
Une nouvelle fois, la firme de Cupertino a déclaré avoir pris cette décision pour se conformer à la réglementation en vigueur dans ce pays qui interdit désormais aux fournisseurs de services en ligne de collecter et de vendre des informations personnelles des utilisateurs locaux. Il semblerait donc que les dirigeants de l'empire du Milieu disposent de solides arguments pour que les géants technologiques américains de la trempe d'Apple se plient à leurs quatre volontés. L'Europe aurait-elle des leçons à en tirer ?
Pour rappel, la nouvelle loi chinoise sur la cybersécurité est effective depuis le 1er juin 2017. Elle stipule que le transfert transfrontalier de données recueillies en Chine n’est autorisé que lorsqu’un tel transfert est nécessaire au bon déroulement d’une transaction. En outre, elle décrit les instances étatiques qui sont responsables de la supervision de l’inspection de sécurité, des critères d’inspection de sécurité ainsi que les types de transferts qui doivent nécessairement subir une inspection de sécurité préalable.
En vertu de cette loi, toutes les entreprises désignées par le gouvernement chinois comme des « infrastructures d’information critique » ont l’obligation absolue de stocker localement leurs données, si ces données sont collectées ou générées en Chine et constituent des « informations personnelles » ou des « données critiques ».
Ce partenariat avec GCBD devrait permettre « d’améliorer la rapidité et la fiabilité de nos produits de services iCloud tout en respectant les nouvelles réglementations sur le fonctionnement des services de cloud computing par les entreprises chinoises », a assuré la marque à la pomme. Le fabricant de iPhone a également précisé avoir « de solides garanties en matière de confidentialité et de protection des données et l’assurance qu’aucune porte dérobée ne serait mise en place » à l’intérieur de ses systèmes. Apple affirme aussi que les comptes iCloud enregistrés en dehors de la Chine ne seront pas affectés par ces mesures.
Pourtant, une clause dans les nouvelles conditions générales soumises à l’approbation de l’utilisateur stipule que le binôme formé par Apple et son partenaire GCBD : « ... aura accès à toutes les données que vous stockez sur ce service, y compris le droit de partager, échanger et divulguer toutes les données d'utilisateur, y compris le contenu, entre et conformément aux lois applicables », selon à un rapport CNN.
Dans son annonce, le géant technologique américain a révélé que les données iCloud des clients de la Chine seront transférées des États-Unis vers la Chine à partir du 28 février, date à laquelle son premier datacenter chinois serait opérationnel. Les clients locaux qui ne souhaitaient pas utiliser iCloud sous la direction de GCBD n’auront d’autres choix que de clôturer leur compte iCloud.
On peut signaler qu’en juillet 2017 déjà, le géant américain avait fini par céder aux pressions de Pékin et procédé à la suppression de certaines applications VPN « non réglementaires » qui étaient présentes sur son App Store en Chine. Ainsi, les principales applications VPN avaient été retirées du China App Store avant même que leurs développeurs n’aient eu le temps de recevoir des notifications de l’entreprise au sujet de cette suppression, une situation qui a poussé certains d’entre eux à attaquer Apple en justice. Tim Cook, le PDG de l’entreprise, avait justifié la ligne de conduite de sa société par le fait que sa firme se doit de respecter les lois des pays où elle fait des affaires, même en cas de désaccord.
La perspective d’être tenu à l’écart du juteux marché chinois semble pousser les géants technologiques américains à revoir à la baisse leurs exigences en matière de contrôle et de protection des données. D’autres acteurs majeurs de la Silicon Valley pourraient suivre l’exemple d’Apple dans les mois à venir. Amazon a d’ailleurs récemment annoncé qu’elle vendait l’infrastructure matérielle de son activité cloud publique à un partenaire chinois appelé Sinnet pour se conformer aux mêmes lois.
Certains médias ont déclaré que cette mesure donnait à Pékin davantage l’occasion de surveiller ses citoyens et d’autres personnes vivant dans le pays. La Chine semble à l’heure actuelle l’un des rares pays qui puissent faire céder les géants technologiques américains et leur dicter ses volontés.
Source : BBC, CNN
Et vous ?


Voir aussi

:fleche : Cybersécurité : la Chine interdit l'usage non autorisé des réseaux privés virtuels (VPN) pour se connecter à Internet
