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Est-ce que passer du temps sur les réseaux sociaux peut nous porter mentalement préjudice ?

Des chercheurs de Facebook essayent d'y répondre

Le 2017-12-18 08:25:34, par Christian Olivier, Expert éminent sénior
L’entreprise technologique Facebook a récemment révélé les résultats d’une étude qu’elle a menée afin de déterminer les effets psychologiques éventuels découlant de l’utilisation des réseaux sociaux, en général, et de sa plateforme d’interaction sociale en ligne, en particulier. Dans un article de blog intitulé « ;Questions difficiles : est-ce que passer du temps sur les réseaux sociaux peut nous porter préjudice ;? ;», David Ginsberg, directeur de la recherche, et Moira Burke, chercheuse à Facebook, se sont penchés sur les méfaits de l’exposition prolongée aux réseaux sociaux sur l’esprit humain.

L’entreprise américaine estime en effet que la santé et le bonheur d’une personne sont étroitement liés à la force de ses interactions sociales. Partant de ce principe, elle souhaiterait que sa plateforme en ligne reste un espace favorisant les interactions sociales virtuelles entre les différents utilisateurs et contribue en même temps à l’amélioration de leurs relations hors ligne (ou évite au moins de leur porter préjudice). Dans le cadre de son étude, l’entreprise a tenu à préciser que le problème auquel elle fait référence ne vise pas spécifiquement l’utilisation de sa plateforme, mais concerne plutôt l’usage d’Internet dans son ensemble.

Cette étude s’est notamment intéressée aux dommages potentiels résultant de l’usage actif ou passif des réseaux sociaux qui pourraient affecter les utilisateurs sur le long terme. Les résultats suggèrent que l’usage du réseau social de Facebook aurait des effets différents sur ses utilisateurs selon que ces derniers s’en servent de façon active (pour créer du contenu, discuter avec d’autres personnes…) ou de manière passive (consulter le fil de l’actualité sans interagir par exemple).

Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs peuvent faire défiler passivement des messages, suivre des annonces, regarder la télévision ou interagir activement avec des amis, en échangeant des messages et en commentant les posts qu’ils découvrent. S’il est vrai que le fait d’interagir avec des personnes qui vous tiennent à cœur peut vous être psychologiquement bénéfique (amélioration de l’humeur par exemple), il ne faudrait pas oublier que le fait de consulter certains contenus tristes, douloureux, choquants ou autrement négatifs pourrait faire en sorte que vous vous sentiez moins bien.

Les mauvais côtés de l’usage des réseaux sociaux

Pour appuyer ses conclusions, l’étude mentionne des travaux de recherche précédemment effectués par l’université du Michigan, dont les conclusions laissent supposer que les personnes qui consultent de manière passive le fil d’actualités sur ce genre de site pendant 10 minutes chaque jour auraient tendance à être plus souvent de mauvaise humeur que celles qui l’utilisent plus activement pour, par exemple, effectuer des posts ou discuter en ligne.

Elle cite également un sondage mené conjointement aux États-Unis par les universités de San Diego et de Yale qui a permis d’émettre l’hypothèse selon laquelle les personnes qui cliquent sur environ quatre fois plus de liens que la moyenne ou qui « ;like ;» deux fois plus de messages que la moyenne auraient tendance à être en moins bonne santé mentale (humeur, estime de soi, stabilité…).

Les bons côtés de l’usage des réseaux sociaux

L’étude de Facebook met en avant les recherches réalisées à l’Université privée Carnegie-Mellon de Pittsburgh par Robert Kraut. Celles-ci ont révélé que les personnes qui envoient ou reçoivent plus de messages, de commentaires ou d’articles sur leurs pages ont tendance à combattre plus facilement leur état de dépression ou de solitude. Les effets positifs constatés étaient amplifiés lorsque les gens interagissaient de façon directe (parler en tête-à-tête par exemple) avec leurs proches en ligne.

Elle évoque aussi une expérience menée par des chercheurs sur des étudiants stressés à Cornell. Au terme de cette expérience, ces chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle les souvenirs des interactions significatives du passé participent à l’affirmation du soi des individus.

Source : Facebook Newsroom

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  Discussion forum
67 commentaires
  • Lyons
    Membre éclairé
    Facebook est certainement impartial sur la question
  • Mathayus
    Membre du Club
    Les effets positifs constatés étaient amplifiés lorsque les gens interagissaient de façon directe (parler en tête-à-tête par exemple) avec leurs proches en ligne.
    Voir les gens en vrai amplifie encore plus les effets, faudrait essayer
  • plegat
    Expert éminent
    Envoyé par Christian Olivier
    S’il est vrai que le fait d’interagir avec des personnes qui vous tiennent à cœur peut vous être psychologiquement bénéfique (amélioration de l’humeur par exemple), il ne faudrait pas oublier que le fait de consulter certains contenus tristes, douloureux, choquants ou autrement négatifs pourrait faire en sorte que vous vous sentiez moins bien.
    J'espère que ce ne sont pas des professionnels de la psychologie qui ont sorti ça... "attention, regarder un film triste peut faire pleurer...". Super...

    Après, ça me rappelle une planche de Boule & Bill (on voit mes références en psycho!)... Est-ce que le chien remue la queue parce qu'il est content, ou est-il content parce qu'il remue la queue?
  • Luckyluke34
    Membre émérite
    Envoyé par Christian Olivier
    Est-ce que passer du temps sur les réseaux sociaux peut nous porter mentalement préjudice ?
    Des chercheurs de Facebook essayent d’y répondre
  • flaked
    Membre à l'essai
    Donc il faut participer dans les discussions Facebook et non pas juste être spectateur pour être heureux. Magnifique conclusion des "chercheurs de Facebook".
  • Ryu2000
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par olaxius
    Dans le même genre et dans le même but :
    http://www.lemonde.fr/sciences/artic...1_1650684.html
    C'est pas si faux que ça...
    Ce que l'article veut dire c'est que de consommer un peu de drogue (tabac, alcool, junk food), ça peut provoquer du plaisir et être bénéfique pour la santé.
    Certains qui essaient d'arrêter la cigarette, le vin, les produits laitier, le gluten, vont subir du stress, donc quelque part faire ce qui est bon pour leur santé leur fait du mal.

    Après c'est difficile de dire si le côté positif des drogues et plus bénéfique que le côté négatif de l'ultra sain.
    Au final tout ce que ça dit, c'est qu'il faut se faire plaisir de temps en temps.
    Si t'as envie de manger une grosse raclette, tu peux y aller, mais il ne faut pas le faire trop souvent.
    Tu peux fumer 1 ou 2 cigarette par jour, ça ne te fera pas plus mal que respirer l'air pollué des villes...

    Ou alors l'article veut paraphraser la blague :
    "Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne mange pas, je ne baise pas, mais qu'est-ce que je me fais chier !"
  • olaxius
    Membre éclairé
    Cette "Etude" est une pépite ...
    Dans le même genre et dans le même but :
    http://www.lemonde.fr/sciences/artic...1_1650684.html

    Michel Audiard une fois de plus avait raison en parlant des gens qui osent tout
  • zecreator
    Membre expert
    Envoyé par Mathayus
    Voir les gens en vrai amplifie encore plus les effets, faudrait essayer
    T'es dingue ? S'exposer directement et physiquement à leur jugement et à leurs critiques ? C'est du suicide !
  • G'Optimus
    Membre régulier
    Des chercheurs de la boite elle même , les résultat de la recherche ne me surprends pas.
  • UndeadangerousK
    Membre habitué
    Et puis c'est vrai que c'est très efficace de faire ça. D'ailleurs, depuis les règlementations plus strictes sur la cigarette, je n'ai plus revu d'enfant, ni d'ado fumer. (Non, je déconne.)

    Il est impossible de règlementer les réseaux sociaux car on a un souci juridique de taille : pas la même législation suivant les pays. On se retrouvera avec des cas Google (Editeur ou Hebegeur ?), ou même, en parlant simplement de Facebook, concernant le contenu et les possibilités de signalement du harcèlement.

    Irréalisable sur le court terme -> Aucune possibilité de protéger la future génération.

    Envoyé par Shepard
    Du temps où j'étais dessus, les conditions d'utilisation de Facebook interdisaient à toute personne de moins de 13 ans de s'inscrire.
    Puis c'est vrai que d'écrire ou de sélectionner 1980 c'est très compliqué. Je crois même qu'un enfant lambda doit savoir lire et comprendre ce qu'il lit vers ses 6 - 7 ans suivant la vitesse d'apprentissage, donc c'est sur, c'est impossible à gruger !