualcomm a illégalement évincé ses concurrents du marché des chipsets de bande de base LTE pendant plus de cinq ans, consolidant ainsi sa position dominante sur le marché », a expliqué Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence. « L'entreprise a versé des milliards de dollars à un client majeur, Apple, pour que celui-ci ne s'approvisionne pas auprès de ses concurrents. Ces paiements n'étaient pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu'Apple utilise exclusivement des chipsets de bande de base de Qualcomm dans tous ses iPhone et ses iPad », a-t-elle dit, avant d'ajouter que comme conséquence, « aucun concurrent n'a pu concurrencer efficacement Qualcomm sur ce marché, quelle que fût la qualité de ses produits. »
La Commission européenne reproche donc à Qualcomm d'avoir privé les consommateurs et d'autres entreprises d'un choix élargi et d'une plus grande innovation, alors que le secteur se caractérise par une forte demande et un fort potentiel pour les technologies innovantes. Cela serait donc illégal au regard des règles de l'UE en matière de pratiques anticoncurrentielles, mais est contesté par Qualcomm.
Dans un communiqué, l'entreprise a en effet déclaré qu'elle est fortement en désaccord avec la décision de la Commission européenne, estimant qu'elle ne concerne pas l'activité de licence de Qualcomm et n'a aucune incidence sur les activités en cours. « Nous sommes confiants que cet accord n'a pas violé les règles de concurrence de l'UE ni nui à la concurrence du marché ou aux consommateurs européens », a déclaré Don Rosenberg, vice-président exécutif et conseiller général de Qualcomm. « Nous avons de solides arguments en faveur d'une révision judiciaire et nous commencerons immédiatement ce processus. » Le géant américain des processeurs pour téléphones portables a donc fait savoir qu'il fera immédiatement appel devant le Tribunal général de l'Union européenne.
Après les cas Intel et Google Shopping, on peut se demander si le régulateur antitrust de l’UE a les moyens de faire cesser les pratiques illégales des géants américains de la tech ou leur infliger des amendes ayant un effet dissuasif. Google par exemple a été sommé de payer une amende record de 2,4 milliards d’euros, mais le géant de la recherche en ligne a, comme c’est généralement le cas, déposé un recours en justice pour annuler l’amende. Le Tribunal général de l'UE qui a été saisi dans cette affaire devrait maintenant prendre plusieurs années avant de donner son verdict. Au moins, Google a fait des propositions pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles dénoncées dans le cas de l'affaire Google Shopping, mais il semble, d’après les concurrents, que les solutions proposées sont loin de résoudre le problème.
Source : Communiqué de Qualcomm
Et vous ?
-
melka oneMembre expérimentéAu moins maintenant il savent ce que sa fait d'avoir une position dominante et d"en jouerle 02/12/2019 à 13:23
-
CassoulatineNouveau Candidat au ClubDuel au sommet entre extorsionnistes californiens.le 27/03/2019 à 16:18
-
Eric80Membre éclairéTrès difficile de faire la part des choses dans cette affaire.
Néanmoins, en tant que consommateur, on ne peut que regretter la stratégie monopolistique d Apple qui nuit à la concurrence et in fine au consommateur.
Ainsi, on espère que Qualcomm restera un acteur majeur du marché!
Le soutien d'Intel contre Qualcomm n est pas innocent puisque c est bien Qualcomm le nouveau concurrent sur la mobilité des PC ultra portables, tablettes et 2-en-1 depuis que Windows 10 on ARM est dispo, en attendant que les perfs soient à la hauteur des espoirs.le 30/10/2018 à 9:48 -
Fleur en plastiqueMembre extrêmement actifBienvenue dans la cour de récré des entreprises ultra-riches.
La guerre des brevets, c'est simplement trouver des prétextes et des failles pour se faire verser des millions en royalties et/ou faire interdire le concurrent. Alors que le brevet logiciel est une absurdité sans nom qui devrait être interdit (merci à l'Europe d'avoir, pour l'instant, résisté).
Ceci dit, contourner une interdiction de vente en prétendant que les revendeurs ne sont pas concernés me paraît être la pire excuse possible. Mais bon Apple a des millions de dollars nécessaires pour s'assurer de ne pas avoir à se plier à une décision de justice, quelle qu'elle soit.le 07/01/2019 à 14:03 -
dikafratoMembre régulierC'était le mort annoncé de Apple ce conflit. Maintenant Apple va pouvoir poursuivre sa lente agonie.
ET ce ne sera pas une grosse perte.le 26/04/2019 à 21:31 -
AiekickMembre extrêmement actifl'abus de position dominante n'est reconnue que dans le cas d'offres payantes ? parce que google ça a beau être gratos pour le particulier c'est aussi un abus de position dominantele 24/05/2019 à 2:53
-
headmaxMembre chevronnéIl y a la Loi qui ira dans le sens du lobbying
et le tribunal et ses membres s'emporteront mieux, on parle de milliard alors quelques millions pour étouffer une affaire ou c'est les nations qui payeront les préjudices, ces nations contributrices NET donnant plus à l'EU qu'en en reçoit ... Oui défendre l'intérêt de l'Allemagne leur politique eux ne ce sont pas trompé d'intérêt. Nos politiques on perdu la tête ou la face ça dépend du niveau de conscience de leur connerie... le 26/01/2018 à 3:18 -
archqtMembre émériteC'est un peu dans le même esprit qu'internet explorer qui avait "tué" Netscape, même s'il y avait eu quelques erreurs stratégiques de leur part aussi, sauf qu'internet explorer était gratuit.
Idem pour google maps ou d'autres, on fait un service gratuit ou quasi-gratuit donc en dessous du coût réel et une fois que toute la concurrence potentielle est "morte" on augmente les prix.
Logique donc d'avoir des sanctionsle 20/07/2018 à 11:21 -
seedbarrettMembre éclairéle 20/07/2018 à 12:03
-
JaujonMembre régulierCe genre de choses ne serait pas arrivé si Apple comme d'autres n'avait pas délocalisé aussi massivement pour maximiser ses gains à court terme. Produire, ce n'est pas seulement un coût.le 21/12/2018 à 16:55