Kaspersky Labs va procéder à la fermeture de son bureau de Washington chargé de vendre ses solutions de sécurité aux agences fédérales du gouvernement des États-Unis. Dans une interview accordée à Bloomberg, le vice-président de la firme de sécurité livre certains détails de l’avenir de cette dernière sur le marché américain. « Kasperky Labs continuera à travailler avec les clients autres que le gouvernement fédéral américain au travers de ses bureaux disséminés sur le territoire », rapporte le média des propos d’Anton Shingarev.
Avec le bannissement des solutions de sécurité de l’éditeur russe par le gouvernement fédéral américain, les questions sur sa fiabilité émergent en principe des cercles actuellement dans son viseur. La firme s’est voulue rassurante à ce propos via deux interventions relayées sur cette plateforme en juillet et en octobre. Pour faire taire les soupçons de collusion avec le Kremlin, la solution mise en avant est l’ouverture du code source de ses solutions antivirus à des chercheurs indépendants sous forme de bug bounty. « Ceci permet à des experts indépendants de vérifier que nos logiciels ne disposent pas de fonctionnalités masquées, qu’ils ne transfèrent pas vos fichiers vers des tiers, qu’ils n’espionnent pas et respectent le contrat d’utilisateur final », déclare Anton Shingarev.
Il est prévu que des locaux au sein desquels les experts procèderont aux analyses soient créés aux États-Unis, en Europe et en Asie ; des « centres de transparence » pour emprunter au vocabulaire de la firme.
Les États-Unis ont donné la ligne de conduite en ce qui concerne les solutions de sécurité Kaspersky et sont désormais suivis par la Grande-Bretagne. Le Centre de cybersécurité britannique (NCSC) a en effet émis un paquet de recommandations à l’endroit des fonctionnaires supérieurs les plus gradés des départements ministériels. Il s’agit entre autres : d’éviter de recourir à une solution antivirus dont l’éditeur est basé en Russie partout où il sera établi que l’accès à certaines informations par le gouvernement russe constitue un risque pour la sécurité nationale. À noter cependant que des discussions entre le NCSC et la firme sont en cours dans le dessein de tomber d’accord sur les termes permettant la levée de ce mot d’ordre.
Difficile dans ces conditions de ne pas évoquer une scission du réseau global qui met États-Unis et alliés face au bloc des BRICS. Anton Shingarev le note en d’autres termes en évoquant la possibilité pour la Russie de proscrire à son tour l’usage de solutions de sécurité d’éditeurs basés aux États-Unis sur ses infrastructures. D’avis de dirigeant d’entreprise, le grand perdant serait l’industrie en entier. Le vice-président de Kaspersky Labs est en effet d’avis que de tels comportements des gouvernements relèvent d’un protectionnisme nocif pour la compétition sur le long terme.
Source
Bloomberg
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Le vol des outils de la NSA pose tout de même un problème de crédibilité à l’éditeur de solutions de sécurité russe. Vous servez-vous toujours de Kaspersky antivirus ? Si oui, qu’est-ce qui vous conforte dans ce choix ?
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