Dans une interview accordée au média Axios lors du National Constitution Center de Philadelphie qui s’est tenue le 8 novembre dernier, Sean Parker a partagé son point de vue sur les dangers potentiels liés à l’usage des réseaux sociaux. Rappelons que Sean Parker est président fondateur de l’Institut Parker d’immunothérapie contre le cancer et le cofondateur de Napster, un magasin de musique en ligne. Il a également occupé le poste de président fondateur chez Facebook et même si, officiellement, il ne travaille plus pour cette entreprise d’Internet, il possède toujours des parts dans cette société technologique américaine.
Sean Parker estime que, de manière globale, les réseaux sociaux devraient être considérés comme un système pervers qui exploite les vulnérabilités psychologiques de l’être humain. Ce système aurait été délibérément conçu afin d’emprisonner l’esprit de ses utilisateurs et d’assurer le succès rapide du service dont il fait la promotion. Ses déclarations viennent relancer la controverse sur les dangers liés à l’exploitation des vulnérabilités humaines à laquelle se livreraient les entreprises technologiques, notamment celles de réseaux sociaux comme Instagram, Facebook, Twitter, Tumblr, SnapChat ou encore WhatsApp.
D’après lui, ces entreprises vendent de l’illusion aux consommateurs en leur proposant un produit qui agit lentement mais surement comme une drogue sur l’organisme avec des retentissements non négligeables sur l’appareil psychologique de ses utilisateurs. « ;Elles font croire au consommateur qu’il est libre de choisir ;», alors qu’en réalité « ;le processus de réflexion qui a mené à la création de ces applications, Facebook en tête de liste, devait permettre de répondre à cette question simple : comment consommer au maximum votre temps et vos capacités d’attention ;», a-t-il regretté.
Pour emprisonner l’esprit des utilisateurs avec le consentement, volontaire ou non, de ces derniers dans le système qu’elles ont mis en place, ces entreprises se sont inspirées de la biologie humaine. Leurs applications s’évertuent à reproduire ou à susciter chez l’utilisateur un processus chimique naturel qui siège au niveau de l’encéphale de chaque être humain : les mécanismes de récompense et la sensation de plaisir qui s’y associe. Ce processus chimique naturel permet notamment d’installer durablement l’accoutumance.
Pour ce faire, « ;au moment où quelqu’un va aimer ou commenter une publication ou une photo, l’usage de ces applis va provoquer de petite décharge de dopamine (la molécule du plaisir) de façon suffisamment régulière pour entretenir durablement le mécanisme de récompense. Cela va vous pousser à contribuer davantage pour recevoir toujours plus de commentaires et de likes [votre nouvelle source de plaisir] ;», a confié Parker en précisant qu’il pense lui-même à ce genre de méthode en tant que hacker.
« ;C’est une boucle de rétroaction basée sur la validation sociale ;» et « ;Dieu seul sait ce que cela provoque chez nos enfants ;», ajoutera-t-il. Pourtant, comme lui-même le fera remarquer plus tard, les inventeurs de ce système sont des personnes comme « ;lui, Mark [Zuckerberg], Kevin Systrom et bien d’autres ;».
À l’heure où le combat contre l’addiction au numérique apparait comme un sujet de plus en plus discuté, de nombreuses figures de l’industrie du numérique s’accordent désormais à dire, qu’à l’origine, les technologies qui s’y rapportent ont été développées dans le but de flatter les instincts basiques de l’homme. Il est difficile de prédire l’ampleur et l’impact de « ;ce phénomène de mode ;» qui pourrait s’apparenter à « ;une forme déguisée d’asservissement ;» dans l’histoire de l’humanité.
Source : Axios
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Le , par Christian Olivier
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